Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas vu Deep Purple en live (depuis 1998 et la tournée Abbandon, en fait). Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, et Jon Lord s’en est allé, remplacé par le talentueux (mais moins « culte ») Don Airey.
C’est après la fin de la première partie (Café Bertrand, pour l’anecdote) que nous pénétrons dans la salle de concert, qui est en fait un des halls du parc expo de Rennes. Ambiance « Biker sur le retour », la moyenne d’âge n’est pas des plus basses, même si étonnamment on trouvera quelques jeunes qui semblent connaître leurs classiques.
C’est par le classique « Pictures Of Home » (accessoirement un de mes titres favoris) que le groupe entre sur scène. Ian Paice et Don Airey se partagent le fond de scène, tandis que les trois autres : Steve Morse (guitare), Roger Glover (basse) et Ian Gillian (chant) occupent les devants de la scène. Le groupe fait ensuite confiance à un titre de Rapture Of The Deep pour mettre l’ambiance, et ça marche. L’excellent « Things I Never Said » semble convaincre le public. Deux classiques ensuite avec « Into the Fire » et « Strange Kind Of Woman », la voix de Gillian montre parfois des limites, mais globalement le groupe affiche une cohésion et un groove qui font plaisir à voir et à entendre. Et ça continue avec deux titres du dernier disque, entrecoupés d’un classique : « Fireball ».
A ce moment du concert, Gillian annonce le solo du guitariste Steve Morse, et c’est parti pour ce qui restera l’un des plus beaux moments du concert. Loin de faire dans la démonstration stérile ou dans le shred, l’Américain nous offre toutes les facettes de son talent pendant dix minutes, un solo tout en finesse et en dextérité, pendant lequel il n’hésitera pas à jouer avec le public en reprenant des classiques du rock’n’roll (La Grange, Moby Dick, Sweet Home Alabama, et surtout l’intro de « Sweet Child O Mine », écoeurant de talent. Je ne pensais pas qu’on pouvait reprendre du Slash aussi bien …). Bref, un concentré du talent et de la classe pure de M. Morse.
Une face B du Mythique Machine Head est encore une fois mise à l’honneur. « When A Blind Man Cries » est tout en finesse et son coté bluesy touche a coup sur le cœur du public. Le groupe repasse ensuite la vitesse supérieure, avec un très bon « Lazy », suivi d’un « Kiss Tomorrow Goodbye » (encore un extrait de Rapture…). C’est ensuite au tour de Don Airey d’y aller de son petit solo, pendant lequel il rend hommage au public breton et français en jouant tout d’abord le traditionnel « Tri Matelod » (popularisé par Tri Yann ou Stivell), puis rien de moins que « La Marseillaise », un peu cliché, mais amusant. Il finira son solo par un extrait de la BO de Star Wars … amusant…
La fin de son solo s’ouvre sur « Perfect Strangers » qui ouvre le bal des classiques destinés (malheureusement) à clore le concert. « Highway Star » et son mythique solo (un des plus beaux du groupe à mon humble avis) vient ensuite, suivi du riff intemporel de « Smoke on The Water », repris en chœur par tout le public du Musichalle.
En guise de rappel, un des plus vieux titres du groupe « Hush » qui fera bien chanter le public, puis un « Black Night », histoire de rappeler que les membres du groupe, malgré leur âge avancé, déménagent encore grave. Au final, deux heures de concert, pour une très bonne soirée. Au rayon des points noirs, on signalera un son de Morse pas toujours très audible en rythmique (un peu étouffé par les claviers) et quelques difficultés de Gillian sur les passages les plus agressifs (mais qui lui en voudrait à l’âge ou il arrive ?). Un peu de chipotage, mais qui aime bien châtie bien … Deep Purple, malgré presque 40 ans de carrière, reste encore plus qu’une valeur sûre en live…
Setlist :
Pictures Of Home
Things I Never Said
Into The Fire
Strange Kind Of Woman
Rapture Of The Deep
Fireball
Wrong Man
Steve’s solo
When A Blind Man Cries
Lazy
Kiss Tomorrow Goodbye
Don’s solo – Perfect Strangers
Space Truckin´
Highway Star
Smoke On The Water
Rappels
Hush
Roger’s solo – Black Night.
C’est sûr qu’il n’est plus tout jeune le père Gillan, mais quand même, tenir heure de live à son age et avec autant de classe, yen a pas beaucoup qui en serait capable…
j ai attendu pas mal d années afin de pouvoir enfin apprecier la magie qui entoure ce groupe, j ai passé un exellent moment et j ai recuperer un des mediators de Monsieur Steve morse, que du bonheur pour un fan…