Dredg – 05 juillet 2005 – Boule Noire – Paris

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Annee de sortie: 2010

Dire que j’attendais cette soirée avec impatience relève de l’euphémisme. Ce n’est plus une surprise pour personne (sauf pour les infidèles d’Eklektik que j’accepte dans ma grande bonté et à titre exceptionnel, de pardonner), Dredg est certainement le groupe chouchou d’une bonne partie de la Rédaction. Catch Without Arms devrait, sauf surprise, se retrouver sur la 1ère marche du podium des sorties de l’année pour moi, en tout cas en sortie  » hors-métal  » c’est d’ores et déjà une certitude.

C’est donc avec fébrilité que je comptais les jours me rapprochant de l’instant fatidique où j’allais pouvoir jouir de la prestation de ce groupe débordant de talent.

Annoncée à 20h, l’ouverture des portes ne se fera finalement que vers 20h50, tout simplement car le tourbus de Dredg était coincé dans les fameux embouteillages parisiens.
Pas de 1ère partie ce soir, soirée exclusivement placée sous le signe de Dredg, et tant mieux.

Le temps de faire les balances et les derniers réglages, un peu à l’arrache, le groupe est sur scène vers 21h05, et les lumières s’éteignent. C’est parti pour presqu’1h30 de magie et de rêve éveillé.

Le groupe attaque le show en force, en enchaînant  » Ode To The Sun  » et  » Bug Eyes « , les deux premiers morceaux du nouvel et sublime album du groupe.
Le son est bon, même si j’ai quand même trouvé la basse un peu trop présente tout au long de la soirée. Celle-ci (également très présente sur album) vrombissait et prenait souvent malheureusement le pas sur la guitare.

Mais impossible de rester dubitatif devant un chant tellement emprunt de grâce et de beauté à l’état pur. Ce chanteur est décidément doué d’un talent rare et sa retranscription des bijoux qui nous seront interprétés ce soir-là, ne peut que forcer respect et admiration. Le bougre est souvent comme possédé par ce qu’il chante et son immersion dans la musique compense infailliblement un manque de communication avec le public (avec simplement des  » merci  » et  » désolé d’être en retard  » pleins de timidité et d’humilité).

Les autres musiciens ne sont pas en reste mais chacun témoigne de son enthousiasme d’une façon personnelle et différente : le bassiste use d’une ironie de tous les instants adoptant un faux air blasé et surjouant certaines interventions en renfort des vocaux de Gavin, alors que le guitariste très concentré sur ses parties (qu’il assure seul quand même puisqu’il a la seule guitare, sans compter la slide de Gavin qu’il utilise de temps en temps comme sur l’ouverture de  » Bug Eyes « ), semble parfois comme en transe. Mais le point d’orgue et la mention spéciale reviennent indéniablement au batteur, véritable fou furieux atomisant ses futs (il aura cassé 2-3 paires de baguettes ce soir) avec une rage étonnante. Quand on constate avec stupeur, comme sur  » Sang Real  » que c’est aussi lui qui assure les parties de clavier (et parfois même d’une main le clavier et de l’autre la batterie) on ne peut que saluer la performance du bougre.

Les nouveaux titres passent bien l’épreuve du show ce soir, que ce soit  » Sang Real  » ou  » Planting Seeds  » mais j’avoue que la dimension quasi mystique est plutôt atteinte sur les titres de El Cielo, tels  » Same Ol’ Road « ,  » Triangle  » ou  » The Canyon Behind Her  » enchaîné derrière le tout dernier titre de Catch pour un effet purement jubilatoire et inédit. J’en avais quasiment les larmes aux yeux pour tout dire.

Quant aux quelques titres extraits de Leitmotif, comme  » Yatahaee  » ou  » Penguins in The Desert « , ils apportent la patate et mettent bien le feu. On sent d’ailleurs que beaucoup de gens connaissent Dredg depuis cet album, et qu’il y a davantage de  » vieux fans  » que de  » nouveaux fans djeuns « .

Le groupe termine en apothéose : Gavin a quasiment fait rendre l’âme à sa guitare slide (sur  » The Canyon Behind Her « ), tandis que le bassiste prend un malin plaisir à enlever et balancer les différents  » morceaux  » de la batterie, pendant que, dans une mise en scène assez amusante, le batteur continue de jouer sur les morceaux qu’il lui reste avant qu’on ne lui enlève les derniers.
Excellent.

Au final rien de moins que le meilleur concert auquel j’ai assisté cette année (de paire avec celui de Dark Age à Herblay en début d’année) et c’est d’autant plus agréable d’en arriver à cette conclusion que j’en attendais énormément et que je n’ai pas été déçu. La Classe….

Playlist :
Ode To The Sun

Bug Eyes

Same Ol’ Road

Sanzen

Tanbark

Planting Seeds

It Only Took A Day

Sang Real

Symbol Song

Jamais Vu

Of The Room

Triangle

(ornament)

The Canyon Behind Her

Yatahaze

jonben

Chroniqueur

jonben

Krakoukass et moi avons décidé de créer Eklektik en 2004 suite à mon installation à Paris, alors que disparaissait le webzine sur le forum duquel nous échangions régulièrement, ayant tous deux un parcours musical proche entre rock et metal, et un goût pour l'ouverture musicale et la découverte perpétuelle de nouveautés. Mes goûts se sont affinés au fil du temps, je suis surtout intéressé par les groupes et styles musicaux les plus actuels, des années 90s à aujourd'hui, avec une pointe de 70s. J'ai profité pendant des années des concerts parisiens et des festivals européens. J'ai joué des années de la guitare dans le groupe Abzalon. Mes styles de prédilection sont metal/hardcore, death technique, sludge/postcore, rock/metal prog, avec des incursions dans le jazz fusion et le funk surtout, depuis une île paumée de Thaïlande. 

jonben a écrit 528 articles sur Eklektik.

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