Vendredi 23 juin, nous voilà arrivés à Clisson pour la première édition du Hellfest Européen, nom choisi par les initiateurs du Furyfest pour faire renaître le festival qui avait fini par capoter l’an dernier pour des raisons sur lesquelles nous ne nous attarderons pas. C’est donc dans la ville d’où est originaire Ben, le créateur du festival, qu’a lieu le Hellfest 2006. Une grande première pour cette petite cité de caractère plus habituée aux festivals médiévaux et concours de peintures et pas mal d’appréhensions donc, pour les nombreux riverains qui habitent en bordure du site. Après quelques réunions avec les habitants, le feu vert est lancé et l’équipe du Hellfest espère bien faire tomber les nombreux préjugés que les gens entretiennent envers le monde du metal. Une chose est certaine, il y aura du bruit (les volets fermés de plusieurs maisons des alentours témoignent d’un exode des riverains le temps du W.E) mais l’orga compte bien faire en sorte que cela reste la seule nuisance perceptible, sous peine d’un non-renouvellement des autorisations pour l’année suivante.
Première bonne impression, on accède facilement au site, même si pour le premier jour, nous avons emprunté un chemin non prévu à cet effet (et qui sera définitivement condamné peu après, dans le but de canaliser au mieux les flux de festivaliers). Nous rentrons assez rapidement dans le festival, contrairement aux années précédentes où les retards d’ouverture de porte avaient occasionné des queues interminables. Seconde bonne impression, le site est des plus agréables et à échelle raisonnable. Les différentes zones (bars, scènes, extrême market) sont très bien réparties, le tout est très vert, il y a des arbres, de la pelouse, pleins de tables pour se poser le temps d’un verre ou d’une tartiflette et même des tribunes de stades o`s’asseoir et d’où l’on doit pouvoir suivre les concerts de la petite scène. Deux scènes donc pour ce festival ; la mainstage, très belle, en forme de dôme avec ses deux tours d’enceintes de chaque coté et la Hard & Heavy stage, moins imposante, et située en face. Les 2 jouerons en alternance, proposant des concerts en continu.
L’impression d’ensemble du site est très bonne, il est bien plus agréable que celui des 2 derniers Fury Fest, déjà beaucoup plus vert, ce qui permettait de pouvoir se poser tranquillment un peu partout, d’autre part mieux agencé, les scènes étant relativement proches. Au niveau du son, la plupart des concerts rendirent bien, les 2 scènes étant bien visibles et les lumières travaillées.
VENDREDI 24 JUIN
(joss) A l’heure où nous arrivons, le concert de Sonnyred touche à sa fin et le temps de prendre nos repères nous n’avons pas vraiment l’occasion d’aller juger de leur prestation, dommage car j’avais pris le temps d’écouter un peu leur musique avant le fest et cela me semblait assez bon. Une fois pris tous nos repères, nous nous mettons en place pour assister au show de Trepalium , ajouté quelques semaines seulement avant le fest pour remplacer Korum . Je ne connaissais pas du tout leur musique, mais ça envoie bien et tout est très carré. Le premier concert à vraiment attirer mon attention sera celui de Textures (mais que j’attendais aussi de pied ferme), groupe qui a marqué les esprits il y a quelques mois avec son dernier album en date Drawing circles. La principale crainte était de savoir si le nouveau chanteur allait pouvoir assurer autant dans le registre hurlé que dans les magnifiques phases mélodiques de l’album. Le pari est réussi même si la voix est un peu trop mixée en retrait (problème récurrent à pas mal de concerts lors de ces 3 jours). Pour ce qui est des musiciens, c’est à la perfection qu’ils balancent leurs rythmiques messhugesques le temps d’un set évidement trop court (30 min).
(jonben) Textures était effectivement un des groupes que j’attendais le plus au Hellfest et je ne fus pas déçu, leur concert restant celui que j’ai préféré des 3 jours. 3ème fois que je les voyais et la meilleure, le son étant bien clair et puissant, le groupe a confirmé sa position de valeur montante, exécutant sans failles leur metal moderne technique et varié. Bien sur le concert passa trop vite, on aurait aimé les voir plus longtemps, avoir l’occasion d’entendre l’épique « Polars » ou « Regenesis » du dernier album, mais ce fut 30 minutes des plus intenses, devant une foule déjà compacte et mouvementée devant la grande scène baignée d’un soleil de plomb.
