Qntal et moi c’est une grande histoire d’amour démarrée dès l’album II datant de 1995. Séduit par ce mélange entre ambiances médiévales (comprendre par là l’utilisation d’instruments médiévaux), la superbe voix de Syrah et des rythmes électro, c’est donc légèrement dépité que j’avais accueilli le virage amorcé sur IV à savoir une légère mise en retrait des aspects électro. Au point que IV bien que contenant parmi les plus superbes perles du groupe (je pense à « Blac » ou « Dulcis Amor » par exemple) n’aura pas atteint le paroxysme de son ainé III.
V nous arrive donc un an après son prédécesseur et le moins que l’on puisse dire c’est que le virage est bel et bien confirmé, les aspects électro sont clairement mis en retrait plaçant les instruments médiévaux et la voix de Syrah sur le devant de la scène, dans une mesure encore plus importante que sur IV. C’est donc avec une structure musicale minimale que débute le disque avec « Monsieur’s departure ». Et même si l’enchantement est encore bel et bien présent grâce à l’énorme prestation vocale de Syrah, le groupe perd du coup sa carte d’identité, sa singularité par rapport à des monstres de l’heavenly comme Dead Can Dance pour ne citer que le plus connus. Deuxième constat assez rapidement fait, la musique étant minimale, les morceaux tendent vite à se répéter et on se retrouve bien vite à somnoler. Dans ces conditions tenir toute l’heure du disque sans s’endormir relève de l’exploit. Alors il y aura bien « Lingua Mendax » qui tentera de nous réveiller au milieu du disque avec ses rythmes à la Corvus Corax mais ca n’est que pour mieux nous endormir avec le léthargique « Altaz Undaz ». La voix de Syrah étant, en outre, parfaitement propice à l’endormissement immédiat, la tâche du groupe n’en est que plus simple.
Attention à ne pas se méprendre ceci dit. Les morceaux sont superbes et l’amateur d’heavenly ne pourra que s’incliner et trouver cet album excellent.
Bilan des courses il s’agira d’un album finalement assez moyen, correct dans son ensemble mais manquant de personnalité et de singularité pour permettre au groupe de s’imposer dans le milieu déjà bien saturé de l’heavenly. Et surtout il manque cruellement la pêche qu’on pouvait retrouver sur III ou même dans une moindre mesure IV. Avis aux amateurs.
- monsieur’s departure
- amis raynaut
- levis
- von den elben
- lingua mendax
- falling star
- the whyle
- winter
- altas undaz
- 292
- silver swan
Tout à fait d’accord avec ce commentaire. J’irai encore plus loin. Le virage du groupe est bien regrettable. La spécificité des albums I et II faisait de Qntal une perle rare. La rupture est en fait intervenue avec le troisième album. Avec cet album V, il faut bien reconnaitre que le souffle n’y est définitivement plus, et que Qntal se « ringardise », rejoignant ainsi la kyrielle de groupes à inspiration pseudo-médiévale. Le départ d’un des membres clefs du groupe y est bien sûr pour quelque chose. Mais globalement, je ne trouve pas que la sonorité s’enrichisse, mais au contraire qu’elle s’appauvrit. Le déséquilibre entre le nombre de chansons en anglais et dans les autres langues ajoute aussi à la confusion. Qntal devient commercial..