Pantera – Vulgar Display of Power

Pantera – Vulgar Display of Power

krakoukass
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Auteur
10 juin 2006
il y a 19 ans
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Année de sortie
1992

Ah Pantera… Voilà un groupe qui a eu un impact extrêmement fort sur le monde du métal, un impact aussi important qu’a pu en avoir un Nirvana en terme de remise en question du genre et de ses poncifs. Petit retour en arrière. Le groupe émerge au début des années 80, au Texas (prononcez « […]

Pantera – Vulgar Display of Power

Ah Pantera… Voilà un groupe qui a eu un impact extrêmement fort sur le monde du métal, un impact aussi important qu’a pu en avoir un Nirvana en terme de remise en question du genre et de ses poncifs.
Petit retour en arrière. Le groupe émerge au début des années 80, au Texas (prononcez « Teczas » bien sûr) avec quasiment la même formation qu’on lui connaîtra plus tard, à savoir Vinnie Paul à la batterie, son frère Dimebag Darrel (R.I.P.) à la guitare, et Rex Brown à la basse. Seule différence alors, c’est un certain Terrence Lee qui occupe la place de chanteur. Pantera officie alors dans un style proche du glam, du hair metal, et de cette époque particulière aucun album ne semble échapper à une médiocrité qui est alors de mise. Après Metal Magic sorti en 1983, puis Projects In The Jungle en 1984, et enfin I Am The Night en 1985, un changement majeur intervient dans le groupe, puisque Philip Anselmo arrive alors au poste de chanteur, en lieu et place de Lee. Ce remplacement aboutit très vite à un premier enregistrement avec ce line-up qui s’avèrera être LE line-up de Pantera. Power Metal sort en 1988 et peu de changements sont alors à noter dans le style du groupe. Encore une sortie très dispensable si ce n’est pour le nom de l’album qui deviendra le nom d’un genre, popularisé par le Pantera des années 90.
Soyons clair : tout le monde, des fans aux critiques, et même le groupe lui-même, s’accorde à considérer que l’existence du vrai Pantera n’a commencé qu’en 1990, date de la sortie du premier véritable bon album du groupe, le cultissime Cowboys From Hell enregistré sous la houlette du « encore peu connu » Terry Date. Cet album marque un tournant majeur dans la carrière du groupe puisque celui-ci, probablement sous l’impulsion de Phil Anselmo, est beaucoup plus chargé en agressivité et se démarque clairement de ses ancêtres glam, pas seulement qualitativement mais au niveau du style pratiqué qui s’appuie fortement sur une base thrash. Certes Phil a encore recours à quelques intonations aigues ponctuellement, mais il adopte pour la première fois ce style vocal qui deviendra le sien : une voix agressive, chantée mais très puissante, rauque, à mille lieues des niaiseries glam.
Pourquoi pas Cowboys From Hell en anthologik alors ? Tout simplement parce que Vulgar Display Of Power sorti en 1992 (et enregistré une fois de plus avec Terry Date) représente à mon sens le paroxysme de la puissance et de la qualité du songwriting du Pantera. Entendons-nous bien, les albums suivants sont tout à fait excellents, Far Beyond Driven et The Great Southern Trendkill surtout, mais c’est vraiment VDOP qui va marquer d’une empreinte très forte, le métal des années 90. Combien de groupes se diront quelques années plus tard influencés par ce monument ? Je n’ai pas le nombre exact, mais ça fait un paquet, croyez-moi…

Tout respire l’agressivité et la puissance sur cet album, de la pochette avec ce poing dans la tronche, jusqu’aux poses et au look agressifs de Phil Anselmo qui ressemble davantage alors à un bulldog coreux qu’à un metalleux. Un bulldog auquel on n’a évidemment pas envie de se frotter (« the streetwise son of a bitch knows, don’t fuck with me » prévient-il sur « Regular People »). Les plus anciens d’entre vous se rappellent peut-être du clip de « Mouth For War » qui passait à l’époque sur MTV (qui a largement relayé et fait prendre de l’ampleur au phénomène Pantera, toute une époque où le métal avait vraiment la côte aux States) et en ce qui nous concerne sur MCM (merci Blah Blah Metal, merci Zegut !!). Un clip agressif, qui montre un groupe prêt à tout détruire sur son passage, emmené par ce Phil impressionnant. Un clip qui illustre d’ailleurs ce qui reste pour moi, le meilleur titre de Pantera.
Définitivement terminées sur cet album les montées dans les aigus, Phil est énervé et il le fait savoir de sa voix rauque et sur-puissante. Une voix qui peut en remontrer aux meilleurs vocalistes de death.
Aux côtés de Phil, personne n’est en reste, Dimebag nous gratifie de riffs dont il a le secret (le mythique « Walk » par exemple) et de solos qui l’entérineront jusqu’à sa tragique disparition, comme un guitariste d’exception… Vinnie Paul martèle ses fûts comme il ne l’avait encore jamais fait et Rex ajoute la touche de lourdeur qui va bien avec sa basse.

Son style (power metal donc) parfaitement défini et en place, le groupe en profite pour nous balancer des hymnes à la pelle. Rayon pains dans la gueule vous serez assomé d’entrée par « Mouth For War » je le disais, mais aussi par « Fucking Hostile », « Rise », « No Good », « Regular People » ou « By Demons Be Driven ». Que des hits, ce n’est pas compliqué. Mais je parlais de l’agressivité et de la puissance de cet album, n’allez pas penser pour autant que cette agressivité se traduit forcément par une rapidité d’exécution constante. Non, le groupe sait très bien varier les tempos, ralentir quelques couplets sur le sombre « This Love » par exemple qui donne à Phil l’opportunité de chanter véritablement, avant de s’énerver et de retrouver la haine sur le refrain « You keep This love » que beaucoup connaissent parfaitement. « Walk » avec sa cadence de marche militaire et qui porte donc parfaitement son nom, mise sur la lourdeur et sa rythmique martiale plus que sur la rapidité. Résultat : encore un titre mythique des cowboys. De même le groupe termine avec le mélancolique (mais pas niais) « Hollow » qui clôt parfaitement un album non moins parfait.
Bon si on veut vraiment chipoter on pourra arguer que « Live In A Hole » fait peut-être un peu « tâche » coincé qu’il est au milieu de toutes ses bombes, alors qu’il n’est lui que très bon.

Malgré un son un peu sec, cet album reste incontournable pour qui espère comprendre le metal des années 90, tant Pantera en fut probablement le principal porte-parole. La popularité du groupe acquise grâce à VDOP s’est transformée en starisation incroyable suite aux ventes par millions de l’album suivant Far Beyond Driven, peut-être encore plus agressif et qui contient son lot de pépites incontournables également…

On ne s’attardera pas sur la fin de vie du groupe tiraillé par de nombreuses dissensions internes (notamment entre Phil et Dimebag, ex meilleurs amis devenus ennemis mortels par presse interposée) et qui finira par imploser quelques temps après la sortie d’un Reinventing The Steel en demi-teinte.
Restent des albums d’exception et un groupe qui n’a pas volé son statut d’icône du métal.

  1. mouth for war
  2. a new level
  3. walk
  4. fucking hostile
  5. this love
  6. rise
  7. no good (attack the radical)
  8. live in a hole
  9. regular people (conceit)
  10. by demons be driven
  11. hollow

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Power Metal

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