Après avoir entrevu Dead to Fall et leur metalcore assez convenu mais plutôt bien rendu sur scène, c’est surtout Darkest Hour qu’il me tardait de voir sur scène. Les américains, avec leur looks de nerds tatoués, prennent littéralement possession de la grande scène, bien mobiles, menés par un hurleur énergique. Ils joueront une majorité de titres issus de leur dernier album Undoing Ruin, proposant un metalcore thrashy bien mélodiques, qu’ils entrecouperont de titres très rapides de leurs précédents albums, terminant par leur morceau phare, un « The Sadist Nation » bien explosif qui provoquera un circle pit impressionnant bien déchainé devant la scène. Darkest Hour sont vraiment les dignes représentants américain d’un trash/death à la suédoise façon At The Gates (dont le chanteur apparait d’ailleurs sur la version album du morceau « The Sadist Nation ») rehaussé de l’esprit hardcore US et l’ont prouvé sur scène au Hellfest.
Cephalic Carnage jouaient ensuite sur la 2ème scène, leur show fut malheureusement décevant, le son n’étant pas du tout à leur avantage. Le rendu de leur musique rapide, technique et agressive, à la limite du grind et du death en était quelque peu incompréhensible. Dommage car le groupe est toujours aussi débordant d’enthousiasme sur scène, le nouveau bassiste remplaçant correctement l’allumé à crête qui aura marqué le Fury l’année dernière.
Bloodsimple enchainent sur la grande scène.
Groupe des anciens chanteur et guitariste du groupe metal/hardcore new-yorkais culte Vision of Disorder, j’avais bien hate de les voir sur scène, ayant apprécié leur 1er album sorti l’année dernière. Leur style rappelle parfois leur ancien groupe, en particulier le dernier album From Bliss to Devastation de ces derniers, mais le propos est tout de même plus rock. Ils joueront pourtant la plupart des titres les plus agressifs de leur maigre répertoire, évitant les balades qui parsèment l’album. Sans être exceptionnels sur scène, le groupe se démène et on aura toutefois l’occasion de constater la voix toujours aussi exceptionnelle de Tim Williams, aussi à l’aise dans un chant hurlé bien arraché qu’un chant mélodique vibrant.
(joss) Après ces quelques concerts de hardcore et métalcore s’enchaînant sur les deux scènes, voici l’arrivée du groupe que j’attendais le plus à ce Hellfest, j’ai nommé : Orphaned Land . Voilà 10 ans que j’attendais de voir ce groupe en live, c’est dire comme l’attente est énorme. C’est donc aux premiers rangs que je me faufile pour shooter au mieux le groupe et ne rien rater de leur prestation. Arrive donc enfin le groupe et comme je le craignais, c’est en formation minimum que Orphaned Land joue ce soir. C’est-à-dire sans instruments traditionnels ni chanteuse. Sans clavier non plus, puisque Eden Rabin a quitté le groupe récemment sans que le groupe ne se précipite pour lui trouver un remplaçant. Peu importe, le set sera donc axé sur des titres purement métal et majoritairement issus du dernier album Mabool. A l’évidence le groupe semble ravi d’être là et particulièrement Yossi Saharon qui communiquera sa bonne humeur, 40 minutes durant. C’est donc aux anges que je vois débouler des titres tels que « Ocean Land », « Birth of the Three » ou encore « Norra el Norra ». Si à mon grand regret, aucun titre de El Norra Alilla n’est joué, je jubile de voir le groupe finir sur un extrait de Sahara (premier et plus extrême album du groupe) : « Ornament of Gold ». Au final : 40 minutes de bonheur pour ma part même si je pense que le groupe à beaucoup mieux à offrir, mais il faudra attendre de les voir en tête d’affiche. Suite à çà j’assiste de loin au concert de Avenged Sevenfold, groupe pas mal décrié autour de moi. Pour ma part je n’ai pas trouvé ça désagréable même si au final seule l’excellente reprise du « Walk » de Pantera aura retenu mon attention (et aussi car c’est pendant ce set que j’aurais eu l’opportunité d’échanger quelques mots avec Yossi d’Orphaned Land, un gars d’une grande gentillesse).
