Inhumate + Deranged + Ingrowing + Mumakil – 15 octobre 2005 – Strasbourg

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Annee de sortie: 2010

Un petit road trip entre potes de Paris à Strasbourg pour non pas partir à la chasse à la cigogne mais bien à la chasse aux décibels. L’affiche qui nous attend au Molodoi est une des plus belles en matière de death/grind de l’année, on se devait donc d’y être !
Après avoir dégusté une spécialité locale, une poêlée roastie je crois, nous voici partis vers le Molodoi, où nous arrivons à la bourre, puisque Mumakil a déjà engagé les hostilités.
Le temps de serrer la paluche de Laurent (aka bestial) et de tailler vite fait le bout de gras avec Vlakin, l’imposant bassiste-chanteur de Ingrowing et je cours dans la salle déjà bien bondée.

1ère constatation, le son de Mumakil (http://www.mumakil.ch) est proprement excellentissime ! même sans bouchons, il n’est pas agressif, fort mais pas trop, parfait !
Cette arrivée en milieu de set m’a fait regretter de ne pas avoir avalé plus vite mon repas, car manifestement les ptits Suisses ont des arguments pour faire bouger le pit dans tous les sens. Des morceaux courts mais puissants, une alternance bien maitrisée de pures parties de blast et des moshs écrasantes, voici le secret de Mumakil. Leur grind fait référence à Nostromo (normal me direz-vous…. car c’est le nouveau groupe du guitariste Jéjé) mais aussi à des groupes tels Terrorizer et consorts. Le quartet occupe bien la scène et tout au plus regrette-je un manque de mouvements du chanteur, mais le bougre assure tout de même méchamment l’alternance grunts/aigus. Une petite reprise de Napalm Death au passage, des morceaux issus de leur première et remarquable demo (entièrement téléchargeable sur leur site, avis aux amateurs), bref, les 25 minutes passées en compagnie de cet excellent hors-d’œuvre ont été succulentes !

Quelques bières plus tard et monte sur scène le groupe qui m’a fait venir à Strasbourg, j’ai nommé les géniaux Ingrowing (http://ingrowing.wz.cz).
Les Tchèques ont fait l’aller-retour pour cette date unique en France, ils ont faim et vont le montrer rapidement. Même constatation que pour Mumakil : le son est gigantesque, clair, puissant, et la batterie sonne remarquablement bien, ce qui me permet de décerner le prix de meilleur batteur de la soirée à Zbyna. Une qualité de frappe impeccable, pas de baisse de rythme ou d’intensité, et une vélocité assez impressionnante. Le reste du groupe ne se contente pas du service minimum et les bouchers Tchèques nous envoient une sauce énorme faisant la part belle à leur petit dernier « Sunrape ». L’impression qui ressort de cette machine infernale est que ces gars SONT le grind, ils le respirent par tous les pores et de plus ils ont plaisir à jouer ce soir, en témoignent leurs larges sourires (ils adorent la France parait-il, d’ailleurs ils nous l’ont dit). Nous avons eu droit à un nouveau titre qui figurera sur leur prochain méfait (printemps 2006) qui sonne plus death, mais tout aussi sauvage. Une reprise des cultes Terrorizer « Corporation pull-in » pour achever une fosse qui n’en avait déjà pas besoin. Ingrowing vainqueur par ko, un mur dans ta face, LE grind selon saint-tchèque !

De nouveau une bonne rasade de houblon histoire de me remettre de cette déflagration et là, petite surprise, c’est Deranged (http://www.iamderanged.com) qui s’installe sur scène et non pas leurs hôtes. Inversion de programme sommes toutes logiques puisque les stars de la soirée sont les Strasbourgeois, évidemment.
Entre Deranged et moi, c’est compliqué. J’adore « III » et « Deranged », mais le dernier « Plainfield Cemetary » m’a royalement fait chier. Sur scène, ça passe plutôt pas mal, même si c’est un degré en-dessous de Ingrowing. La faute certainement au line-up : un trio c’est bien, mais quand il n’y a pas de 2ème guitare pour soutenir pendant les solos ça perd en patate. D’autant que le batteur a eu beaucoup de mal à garder la cadence sur leurs longues parties blastées, et le tempo a subi quelques variations assez malvenues. Passées ces petites remarques, je dois avouer que c’est bien malsain sur scène et que les gaillards savent tenir un public. Quelques effets de manche faciles (« is there anybody who believe in god here ? » « fuck god »…..), mais sinon les riffs du trio suédois suintent le mal-être et la haine. Les bougres s’en donnent à cœur-joie sur scène et malgré une baisse notable de la qualité sonore, ils sortent gagnants de ce show. Le public a largement adhéré, et c’est normal. Pas le meilleur groupe de la soirée, mais définitivement celui qui possède l’ambiance la plus glauque !

Enfin, quand Inhumate (http://www.inhumate.com) prend possession de la scène, la folie gagne le Molodoi ! Les locaux sont attendus par un public venu faire la fête, ce qui aura été à double tranchant pour le déroulement du concert, je vais m’expliquer plus loin. Les 4 coups de micro que s’assène Christophe sur la tête donnent le signal du départ d’un bordel assez inimaginable à base de grind basique mais ultra efficace et très groove, malgré un son approximatif. Si j’ai du mal avec la zik du combo alsacien sur disque, force est d’admettre que 15 ans de concerts ça forge une cohésion que l’on ne peut guère prendre en défaut. L’intensité dans le pit n’a d’égale que l’intensité que met le groupe dans sa musique, le problème c’est que dès le 2ème ou 3ème titre, Christophe a invité les gens à participer (à savoir slammer) mais la 30aine de gens qui ont investi la scène n’ont manifestement pas compris qu’ils faisaient chier tout le monde à squatter pendant X titres l’espace du groupe, avec quelques attitudes de poseurs pourraves (air-guitare, jme recoiffe parce que je vais passer à la télé….). Bref, ça m’a fait sortir du concert. J’ai donc migré vers le bord de la salle et ai pu apprécié un set plutôt intéressant et physique (surtout pour le micro de Christophe). Quelques moments de bravoure : le chanteur porté par les squatteurs continuant à pousser ses gueulantes, le caméraman qui slamme tout en continuant à filmer, etc…. La folie, pas toujours dans le bon sens du terme, mais bon…. Peu avant la fin, le public a entonné un « happy birthday » du meilleur aloi, très sympathique !

Bilan des courses, Ingrowing vainqueur, Mumakil superbe révélation, Deranged à revoir et surtout Inhumate, que j’aimerais voir ailleurs que dans ses bases.

En tout cas, superbe soirée placée sous l’égide de la violence sonore, réussie en (presque) tous points. Merci à eux de nous avoir fait partager cette furie sonique !

A dans 15 ans !

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