Electron libre d’une scène dub française devenue rapidement trop étroite pour les ambitions du trio du Pays de la Loire qui s’est vu, au fil d’albums remarquables -et remarqués- et de prestations scéniques qui ne le sont pas moins, entrer dans la catégorie « groupe attendu au tournant ». Signe que le groupe s’est toujours montré inspiré musicalement et a conquis un public fidèle attendant la prochaine livraison discographique comme le messie (j’exagère à peine). Mais si cette attente a pu à chaque fois être récompensée, le groupe n’a à mon sens jamais pu composer LE chef-d’oeuvre que l’on retiendrait comme étant le fameux « album référence » du groupe, aussi pompeuse soit cette dénomination. Vous me voyez donc venir, et à la question : est-ce que c’est chose faite avec cette nouvelle galette?
Je vous le donne en mille : oui, mille fois oui. Bingo comme dirait l’autre.
Après le beau et surprenant Naphtaline dont on se demandait à juste titre s’il ne constituait pas un tournant dans sa quête musicale, les français ont répondu par la négative, ou à peu de choses près. On trouve bien des bribes de la délicatesse des mélodies glacées qui parcouraient leur précédent effort, mais tout a été réenvisagé tel un nouveau départ, un nouvel élan, une reconsidération (j’invente les mots que je veux) de ce que doit être la musique de ces caméléons du son. A savoir : la musique de l’ouverture, totale et sans limites, chez Ez3kiel les barrières on connait pas, tel a du être leur crédo au moment d’entrer au studio d’enregistrement. Et autant dire que bien leur en ai pris, puisque qu’on assistera d’un bout à l’autre du disque à une véritable orgie de sons, musiques (tous les genres passent à la moulinette) avec, dans le chef de ces musiciens chevronnés, le souci de marier continuellement les sonorités de tous types, d’expérimenter, de triturer pour faire ressortir le meilleur de leurs influences. Mais en n’oubliant pas une chose : la composition. Ce qui assurément est le plus dur à atteindre dans cette mission « hé les gars, jouons ce qui nous passe par la tête », c’est d’avoir, en tête justement, « oui mais tout cela doit avoir un sens ». Et vous savez quoi? Ils ont réussi, et pas qu’un peu. En ressort un hybride musical totalement assumé emmenant l’auditeur assidu dans des contrées qu’il ne peut pas deviner un instant voire se rencontrer : entre les deux titres d’ouverture impeccablement et logiquement enchaînés, dans une teneur presque industrielle, on passe par les guitares métalliques percutantes de « break or die », au groove gigantesque, les incursions jazzy envoutantes de « the wedding » puis par le rap jouissif d’ « alignment », la pause grindcore défouloir de « firedamp » et la conclusion évidente et tout en finesse de « wagma ». Malgré la diversité des genres abordés, l’album bénéficie étonnamment d’une homogénéité palpable. Celle-ci est paradoxalement perceptible par le cachet qui entoure ce Battlefield, celui de la croisée des genres mais envisagée dans une même optique sonore. Comme si l’ouverture stylistique qui caractérise l’album devenait à son tour un genre à lui même. Un genre nourri de genres. En conclusion, je dirai qu’Ez3kiel s’est trouvé, a fait exploser les complexes, choses dont on aurait eu pourtant du mal à leur reprocher par le passé, a fait cohabiter les musiques du monde dans un magma monstre et néanmoins terriblement organisé. Voilà ce qu’est Battlefield, un bordel monstre… Mais un bordel organisé. Bingo.
- adamantium
- volfoni’s revenge
- spit on the ashes
- coal flake
- the wedding
- break or die
- alignment
- lull
- firedamp
- the montagues and the capulet
- wagma
Tiens c’est marrant je suis justement en train de m’écouter Naphtaline^^ Album qui est pour moi un chef d’oeuvre, référence d’Ez3kiel héhé. Mais Battlefield reste excellent, en fait la plupart des titres sont de pur merveilles, sauf… « the montagues and the capulet ». Celui-ci a plus de mal a passer, et je trouve qu’il viens un peu « casser » l’album… A par ça c’est une de mes découvertes de cette année! (j’ai découvers ce groupe avec battlefield)
Superbe album…l’achat se justifie aussi par l’artwork à tomber !!!
Un chef d’oeuvre, oué !!!
Ez3kiel, AHHHHH Ez3kiel. Le groupe que j’ai vu le plus de fois en live… Cet album est en effet très bon et la venue d’un guitariste se ressent et donne des airs très Metalliques à la galette. Ce groupe innive et se met en danger à chacune de ses sorties. J’adore. Ils sont pour moi les Ulver français même s’ils ne jouent pa dans le même registre…
Ez3kiel est de tours et non de la region pays de la loire!
Sinon bonne chronique pour un album qu’il l’est tout autant!
Un tres grand groupe live, qu’il faudrez au moin voir une fois dans sa vie!