(jonben) Contrairement aux concerts de l’année dernière, le set d’Orphaned Land fut en effet bien axé sur les morceaux les plus métal du groupe et c’était plutôt tant mieux, d’autant qu’ils ont joué « Halo Dies », un de mes morceaux préférés du groupe, épique et combinant tout ce qui fait le son du groupe, death metal, progressif et mélodies orientales. Ddommage tout de même que le son n’ait pas été tout à fait à la hauteur, les riffs de guitares n’étant pa stoujours très distincts, mais le groupe n’en a pas moins donné un set parmi les plus agréables du Hellfest. Concernant Avenged Sevenfold, je suis assez amateur de leur album Walkin the Fallen mais déçu du dernier, je ne m’attendais pas à grand chose, d’autant que leur concert la semaine précédente en 1ère partie des Guns n’Roses n’était pas terrible. Le son était ici bien meilleur, et le groupe parvint à prouver sa valeur scénique, additionnant la grosse artillerie des clichés hard rock à leur sauce metalcore, le tout très bien joué et chanté. C’est clair que leur prétention sur scène en a saoulé plus d’un mais toujours est-il que leur reprise de « Walk », parfaitement rendue, a réuni tout le monde devant la grande scène.
(joss) Après une bonne prestation de Stone Sour dévoilant un Corey Taylor survolté, les très attendus Alice In Chains arrivent sur scène à la tombée de la nuit, profitant au passage de superbes lights. Une fois encore je suis me suis placé au premier rang pour ne rien rater du show de ce groupe devenu légendaire. C’est William DuVall du groupe Comes With The Fall qui aura la lourde tache de tenir le poste de chanteur, jadis occupé par feu Layne Staley. Si physiquement, William n’a pas grand-chose à voir avec Layne, avec sa touffe affro et sa peau café au lait, niveau voix je suis assez bluffé de voir à quel point il arrive à se rapporhcer du timbre de Staley et cela sans se forcer à singer son illustre prédécesseur. Aussi, c’est avec une aisance déconcertante que William Duvall fera revivre des hits tels que « Rooster » ou « Would » pendant que Jerry Cantrell, Mike Inez et Sean Kinney assurerons humblement leur rôle sans toutefois faire preuve d’un enthousiasme débordant. Un grand moment toutefois pendant lequel nous apprendrons aussi la qualification des bleus pour les 8èmes de finale.
(jonben)
Alice in Chains est depuis plus de 10 ans un de mes groupes cultes, et je ne pouvais manquer leur concert. Les ayant vus également la veille au Bataclan à Paris, le groupe jouera un set à peine plus court, mais une heure de régal, une dizaine de morceaux géniaux, emenés par le jeu de guiatre et les solos caractéristiques de Jerry Cantrelll, la rythmique constructive du duo Kinney/Inez toujours aussi précise et travaillée, et le chant tenant du mimétisme de William DuVall. Dommage que cette voix, justement, était un peu en retrait par rapport au reste, mais la prestation du groupe fut tout de même aussi prenante que leurs albums. Très bon retour de ce groupe culte, qui a su revenir malgré la disparition de son chanteur originel.
Juste après, c’est The Haunted qui enchainent avec un set énergique super efficace appuyé par un son des plus corrects, un Peter Dolving
bien en voix. Les morceaux s’enchainent sans interruption, tous aussi speedés, le thrash moderne à son paroxysme. C’est bien simple, le riff de leur morceau final, « All Against All », m’est resté en tête toute la journée du lendemain.
