Eths

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Nous avons rencontré Candice et Steph de Eths pour une interview au Black Dog à Paris pour qu’ils nous parlent de leur premier véritable album, « Soma » qui sortira le 11 octobre.

Vous avez mis un peu de temps avant d’enregistrer votre 1er album, votre EP Samantha est sorti il y a assez longtemps et vous avez pas mal tourné depuis, pourquoi? Vous avez eu du mal à trouver un label?


Steph : Non même pas, on n’avait pas le temps, on a fait beaucoup de concerts et comme on n’aime pas trop composer entre 2 concerts vite fait…
Candice : On a attendu d’être posé avant de composer la fin de l’album. Quelques titres étaient déjà composés d’avant la tournée.


Et donc cet album « Soma », il a été enregistré dans quelles conditions?

Candice : La basse/batterie a été enregistré dans la Gard, pas loin de chez nous, le reste aux studios de Sriracha à Paris.


Par rapport au collectif Coriace, comment a-t-il été créé, en êtes vous à l’origine?

Steph : On a intégré le collectif au début en fait mais c’est Musclor qui en est à l’origine. A l’époque, alors qu’on ne s’appelait même pas Eths, j’étais dans un groupe, le batteur dans un autre, et on s’est rapproché de Coriace puis quand les groupes ont splitté on s’est rapprochés pour former Eths.


Qu’est-ce que ça vous a apporté d’être dans un collectif?

Candice : Je pense que ça a été beaucoup plus facile au début, d’avoir des locaux pour répéter, de faire des concerts par exemple par ce qu’il y a avait de l’entraide entre les groupes.

Steph : Et puis il y a eu Tripod surtout, qui avait déjà fait un bon bout de chemin, donc on a plus eu qu’à suivre leurs pas. Ils avaient débroussaillé le terrain avec Musclor et ça a donc été plus facile pour nous derrière. Musclor s’est occupé des
véhicules, des autocollants, tous ces trucs indispensables pour un groupe…
C’est une entraide perpétuelle, là tu vois, la pochette de l’album a été faite par le bassiste de Tripod.


Le collectif a des locaux?

Candice : On est basé à Marignane, on répète dans les mêmes locaux que Babylon Pression et Fisher, aux studios Boxon, Tripod eux répète à 20 bornes.

Steph : Notre quartier général est aux studios Boxon, il y a 4 locaux de répète et on squatte là-bas.


Vous aimez tous la musique des uns des autres?

Steph : En général, je ne sais pas si les autres aiment vraiment ce qu’on fait ou si ils nous mentent :)
Candice : C’est dur d’être vraiment objectif de toutes façons quand t es proche des gens.


Comment s’est fait le rapprochement entre Coriace et Sriracha?

Candice : En fait c’est grâce à Tripod. A la base, il y avait Sriracha Booking, le tourneur, duquel s’est rapproché Tripod puis Babylon Pression. On est devenu amis avec eux, et ils ont fini par devenir un label, Sriracha Records, et produire notre album.


Eths est en train de prendre de l’ampleur, j’ai même lu que vous deviez faire la couverture de Rocksound, qu’est ce que ça vous fait?

Candice : On a hâte de la voir en fait pour voir si ça va nous plaire. On a fait les photos la semaine dernière. On verra bien mais on est super contents c’est clair.


Je trouve ça étonnant qu’ils vous fassent ce gros coup de pub alors que votre album n’est pas encore sorti.
A fait, on dit Eths et pas E.T.H.S, alors? Ca veut dire quoi?

Steph : Oui, enfin nous on le dit comme ça.
Candice : Ca ne veut rien dire de particulier, on trouvait juste que ça sonnait bien.


On est encore loin des anglais ou des scandinaves mais la qualité des groupes metal/hardcore en France est grandissante, que pensez vous de la scène française?

Candice : On est tout à fait d’accord.
Steph : Il y a eu une ouverture depuis quelques temps, les groupes sont beaucoup plus variés, il y a plein de mélanges qu’on ne pouvait pas entendre avant.


Vous aimez des groupes en particulier?

Steph : Babylon Pression, c’est pas seulement parce qu’ils font partie de notre collectif mais on aime vraiment ceux qu’ils font. Il y a Gojira aussi…

Candice : Gojira, Lofofora.


Ce sont des groupes que vous citeriez comme influence, où est-ce que ce sont plutôt des groupes internationaux?

Steph : On citerait plutôt Meshuggah, Tool, Metallica et puis plein d’autres choses aussi, pas forcément du métal, du vieux jazz des années 30 à la dernière pop qui vient de sortir. Il y a bien des musiques, des trucs traditionnels du fin fond du monde qu’on n’écoute pas mais sinon on écoute beaucoup de choses.


Candice, concernant tes textes, ils sont assez particuliers, très glauques. Ceux du dernier album, je n’ai pas tout bien compris à l’écoute de l’album, est-ce qu’ils sont dans le même genre que ceux des anciens morceaux?

Candice : Je pense qu’ils ont un peu évolué, tout comme la musique. Ils proviennent surtout de rêves, de peurs…


Vous jouez à la Loco à Paris le 31 Octobre en tête d’affiche et avant ça vous effectuez une tournée avec les groupes Sriracha, comment est-ce que vous appréhendez le fait de retrouver la scène et d’y tester les nouveaux morceaux?

