Ministry – 25 juin 2008 – Le Transbordeur – Lyon

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Coincé sur cette terrasse ensoleillée entre deux p’tits punchs, qu’elle me semble loin cette soirée d’adieu. Oubliez de suite les souvenirs humides emplis d’émotion. Cette dernière soirée avec Ministry aura senti le souffre de bout en bout…

Arrivé à 20h30, la soirée a débuté depuis 19h00 apparemment. Les joies de l’organisation me sont toujours aussi obscures… Dobermann Crew, un illustre inconnu de la scène lyonnaise pour ma part, aurait ouvert la soirée. Grand bien lui face. J’arrive donc pour apprendre que le pass photo ne m’est d’aucune aide durant la soirée : Jourgensen s’est fait gazé la soirée précédente à Toulouse. Paranoïa quand tu nous tiens. C’est donc l’interdiction formelle d’aller danser dans la fosse média avec nos amis de la Securitate… N’en jetez plus ! Les joies de la politique culturelle lyonnaise, ses prix et autres infortunes n’en seraient que trop: « Nous vous proposons des bouchons de protection dans le cadre de notre opération de prévention – Ah cool ! – C’est 5 euros la paire – Quoi ?! – Ah oui Monsieur mais ils sont réutilisables – … » No comment.

Bref j’investis l’antre du diable et tombe sur ses suppôts en train de surfer le radeau de la Méduse : le set de My Uncle the Wolf. Rip Off de Down sans aucun panache, les quatre gonzes s’échinent mollement autour de quelques morceaux heavy où seul le guitariste semble encore y croire. Direction le bar.

21h30 sonne enfin le début de set de Ministry. Des grilles habillent l’avant scène. Erigées telles des herses, on devine les idées lumineuses qui ont animées cette déco…Caricature cynique de la politique américaine, critique anti Bush acérée, j’en passe et des meilleures. Les clichés m’emmerdent. Autant le sujet me semble essentiel, autant son traitement depuis trois albums chez Ministry me semble vain, passéiste et finalement dénué de tout intérêt tellement son manichéisme forcené me fatigue. Tout ce que j’ai reproché à la fin de carrière de ce groupe, se retrouve finalement concentré en cette soirée : thèmes éculés, compositions fatiguées ou fatigantes (c’est au choix), et l’absence d’un Paul Barker (débarqué depuis quatre ans maintenant, mais inoubliable pièce maîtresse du groupe tant en termes de composition que de capacité à canaliser le gonze Jourgensen).

J’aurais voulu dire que j’ai apprécié cette soirée. Il n’en est rien. Ou si peu. Tout juste un sourire nostalgique au son d’un « Just One Fix » avec ce bon vieux Burroughs en toile de fond. Un ou deux vieux morceaux ont sauvé ma soirée, bien maigre pitance.

Tout ce qui faisait la force des sets d’il y a quelques années est presque balayé d’un revers de manche. Seuls points positifs, un son correct et un public en nombre, apparemment motivé : on se satisfait de peu dans ces cas-là… Et pourtant la liste des plaintes est longue…

– La critique n’a pas toujours été tendre avec les derniers albums. Autant rester sourd aux critiques et lancer une setlist majoritairement orientée vers les derniers albums…

– Tommy Victor (Prong) a intégré le line up ces dernières années. Etant pote de longue date de Jourgensen, je peux comprendre ces problèmes de factures. Mais alors il faut m’expliquer sa quasi inexistence sur scène – à l’exception des premières minutes du set. Jouait-il d’ailleurs ? A 30 euros le ticket, une telle attitude surtout lors des reprises des vieux morceaux, est des plus puantes. Heureusement que Tony Campos (Static-X) et Jimmy DeGrasso (ancien membre de Suicidal Tendencies et de Megadeth) sont là pour assurer le minimum syndical. Pour autant, je maintiendrais toujours que cette attitude de metalheads n’a que peu à voir avec le Ministry des grandes heures. Ca claque, c’est visuel, mais ça se consomme sans modération. N’aurions nous pas assisté à un fake finalement ? Un comble…

– Un Jourgensen au charisme étiolé, demeure toujours un Jourgensen mais enfin il est temps de tirer sa révérence.

– Un show rodé au millimètre près sans surprise, presque sans âme nous est servi sur un plateau. La set list est rigoureusement la même que celle dispensée lors des autres shows français de cette tournée. Enrubannée d’un light show pour le moins aveuglant, la pilule aurait pu passer mais je me fous un peu des artifices…

– Enfin une intro au son du « I’m not gay » de Revolting Cocks rébarbatif, un final sans intérêt avec une reprise du « What a Wonderful World », on peut dire que la couple est plaine.

Bref, ce set de deux heures n’a finalement que trop rarement capté mon attention, à l’exception des vieux morceaux. Je garde mes derniers souvenirs de la tournée 2003 dans un coin de ma tête comme le chant du cygne et oublie bien vite ce naufrage. Ministry était un grand groupe.

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2 Commentaires

  1. Onche says:

    Mmmmh… C’est sûr que Ministry entre 2003 et 2008 a profondemment changé. Maintenant, comme j’aime beaucoup les 3 derniers albums je me suis vraiment éclaté sur les 2 dates parisiennes et au Hellfest. Jourgensen a bout être en bout de course, les 3 sets tenaient super bien la route et le reste du groupe assurait vraiment (Tomy Victor surtout, apparemment fatigué depuis). Bien entendu, j’ai préféré 1000 fois leur show de 2003 à l’Elysée Montmartre, mais cette dernière tournée m’a pour ma part réconcilié avec le groupe dont j’ai depuis compris les choix et l’orientation – après tout à 50 piges et sans Barker, impossible pour Jourgnesen d’innover sans faire chier tout le monde à part une poignée de vieux fans, fini donc l’indus halluciné et place au trash qui dépote. Le choix de set list à ce titre est d’ailleurs cohérent et le show bien dans l’esprit. Ces conneries anti-Bush peuvent agacer parce qu’on les a entendu 10000 fois,cependant, la situation est peut être assez grave pour justifer d’un tel acharnement et la haine du Jourgensen semble authentique. Evidemment je me serais quand même bien refait un petit Stigmata… Mais ça reste le meilleur groupe que j’ai vu cette année.

  2. Krap says:

    Les grilles érigées sur scène n’étaient pas un gadget de mis en scène anti Bush, mais un gadget de mise en scène pour les nostalgiques qui avaient raté la tournée « in case you don’t feel like showing up ».
    Je les ai vu au Bataclan sur cette tournée, et je les ai trouvés plutot en forme et dynamiques. Cela dit, j’ai trouvé moi aussi la playlist assez peu exhaustive pour une tournée d’adieu. Même pendant les rappels, on a eu droit au minimum nostalgique avec toujours les 3 mêmes vieux hits, joués avec si peu d’enthousiasme et de convivtion que je fini par me dire qu’en effet, il valait mieux qu’ils jouent les derniers albums. J’ai vu souvent Ministry sur scène, je n’ai donc pas de regrets sur ce point. J’ai juste trouvé que pour une tournée d’adieu, il n’avaient pas pris de gros risques (ce qui est etonnant dans la mesure ou ils n’ont rien à perdre), et je suis parti sur la sensation d’avoir assisté à un live « service minimum » sans surprise et sans grande émotion. C’est dommage pour des adieux, mais pour rester tout à fait honnète je dois dire que ce groupe va enormement me manquer.

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