Après le Houellebecq écrivain,je voudrais le Houellebecq chanteur…
Autant dire qu on était beaucoup à l’attendre au tournant,l ami Michel qui laisse pousser son « Extension du domaine de la lutte » acoustique par delà le sillon, une lubie? Une passion? Mais qu’est ce qui pousse un écrivain a se lancer dans le monde enchanteur de la musique ? La même chose qui a poussé Noah a prendre la raquette ? La hausse des prix du pétrole a la pompe ?
Tout n’est que particules élémentaires, ce disque comme le reste ,les digressions et les supports utilisés ne sont que des excuses bien pensées pour la création littéraire; l’expérience est intéressante.
Michel explore les fondations narratives de son fondement littéraire (un narcissisme bien placé), et nous l’accompagnons lors de sa quête « introréceptive » non sans penser à un Gainsbourg, en plus nihiliste. À noter aussi au passage que Tricatel (le label) nous gratifie de « surprises » du même acabit avec certaines de ses autres parutions.
Il y a autre chose d’intéressant, si l’on demande à un écrivain de faire de la musique il en ressort quelque chose d’hautement plus valable que si l’on demandait a un chanteur d’écrire un livre, j’imagine un livre de Lorie; oui je sais j’imagine le pire;mais enfin…
L album a été mixé par Burgalat qui a aussi joué sur l album, une participation du groupe Eiffel lui donne un côté plus rock, mais dans son ensemble ça ressemble assez à ce que l on pourrait entendre sur Nova (la radio). Un pur produit marketing ? Peut être, reste que la consistance est là et qu’elle se sert d’outils contemporains comme de techniques modales pour diffuser l’agent Houellebecq; un mal pour un bien…
L album est donc assez accessible (malgré le côté électrobossa élitiste soupe corp) et parle d’abord a nos émotions, le dialogue est direct, la tentative est assez singulière pour donner lieu à de belles réflexions.
