Feeding + Tweez + Sequoia + 8control – 07 novembre 2004 – Le Robespierre – Paris

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L’orga ce soir avait bien planifié les choses : 4 groupes de 18h30 à 22h précises! Au menu Feeding/Tweez/Sequoia/8control dans une salle assez spéciale, un hangar un peu délabré de Montreuil juste en face de la station de métro « Robespierre », mais finalement la soirée s’est plutôt bien passée, le son était bon malgré la faiblesse des moyens mis en oeuvre et surtout les groupes ont assuré.

De mon côté, ça a été un peu moins bien, m’étant pris un pied de slameur dans la gueule vers la fin de Sequoia, ce qui m’a incité, l’arcade ouverte, à aller faire un tour à la pharmacie 24h/24h de Nation, ce qui m’a fait louper 8control. Bref, commençons par le début.

On arrive vers 18h30 à ce concert où Jairus (génial groupe de screamo anglais) était supposés jouer avant d’annuler il y a une semaine (dommage quand même!). Le concept de l’entrée est « entrée libre », chacun donnant ce qu’il peut/veut comme argent pour rentrer. Bon esprit.

Feeding arrivent sur scène en 1er, 4 musiciens de la Rochelle assez jeunes. Le guitariste égraine des accords et arpèges mélancoliques, pour un screamo très émotionnel mais mature, quoique assez prévisible. Par rapport à leur album, « Diesel », le chant était plus agressif, éructé la plupart du temps en cris screamo aigus ou hardcore assez graves, alternés de temps en temps avec des parties parlées ou mélodiques.

On avait un peu l’impression d’assister à une répète du groupe, les musiciens étant plutôt centré sur eux-même, chanteur et bassiste tournant la plupart du temps le dos au public.

Cela était d’autant plus accentué que Feeding comme les autres groupes ont joué en condition de studio, seuls la voix et la grosse caisse étant sonorisés (sur une seule enceinte!), et finalement le son a plutôt bien donné. J’ai vu souvent des groupes internationaux avoir un son beaucoup moins bon que celui des groupes de ce soir dans des salles plus prestigieuses.

Les lumières étaient tout aussi sommaires, 3 spots bleus éclairant la scène à partir du sol, ce qui avait l’avantage de créer des ombres chinoises tripantes assez théâtrales sur les murs.

Comme quoi on peut faire un très bon concert avec très peu de moyens.

En général, bon set de Feeding, assez fort en émotions, mais leur musique est quand même un peu déjà vue et le contact avec le public quasi-inexistant.

Le deuxième groupe, Tweez est un trio pratiquant un rock indé très expérimental, caractérisé par un batteur énergique qui martèle son set de batterie réduit dans des schémas binaires très rock n’roll. Le guitariste/chanteur a un chant éraillé qui se termine en cris, et envoie des riffs parfois punk d’autres fois assez noise, où la basse le suit avec une grosse disto fuzz. Celle-ci n’était d’ailleurs pas vraiment adaptée aux enceintes qui crachaient un son un peu dégueu. Pas mal fait mais sans plus, le concert m’a un peu vrillé les oreilles au bout d’un moment.

On boit donc quelques bières pour se réchauffer un peu avant que les Sequoia n’arrivent. On peut quand même reprocher à cette salle son manque de chauffage… vu sa taille assez importante, on s’est un peu caillé, alors qu’habituellement c’est plutôt la chaleur et l’humidité pour ce genre de concert.

Groupe d’émo/metalcore du Sud de la France, Sequoia se sont fait remarquer par un Ep bien accueilli cette année, et ils étaient attendus pour cette 1ère date parisienne.

Je dois dire que le groupe nous a direct mis dans l’ambiance, l’énergie communicative de leur musique faisant rapidement bouger le public content de pouvoir un peu se chauffer. L’atmosphère ne se repose que rarement pour quelques passages mélodiques bien émo.
C’était une attraction attendue : un des gratteux de Sequoia a effectué quelques pirouettes assez audacieuses sur une main guitare au cou.

Bref un très bon jeu de scène, une bonne composition, devant la rythmique soutenue, les deux guitaristes ont mené le jeu avec une dextérité mélodique appréciable pour des riffs souvent doublés rappelant les élans métal d’Atreyu avec le même esprit punk/hardcore. Ca joue vraiment bien, le groupe a la patate et n’a rien à envier aux derniers talents de la scène émo/screamo/métalcore américaines.

A un moment, le hurleur de Sequoia se jette dans la foule et se fait porter par le public, présent mais quand même clairsemé, mais bon c’est le chanteur alors il y a du monde pour le soutenir. OK. Alors un mec se décide à faire de même il saute allégrement dans la foule comme une taupe, se loupe et me met un bon coup dans la gueule.

En fait ça va, même pas de points. Les risques du métier. La vendeuse à la pharmacie me sort, « ah beh vous allez avoir une sale tête demain ». Merci, vraiment content de le savoir.

Je m’en suis sorti avec un bandage et une pommade contre les bleus, et aujourd’hui j’avais la gueule à peine déformée pour le boulot. Juste un peu plus que d’habitude.

jonben

Chroniqueur

jonben

Krakoukass et moi avons décidé de créer Eklektik en 2004 suite à mon installation à Paris, alors que disparaissait le webzine sur le forum duquel nous échangions régulièrement, ayant tous deux un parcours musical proche entre rock et metal, et un goût pour l'ouverture musicale et la découverte perpétuelle de nouveautés. Mes goûts se sont affinés au fil du temps, je suis surtout intéressé par les groupes et styles musicaux les plus actuels, des années 90s à aujourd'hui, avec une pointe de 70s. J'ai profité pendant des années des concerts parisiens et des festivals européens. J'ai joué des années de la guitare dans le groupe Abzalon. Mes styles de prédilection sont metal/hardcore, death technique, sludge/postcore, rock/metal prog, avec des incursions dans le jazz fusion et le funk surtout, depuis une île paumée de Thaïlande. 

jonben a écrit 536 articles sur Eklektik.

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