Steph : Oui ça va faire du bien, là on est en train de se décrasser
Candice : On va déjà faire la tournée Sriracha.
Steph : Les premiers concerts c’est toujours dur, il faut se remettre dans le bain, ça fait un petit moment qu’on n’a pas joué, mais on est bien content, on va se donner au maximum


Sinon vous travaillez encore ou est-ce que vous êtes musiciens à temps plein?

Candice : Non, on est tous intermittents.


Est-ce que vous arrivez à bien en vivre?

Steph : Bien vivre, je dirais plutôt bien survivre. Ca fait 1 an qu’on est intermittent et c’est une sacrée galère. Ce n’est pas facile mais ce n’est pas grave parce qu’on fait ce qu’on aime. Etre intermittent, c’est quand même bien parce qu’on arrive quand même à bouffer et à s’acheter du matos, c’est quand même nickel.


Qu’est-ce que tu as comme matos d’ailleurs?

Steph : En fait on travaille avec un luthier qui s’appelle LKV, il nous a fait nos modèles, des modèles Eths… c’est la classe on est contents.
Sinon je suis un inconditionnel de la SG, c’est mon premier amour.


Sinon est-ce que vous avez comme objectif de jouer à l’étranger, de faire distribuer votre album ailleurs qu’en France?

Candice : Oui, c’est clair, c’est prévu, on va essayer. On a des contacts avec des labels étrangers donc ça devrait se faire.

Steph : On espère aller ailleurs, découvrir d’autres pays.


Les paroles en français ne sont pas un obstacle?

Candice : Ce n’est pas grave…
Steph : Pour nous ça n’a pas d’importance, pour rien au monde on ne ferait des versions anglaises de nos morceaux. Ca arrive que par le net, il y ait des étrangers qui viennent sur le site, des anglais notamment, qui nous disent qu’ils ne comprennent pas les textes mais je trouve ça terrible, comme nous on peut écouter Pantera on entend « bra bra » et on trouve ça terrible. Nous, un groupe américain qu’on va adorer, on va faire l’effort de traduire les textes, c’est pareil.
Je ne pense pas que ce soit une barrière, tant qu’il y a une musicalité. Tu vois le hip hop français marche vachement aux Etats-Unis, pourtant ils ne comprennent pas ce qui se dit, comme ici les gens qui écoutent du hip hop américain ne comprennent rien alors que c’est supposé être ce qui est important. Les gens ont envie d’écouter des choses qu’ils n’ont pas l’habitude d’entendre en général, écouter du métal en français, ça change.


Vous écoutez quoi en ce moment?

Candice : Muse, je les ai vu en concert récemment et j’ai beaucoup aimé.

Steph : J’aime bien le dernier Beastie Boys, qui est assez noir, c’est pour ça que je l’aime bien sûrement mais je suis fan des Beastie, aussi Roni Size, du ragga, sinon Nine Inch Nails, je suis trop fan. Metallica…


Même St Anger?

Steph : Oui, je l’aime aussi. En même temps je ne suis pas un fan ultime de Metallica, j’ai que 23 ans, quand « Kill’em All » est sorti, je sortais du ventre de ma mère! Mais « Saint Anger »(ndlr : prononciation à la française ;)) comme je l’appelle, n’est peut-être pas aussi abouti que leurs autres albums.


Sinon vous pensez quoi du téléchargement sur Internet?

Steph : Je ne vais pas dire c’est super bien mais moi perso je le fais.


Je vous rassure, votre album n’est pas encore sur Internet.

Candice : Super ;)


Ca a été un bon moyen pour vous de vous faire connaître en tous cas.

Candice : Oui c’est sûr, c’est pour ça qu’on ne va pas cracher dessus.
Steph : Moi je me rend compte que perso, je n’ai pas d’argent, je ne peux pas m’acheter d’album et ma discothèque contient beaucoup de gravés.
Candice : Mais si un album te plait vraiment, tu iras l’acheter.
Steph : Comme le dit Candice, c’est aussi aux artistes de faire en sorte que leurs albums soient bons. Et on est en 2004, il faut faire de belles jaquettes. C’est trop facile de sortir de sortir de sortir son cd et après de pleurer parce qu’on le télécharge. Quand tu regardes le dernier Tool, Lateralus, qui date quand même, il a un packaging de malade et tu as beau le télécharger, si t’es fan de Tool, tu vas aller l’acheter parce qu’il est trop beau. Je pense que c’est un challenge en plus


Ouaih enfin tu peux aussi acheter un disque avec un packaging pourri pour supporter le groupe parce que t’aimes la musique…

Steph : Oui mais il ne faut pas cracher sur Internet non plus, parce que ça permet de découvrir plein de groupes, de t’ouvrir à d’autres styles. Internet, pour des jeunes comme nous, ça nous a permis de nous faire connaître plus facilement.


Les entrées de thunes peuvent aussi se faire sur les t-shirts, les concerts…

Candice : Oui et nous, si on faisait ça pour la thune, il y a longtemps qu’on aurait arrêté.
Steph : On est vraiment là pour se faire plaisir, on est jeune, la thune pour l’instant on n’y pense pas. Je vais te dire, si on vend 3000 cds de moins et qu’il y a 8000 personnes qui l’écoutent en plus, tant mieux. Ces gens là après ils viennent au concert, le gars qu’il écoute ton vrai cd ou un gravé chez lui tu t’en fous, tu ne le voies pas. Par contre le gars tu le vois au concert. Il y a des gens qui préfèrent télécharger l’album et se payer la place de concert, c’est défendable.


Bon alors on finira là-dessus, merci à vous et bonne chance pour « Soma ».

Merci à Nathalie de Sriracha…

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1158 articles sur Eklektik.

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