The Mars Volta – 15 mars 2005 – Elysée Montmartre – Paris

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Autant dire que j’étais bien excité en me rendant à l’Elysée Montmartre au concert de The Mars Volta, depuis le temps que je voulais voir Omar (gratte) et Cedric (chant) sur scène. Ayant loupé tout passage d’At The Drive-In, je m’étais rattrapé avec Sparta (gratteux et rythmqiue de ATDI) l’année dernière, le dernier maillon étant The Mars Volta. Mais en omettant leur passé, The Mars Volta est de toutes façons un des groupes actuels les plus intéressants et leur réputation de groupe imprévisible et délirant en concert promettait une prestation mythique.
Pas de 1ère partie, le groupe tourne seul et on se doute qu’ils ne nous laisseront pas sur notre faim avec un set trop court. L’Elysée Montmartre se remplit progressivement. Ca faisait pas mal de temps déjà qu’il n’y avait plus de billets en vente donc la salle est bien blindée, et on sera déjà bien serrés devant avant même le début du concert.

Après pas mal d’attente, un morceau à la trompette façon mexicaine se fait entendre puis le groupe arrive sous les vivats, déjà acclamés avant la première note jouée. Ils sont 7 musiciens sur scène, c’est à dire les 6 membres du groupes + un multi-instrumentiste (percus et divers instruments à vent). On remarquera la nouvelle addition au groupe, le frère d’Omar aux claviers, samples et percussions, quasiment même touffe, même physique ultra-fin et même genre de fringues que son frère (et que Cedric d’ailleurs).
Quand ils commencent à jouer, l’atmosphère est posée, le trip Mars Volta peut commencer. Ils commencent directement par une impro qui se révèlera une version remaniée d’un de leurs morceaux, d’ailleurs la plupart des titres joués sont différent des versions enregsitrées, le groupe réinvente le rock psychédélique des seventies et sa créativité scénique, entre Led Zeppelin et Jimi Hendrix.
Omar et Cedric accaparent l’attention et leurs parties respectivement de guitares et de voix résonnent en avant, ils déambulent sur la scène, et même si leur fougue d’antan était ici appaisée, dansent sans arrêt sur les rythmes endiablés. Omar nous gratifie de ses riffs si caractéristiques, part parfois dans de longs solos improvisés, même parfois un peu ennuyeux, surtout qu’il n’est pas épargné par les pains. C’est lui qui mêne le jeu, il ne cesse quasiment jamais de jouer, on le sent directeur des improvisations qui allongent les morceaux. Des fois le groupe par en live on se demande si eux-même savent où ils en sont, mais ils rebondissent rapidement, les improvisations étant tout de même faites dans le cadres des morceaux.

Vocalement, contrairement à ce que j’ai lu parfois, Cedric fût très bon, il maitrise vraiment bien sa voix maintenant, malgré quelques dérapages sur les premiers morceaux, le reste sera puissant et bien juste, bien scotchant compte tenu de la difficulté de ses lignes vocales. Sa voix est toujours baignée d’une tripotée d’effets qui parfois la transforme quasiment en un synthé.
Derrière le batteur se démène derrière les fûts, son jeu est assez exceptionnel, subtil dans le calme et frénétiques dans les moments les plus énergiques. A un moment, il casse le bout d’une baguette et continue à jouer pendant bien 3 minutes, comme si de rien était. Je le regardais, m’attendant à ce qu’il l’échange rapidement contre une neuve mais non, il continue dans son trip, ne voulant pas risquer de louper quelques coups dans ses breaks. Il est collé par le bassiste, qui se cache à moitié entre les cymbales. Dommage par contre j’ai trouvé le son des 2 un peu brouillon, la basse par exemple était assez peu présente.
Derrière les claviers, le black assez imposant, aux lunettes noires reste lui callé sur son fauteuil, envoyant des sons réminiscnet des seventies, style orgue Hammond et Fender Rhodes. Le multi-instrumentiste est passe du sax à la clarinette ou à la flûte traversière, doublant parfois la basse ou à la guitare, tout prêt le sampler lui pique souvent des percus, maracas, tambourin et autres.

Aucun temps mort, pas de dialogues, ni de coupures entre les morceaux qui se suivent sans presque de coupure, seulement à un moment, le frère d’Omar s’essaye à un interlude élecronique technoïde à coups de beats aggressifs repris peu après par la batterie.
Ils joueront la majorité des titres de leur dernier album, un excellent « Cygnus… Vismund Cygnus », le titre que je préfère sur Frances the Mute, bien speed qui aura bien excité la foule, un pogo se formant même, compressant encore plus les premiers rangs. Malgré l’interdiction placardée sur le smurs, quelque slammeurs survoleront la foule, rapidement récupérés par la sécurité. On remarquera aussi Frances the Mute, single et seul titre « classique » du dernier album, assez proche de l’original, « Roulettes Dares » de Deloused lui aussi bien retranscrit en live sur lequel Cedric a montré l’étendue de ces talents vocaux. Le génial dernier refrain de « Cassandra Gemini » (plage 11) fût une fin parfiate au concert, défoulement énergique à la fin de ce long morceau un peu laborieux par moments, il m’est resté dans la tête toute la soirée.

Au final le groupe aura joué un peu moins de 2h, mais 2h qui ont passé en un claquement de doigts, je serai bien resté une heure de plus pour quelques titres du 1er albums mais il ne revinrent pas pour un rappel. Le set se promettait d’être grandiose vu la qualité de leurs 2 albums, et il le fût. J’aurais cependant préféré qu’il y ait un peu moins d’impros, qui ont occupé une bonne partie du concert et plus de morceaux entiers, quelques titres de Deloused en plus n’auraient pas fait de mal et auraient rendu le tout un peu plus cohérent.
La magie a opéré ce soir mais n’a pas tout a fait ensorcelé, l’ambiance était là mais l’atmosphère n’était pas totalement englobante, malgré des lumières bien travaillées, peut-être était-ce dû au son, les différents instruments n’étant pas très distincts à part la guitare omniprésente, la basse trop en retrait, ou peut-être tout simplement, c’est étonnant à dire, mais ce n’était pas assez fort

Bref, très bon concert d’un groupe génial, des passages géniaux mais d’autres un peu longuets, ce n’était pas aussi époustouflant que je l’aurais pensé.

jonben

Chroniqueur

jonben

Krakoukass et moi avons décidé de créer Eklektik en 2004 suite à mon installation à Paris, alors que disparaissait le webzine sur le forum duquel nous échangions régulièrement, ayant tous deux un parcours musical proche entre rock et metal, et un goût pour l'ouverture musicale et la découverte perpétuelle de nouveautés. Mes goûts se sont affinés au fil du temps, je suis surtout intéressé par les groupes et styles musicaux les plus actuels, des années 90s à aujourd'hui, avec une pointe de 70s. J'ai profité pendant des années des concerts parisiens et des festivals européens. J'ai joué des années de la guitare dans le groupe Abzalon. Mes styles de prédilection sont metal/hardcore, death technique, sludge/postcore, rock/metal prog, avec des incursions dans le jazz fusion et le funk surtout, depuis une île paumée de Thaïlande. 

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