36 Crazyfists devaient passer en octobre dernier à la Boule Noire, le concert fût anullé. Leur guitariste nous expliqua au cours de l’interview que nous avons faite dans l’après-midi que c’était pour des raisons d’organisation et de pognon, bref indépendantes de leur volonté. En tous cas, ils ont réparé ça en venant ce dimanche 10 avril au même endroit : la Boule Noire et avec les mêmes premières parties : From First to Last et Twelve Tribes. Bien leur en a prit car le concert fut sold-out, il y eut même pas mal de personnes sans billet de refoulés à l’entrée.
From First to Last jouait en 1er, avec un look 100% émo/glam, mèches, mascara, et tous les accessoires de rigueur. Je connais à peine la musique du groupe et elle ne m’a pas vraiment marqué, un mélange d’émo/punk et de hardcore, assez proche de The Used. Etonnemment, pas mal de gens étaient venus pour eux, comme quoi la vague émo fait de plus en plus d’émules en France aussi, en particulier parmi les plus jeunes.
Leur chanteur était absent pour des raisons de santé ce soir là, donc ce fût assez délicat pour eux, mais ils en ont profité pour booster leur musique et remplacer le chant plaintif et suraigu de leur émofag de chanteur par des cris hardcores, peut-être histoire de faire un peu le poids par rapport aux 2 groupes qui les suivraient sur scène. Les 2 premiers titres, un seul gratteux a joué pendant que le 2ème assurait le chant pour de gros cris metalcore bien puissants. Le chanteur improvisé s’en est très bien sorti mais les morceaux se sont révélés bien bordéliques. Il chopa une guitare et le 2ème guitariste reprit la voix, plus dans le style pop/punk de leur chanteur habituel, mais les autres morceaux ne se révélèrent pas plus clairs. Le groupe a l’air jeune et leur set assez court n’était pas très en place même si le groupe y mettait du coeur, délayant leurs élans punk ado dans des éléments metalcore plus brutes. Au final pas trop mal, les fans du 1er rang ont dû apprécier.
Twelve Tribes arrivent alors sur scène, ils ont joués à la Boule Noire dans les mêmes conditions il y a 2 mois en première partie de Killswitch Engage, et apparemment ils se sont fait des fans lors de ce concert parce que le public me parait beaucoup plus réceptif à leur musique ce soir. Dommage qu’elle reste malgré tout très brutale et confuse sur scène, car le groupe se révèle beaucoup plus varié sur album par rapport au live où leur son devient un gros bloc hardcore « in your face » continu, ponctué par les cris du chanteur aux grosses dreadlocks… Cette brutalité est encore accentuée par le traitement des voix claires qui sont la plupart du temps à moitié gueulées par le chanteur. Les cris aigus d’un des gratteux s’y ajoutant, le groupe ne fait pas dans la dentelle. Tout de même, leur musique dégage une énergie terrible, les riffs lanscinants, dans un style hardcore à la Poison the Well mais avec une touche destructurée, sont répétés assez longtemps tandis que le batteur martèle ses fûts.
J’ai trouvé ce set meilleur que le précédent, sûrement est-ce dû au choix des morceaux, certains étaient plus nuancés, aves des passages moins lourds qui permettaient de mieux cerner leur musique.
La convivialité était de mise, le chanteur, arranguant la foule, faisait tournoyer ses dreads sur les 1ers rangs. Il fit chanter en français « bon anniversaire » au public car c’était celui d’un des gratteux.
Pour 40 minutes de concert, le groupe ne jouera que 5 ou 6 morceaux donc tous assez longs, quasiment sans temps mort entre les titres. J’ai l’impression qu’ils rallongent tous leurs morceaux en concerts par rapport aux versions albums, ce qui est parfois un peu répétitif à la longue. Malgré tout, Twelve Tribes a donné un bon concert, bien intense même si le fait de bien connaitre et d’apprécier l’album aidait…
En entend alors la marche impériale de Star wars qui sert d’intro au set des 36 Crazyfists, puis les 4 pêcheurs d’Alaska arrivent sous les vivats bien sûr, ils partent direct sur « At The End of August » et la foule réagit aussitôt. S’en suivront sans interruption la plupart des titres les plus énergiques de leurs 2 albums. Il est clair que leur musique est faite pour la scène, puissante et fédératrice, les refrains en chants clairs accrochant immédiatement. Le pit était bien mouvementé, puis s’est calmé progressivement, fatigué par Twelve Tribes, mais c’était aussi bien, moins éprouvant et moins chaud que pour Killswitch Engage.
L’impressionnant chanteur Brock Lindow encourage d’ailleurs la Boule Noire à chanter avec lui, mais n’est pas Brock Lindon qui veut, et c’est plus souvent faux. Il est vrai que ces lignes de chant sont assez chaudes mais il s’en acquitte sans problème de sa voix bien reconnaissable. Le batteur s’en donne à coeur joie, tappant comme un forcené sur ses fûts et comme si il n’arrivaient pas à contenir son énergie, il rajoute des breaks vraiment saisissant par moments, apportant une énergie terrible à la musique du groupe.
Sinon le son n’était pas trop mauvais même si je n’ai pas trouvée les choix de sons de gratteux très judicieux, les riffs les plus clairs étant noyés d’effets et les sons saturés recouverts par une basse envahissante. Ce son assez brouillon et une impression générale que le groupe n’était pas totalement dedans, faisant des erreurs de temps en temps, quelques incertitudes s’insérant ausein des morceaux, ont un peu gâché le plaisir mais dans l’ensemble c’était plus que correct et c’est surtout Brock qui m’a impressionné par son chant volatile et sauvage, presque sans faille.
C’est aussi l’anniversaire de leur bassiste, après un « happy birthday » du public (en anglais cette fois donc), leur roadie leur amène à chacun un verre de whiskey qu’ils s’enfilent cul-sec avant de repartir sur un autre titre. Après leur départ, ils ne reviendront pour un seul titre de rappel, Brock demande à la foule quel titre elle veut entendre jouer et sans surprise ce sera « Slit Wrist Theory » qui sera le plus entonné.
En bref 36 Crazyfists ont fait un concert à la mesure des attentes, efficace et chaleureux, ça vallait le coup d’attendre.
Putain de concert des 36 crazyfists de la bonne epoque ! Je m’en rappelle comme si c’etait hier !