Autant crever l’abcès de suite : 2010 m’a déçu. Faut dire que j’en attendais tellement aussi…Periphery, The Ocean, Intronaut, autant de groupes dont les sorties me faisaient méchamment saliver et qui m’ont au mieux profondément déçu, au pire carrément dégoûté. Pas de nouveau Down I Go cette année (l’album prévu sera finalement un deux titres en 2011), et peu de grosses découvertes. Il n’y a guère que le The Dillinger Escape Plan qui a tenu toutes ses promesses, nous livrant un album riche et complet, qui prend sans effort la première marche du podium 2010. Et il y a aussi quelques très bonnes surprise, comme Cleric ou Octaves, inconnus au bataillon et pourtant dotés d’une incroyable maturité. Nous noterons aussi une assez bonne représentation franchouillarde, avec As We Draw et I Pilot Daemon, qui signent des albums couillus et torturés.
- 1. The Dillinger Escape Plan – Option Paralysis
Est-ce que c’est album m’a surpris ? non : option paralysis est dans la lignée des derniers albums, tentant de se diversifier dans les registres vocaux et musicaux, alternant douceur mélodique et furie syncopée. Est-ce que c’est un bon album ? OUI excellent, car même si le groupe est clairement plus accessible qu’auparavant, sa musique reste complexe, créative, accrocheuse, - 2. Octaves – Greener Pastures
Octaves reprend les choses là ou Poison the Well les avaient laissées après Versions : un southern post-hardcore qui redonne aux guitares ses lettres de noblesse. On ne peut être qu’emporté par les riffs ravageurs, la puissance hardcore du chant, l’émotion brute et palpable, la qualité du son et des compos. Les petits nouveaux de Baltimore entrent par la grande porte et s’imposent comme les héritiers naturels d’une école qui semblait jusqu’alors décliner. - 3. Cleric – Regressions
L’autre grosse découverte de l’année. Tordue, glauque et psychédélique, l’approche de Cleric rappelle celles de groupes comme Yakuza ou Ephel Duath. Virtuose et incroyablement créatif, le combo prend le temps de développer des ambiances brumeuses qui happent et retiennent l’auditeur comme un tourbillon au milieu du Styx. Ne passez surtout pas à côté de cette expérience. - 4. The Chariot – Long Live
The Chariot connait bien son boulot et le démontre à nouveau avec brio.Probablement leur meilleur album. - 5. Shining – Blackjazz
A l’écoute de cet album, je ne peux m’empêcher de penser au Carboniferous de Zu sorti l’an dernier et qui avait fait l’unanimité. L’école du jazz metal sombre et cuivré semble en bonne santé, tant la noire originalité de ce Blackjazz convainc et fascine. Tentez l’expérience si vous vous demandez ce que donnerait un album black metal de Jagga Jazzist. - 6. The Secret – Solve Et Coagula
Armageddon. Rien de moins. Un hymne constant et sans temps mort à l’éradication de la race humaine par la sodomie. Ne vous relevez pas, ne reprenez pas votre souffle, et sentez les vapeurs putrides du cocyte s’immiscer dans votre trachée avec cet appel grind/crustcore à la guerre totale. - 7. As We Draw – Lines Breaking Circles
Le screamo/post hardcore hexagonal n’a pas à rougir. Même s’il n’invente pas grand chose, cet album est un concentré de ce qui a pu se faire de mieux dans le genre pendant la dernière décennie. Une superbe synthèse à l’efficacité redoutable, une sorte de Meleeh français en plus hardcore. - 8. I Pilot Daemon – Come What May
La guerre de secession a eu lieu à Toulouse. Si si. Versez vous une grande rasade de bourbon puis plongez dans le marécage de son boueux de ce hardcore sombre et sudiste made in france. - 9. The Bled – Heat Fetish
Après la mort annoncée du groupe en 2009, la valeur sûr qu’est The Bled a du repartir de zéro avec de nouveaux membres, un nouveau label et un porte-monnaie vide. Bien leur en a pris, car heat fetish est à la hauteur du reste de leur discographie. Même s’ils n’y cherchent nullement à faire progresser le genre, ils en restent les maîtres et le prouvent. - 10. Candy Cane/Oranssi Pazuzu– Split
Je n’ai pas encore beaucoup écouté cet album mais cela m’a tout de même suffit à évincer le Knut qui occupait jusqu’alors là cette dixième place. Seul rescapé du top de l’an dernier, Oranssi Pazuzu revient avec ce presque-black metal toujours psychédélique mais plus tellement spatial aux côtés d’un collègue de qualité.Du black metal pour les gens qui ne l’aiment pas.