Airbourne + Triggerfinger – 30 novembre 2008 – Grand Mix – Tourcoing

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Petite révélation hard rock de l’année, le phénomène Airbourne en avait surpris plus d’un lors de sa prestation au Hellfest cet été. Je faisais, bien évidemment, et peut-être un peu plus que la moyenne, partie de ces fans d’AC/DC emballés par leur deuxième album Runnin’ wild et complètement scotchés par leur présence scénique. Une telle baffe que, lorsque j’ai vu que se tiendrait près de chez moi, dans l’excellente salle du Grand Mix de Tourcoing, un set entier des jeunes chiens fous d’Australie, je me suis dit : « eh ! on dirait bien que va se tenir près de chez moi, dans l’excellente salle du Grand Mix de Tourcoing, un set entier des jeunes chiens fous d’Australie ».
Non en fait, je brûlais d’impatience, persuadé que j’étais d’assister à une véritable débauche d’énergie.
La veille je me suis quand même intéressé au groupe qui était annoncé pour la première partie : les Belges de Triggerfinger. Je glane 2,3 infos, écoute quelques titres sur leur myspace (il est beau, il est là) et je me dis que je ne suis pas à l’abri de passer une bonne soirée.
Je passe sur le fait qu’au moment de demander le pass photo à la caisse, on me demande si je suis Krakou… (est-ce que j’ai une gueule de Krakou ?!), d’autant que mes nerfs vont être mis à plus rude épreuve encore lorsque je vais constater en entrant dans la salle que le concert de  Triggerfinger est déjà bien entamé. Je ne sais pas si quelqu’un est responsable de ça mais, si cette personne existe, qu’elle et sa descendance pourrissent dans les nuages duveteux du paradis insipide !
Les Belges se voient alors, sans le savoir, confier une mission quasi insurmontable : me faire oublier les 2 précédents incidents. Eh bien je vous le donne en mille, il ne leur a pas fallu plus de 2 minutes pour provoquer en moi une irrépressible envie de sourire et de taper du pied (non, pour le sourire, je déconne). En même temps, je suis arrivé dès qu’a commencé la bombe « Is it », titre réellement imparable, d’une simplicité qui n’a d’égale que la monstrueuse patate qu’il file.
En 3 morceaux, j’ai compris à qui j’avais affaire : des types qui inspirent et expirent la musique à longueur de journée. Ces mecs sont rock jusqu’au bout de l’élastique de leur slip que j’imagine corrosif. Un putain de mixte entre The Cult, Queen of the stone age et Gluecifer. Un guitariste chanteur charismatique, un bassiste, une batterie. Rien d’autre. Rien d’autre que vivre sa musique et avoir le talent de retranscrire ça sur scène avec une énergie communicative. La classe. S’ils passent près de chez vous, ne ratez surtout pas Triggerfinger. Vous pouvez même vous déplacer plus loin que près de chez vous, s’il le faut, bande de croulants !
Une bonne grosse demi heure plus tard (pas pressés les éleveurs de kangourous), ceux pour qui le public s’est déplacé en masse (sold out, salle pleine à craquer, mais je parviens tout de même, tel la gazelle parmi le troupeau d’éléphants, à rejoindre une place privilégiée au devant de la salle) investissent la scène avec la ferme intention de faire cracher les enceintes et nos poumons à force de les voir sautiller dans tous les sens. Ça démarre à 100 à l’heure, ça continuera à 100 à l’heure et ça finira… à 200 à l’heure. Airbourne vont bien sûr nous servir l’intégralité de leur album en modifiant toutefois l’ordre – même s’ils démarrent par une version survitaminée du titre d’ouverture qui, il faut bien l’avouer, se prêt parfaitement à l’exercice de l’introduction. De toute façon, le trop plein de vitamines est franchement à l’ordre du jour de la réunion ce soir (l’ordre du soir ?). Tout est plus pêchu, le chant, la rythmique, les soli, la batterie à tel point qu’en réécoutant quelques heures plus tard la version studio on a l’impression que les types ont vieilli de 30 ans.
Au rayon des anecdotes cocasses (rappelez-vous – ou apprenez – l’ascension par le chanteur soliste des échafaudages du Hellfest), Tourcoing est plutôt bien servi. On se demandait bien ce qu’il allait nous faire sur le solo de « Girls in black ». Eh bien, mister foufou est tout simplement descendu de la scène, a traversé le public, est allé jusqu’au bar au fond de la salle (là je ne voyais plus grand chose, je ne vous le cache pas) et puis est revenu bière à la main pour remonter sur scène, boire un petit coup, jeter son verre et continuer son solo. C’est pas du genre à foutre le feu dans le public ça ?
On aurait pu croire que Joel O’Keeffe avait offert son délire de la soirée avant de reprendre “calmement” sa place. Que nenni, complètement ravagé, il commence à faire son bougon parce que le son sortant de son mur d’amplis sur « Cheap wine, cheaper women » ne lui convient pas. Et qu’est-ce qu’on fait quand on n’est pas content du son ? Eh ben on fout un bon gros mae geri (c’est beau, c’est ça) dans le mur histoire que tout se pète la gueule sur le roadie, pardi (je ne suis pas mécontent de cette dernière rime) ! Heureusement que le chanteur soliste est également… chanteur. Il peut donc du coup terminer le titre avec sa bite, son couteau et ses cordes vocales. Rock n’ roll, quoi. Le roadie parvient à tout arranger pour le prochain titre, « Heartbreaker ». Il a d’ailleurs tellement dû améliorer le son qu’on a droit juste après à un solo façon Angus Young… après l’accident. Franchement, l’exercice n’a pas trop d’intérêt si ce n’est montré qu’il peut jouer avec fougue. Mais l’inspiration n’est pas là ; heureusement que ça n’est pas très long.
L’excellent « Too much, too young, too fast » conclue la première partie du set en beauté tandis que « Runnin’ wild » et « Black jack » viendront ponctuer en rappel ce petit goût d’AC/DC période live in Paris 1979 (au moins pour l’intensité).
S’ils passent près de chez vous, ne ratez surtout pas Airbourne. Vous pouvez même vous déplacer plus loin que près de chez vous, s’il le faut, bande de croulants !

Set-list :
Le groupe ne manque pas d’humour puisqu’il a rebaptisé chaque titre :
1/stand up for rock n moll (Stand Up for Rock ‘N’ Roll)
2/ hell fry up (Hellfire)
3/ flat kitty (Fat City)
4/ diamond lovely stuff (Diamond in the Rough)
5/ watts ratin you (What’s Eatin’ You)
6/ girls on mark (Girls in Black)
7/cheap vinny(Cheap Wine & Cheaper Women)
8/heart quaker (Heartbreaker)
9/ too duch too young (Too Much, Too Young, Too Fast)

rappel :
10/ runnin mild (Runnin’ Wild)
11/ black stack (Blackjack)

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

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Commentaire

  1. chtimixeur says:

    J’y étais ! Quel concert, et le solo sur le bar m’a vraiment laissé sur le cul. Pareil quand il a tapé dans le mur de Marshall sans interrompre la chanson… Et puis niveau headbang, ça y allait fort ! Un immense concert, malheureusement trop court.

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