We Insist! – Oh! Things Are So Corruptible
Chronique Jazz/Rock

We Insist! – Oh! Things Are So Corruptible

jonben
jonben
Auteur
17 juillet 2007
il y a 18 ans
119 vues
Année de sortie
2007
Note

We Insist! est une formation à part dans la scène rock française, c’est le moins qu’on puisse dire, d’ailleurs le groupe y navigue à l’aveugle depuis un bail (1995!), sans arriver il faut dire à vraiment se faire un nom. Ils insistent néanmoins, car Oh! Things Are So Corruptible est le 5ème album de ces […]

We Insist! – Oh! Things Are So Corruptible

We Insist! est une formation à part dans la scène rock française, c’est le moins qu’on puisse dire, d’ailleurs le groupe y navigue à l’aveugle depuis un bail (1995!), sans arriver il faut dire à vraiment se faire un nom. Ils insistent néanmoins, car Oh! Things Are So Corruptible est le 5ème album de ces 6 musiciens encore soudés après les années, toujours désireux de composer de nouveaux albums et tâter de la scène.

Le précédent album du groupe, Crude, ne m’avait pas marqué plus que cela et je l’avais peut-être trop vite relégué aux oubliettes, car celui-là a directement attiré mon attention dès les premiers titres. L’énergie de « An Architect », le gros riff cadencé de « Imperial Catechism », le groove de « Seclusion », les titres se succèdent et retiennent l’attention, sans être indigestes malgré l’orientation ouvertement aventureuse du groupe et ses structures alambiquées. C’est avant tout des chansons, courtes et courant droit au but, certes sans passer par le chemin le plus évident.

We Insist! est une formation rock atypique, piochant dans le metal (prog?) un certain sens du riff percutant et dans le jazz ses élans improvisés. Le groupe écoute manifestement du metal, ou du moins du rock dur, mais n’emprunte pas pour autant de distorsions puissantes et de rythmiques rouleau compresseur. Avec subtilité, ils gardent un son rock comme il se jouait avant que le « gros son » ne devienne une habitude, plus 80s qu’actuel donc sauf que ça envoie sec par moments, preuve en est un « Half Awake » qui, joué par un groupe thrash, serait des plus décapants. En fait, le groupe axe son côté percutant sur une basse mise en avant, souvent slappée façon Primus, prise d’effets distordants. L’aspect jazz est à l’évidence renforcé par les 2 joueurs de saxo du groupe même si finalement leur présence reste en second plan derrière les guitares. Ils sont utilisés avec parcimonie, la plupart du temps pour souligner certains passages jazz/rock psychés (la fin de « Time Is Lazy »), ou pour quelques lignes free jazz improvisées à la John Zorn (« Half Awake », « The Sailor »). Le batteur est aussi chanteur, ce qui l’oblige à jongler entre les 2, parfois à frapper d’une main tout en maintenant le micro de l’autre, mais ses parties rythmiques ne sont pas pour autant délaissées. Le chant est exclusivement en anglais nasillard, souvent scandé. Cette voix est tout de même assez spéciale, rapprochant le groupe de la scène indé aux voix à moitié chantées et nonchalantes mais elle emprunte des lignes mélodiques de qualité.

Rien qu’à voir les composantes de leur musique, We Insist! crée donc un joyeux fourre-tout d’où se dégage un son bien à eux, reconnaissable, et je me garderais bien de faire des comparaisons avec des influences supposées car on a vraiment à faire à un groupe innovant. Le défaut principal de la musique de We Insist! est peut-être d’être trop particulière pour être universelle, ce Oh! Things Are So Corruptible se digère à petite dose mais avec une certaine délectation.

  1. an architect
  2. imperial catechism
  3. my own delight
  4. seclusion
  5. the great disorder
  6. half awake
  7. no coward
  8. time is lazy
  9. exhausted
  10. the sailor
  11. down to the cellar
  12. early recollections

Artistes / Groupes

Genre selon le Chroniqueur

jazz/rock

Catégories

Famille/Genre

Tags Styles

jonben

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Krakoukass et moi avons fondé Eklektik en 2004, peu après mon installation à Paris, à la suite de la disparition du webzine dont le forum avait été notre terrain d’échanges. Avec des parcours musicaux proches, entre rock et metal, nous partagions le goût de l’ouverture et de la découverte permanente de nouveaux sons. Au fil du temps, mes goûts se sont affinés : je m’intéresse surtout aux groupes et styles des années 90 à aujourd’hui, avec une touche de 70s. J’ai longtemps profité des concerts parisiens et des festivals européens, et j’ai également joué de la guitare plusieurs années au sein d’Abzalon. Mes terrains de prédilection restent le metal/hardcore, le death technique, le sludge/postcore et le rock/metal progressif, avec des escapades régulières du côté du jazz fusion et du funk.