(joss) Il fait totalement nuit maintenant et il va être plus aisé pour les groupes de faire entrer le public dans leur univers. C’est le cas avec Apocalyptica qui, après un show de The Haunted des plus efficaces, bénéficiera d’un décor de scène et de lights soignés (enfin ce sera tout de même une constante pour les lights pendant ces 3 jours, du moins sur la main stage). Les violoncellistes vont axer majoritairement leur set sur les reprises de Metallica qui les ont fait connaître. N’étant pas a la base un gros fan du groupe, j’ai pris quand même pas mal de plaisir à les voir jouer de leurs violoncelles comme s’il s’agissait de guitares, le tout avec le tournoiement des cheveux dans les règles de l’art. Que l’on aime ou pas, on ne peut que saluer la performance des Finlandais. Je vais pourtant m’éclipser au milieu du set et écouter la fin de ce concert devant la petite scène afin de me réserver une place aux premières loges pour Opeth . Ce sera mon deuxième concert d’Opeth, et même si j’avais moyennement apprécié leur dernier album en date, je m’attends quand même à passer un excellent moment. De Ghost Reveries, Opeth ne jouera que « The Grand Conjuration » (choix discutable, selon l’avis de pas mal de monde) qui passe tout de même mieux que sur album. Mais 40 min d’Opeth c’est court pour un groupe dont les morceaux dépassent facilement les 10 min. Opeth n’aura donc le temps de balancer que 4 titres en tout, extraits des 4 derniers album dont un « Closure » (Tiré de l’album acoustique Damnation) légèrement boosté et modifié à l’occasion ainsi que le fameux « Deliverance » (extrait de l’album du même nom) qui semble devenir un des titres préférés du public en live, sûrement grâce à son magistral final. Pour la seule fois durant ces trois jours, le set de Soulfly va empiéter sur celui d’Opeth afin de rattraper les inéluctables retards (au moins ¾ d’heure à la fin de chaque journée). Pourtant nous n’assisterons pas au dernier show de cette première journée (j’avais pu, pour ma part, les voir quelques mois avant à Nantes. Voir report dans ces pages) histoire de se préserver un minimum pour les deux jours à venir.
(jonben) Je suis fan d’Opeth mais il faut avouer que leur set au Hellfest ne fut pas vraiment mémorable. 40 minutes est absolument insuffisant pour se faire une idée de la qualité du groupe sur scène. En seulement 4 morceaux, dont un « The Grand Conjuration » introductif répétitif et maladroit avec en plus un son assez approximatif, il ne restait que 3 morceaux au groupe, dont « Closure » bien remanié en version électrique et un « Deliverance » final terrible. Dommage que le set s’arrête alors qu’on commençait vraiment à être pris dans l’ambiance, surtout que Soulfly commencèrent leur set alors qu’Opeth finissait. Akerfeld nous aura lancé quelques bons mots comme d’habitude mais laissera Max Calavera reprendre le flambeau un peu dépité. Soulfly donc pour clore cette journée, dont on entendra que les premiers titres, préférant rentrer après cette longue journée bien remplie et chargée en concerts de qualité.
SAMEDI 24 JUIN
Alors que nous avons cramé toute la journée du vendredi sous un soleil de plomb, cette seconde journée sera plus nuageuse ce qui n’est pas un mal finalement. La petite pluie du matin raffraichira quelque peu l’atmosphère mais le sol restera quand même bien sec, même si heureusement, on eut le droit à un peu moins de poussière, qui se soulevait en vague le premier jour lors des circle pit qui ne manquèrent pas de fleurir durant tous le concerts affiliés harcore.
(joss) Après avoir assisté au show de Gadget, grind mais très statique, qui ne m’aura pas du tout convaincu, le premier groupe de la journée à retenir mon attention sera le trio gallois de Taint dont le premier album The ruin of nova roma a fait sensation lors de sa sortie il y a quelques mois. Ce n’est pas forcément la folie sur scène mais le rendu est impeccable, un bon gros stoner qui sait ne pas stagner dans les clichés du genre grace à une patte bien mélodique, même si je regrette l’absence de quelques morceaux phares de l’album. Après un concert de As lay as dying sympathique bien que ce ne soit pas mon style de prédilection, je me mets en place pour assister au premier concert de heavy du week-end avec les Français de Nightmare . Je ne connaissais que de nom et je suis surpris de voir un groupe plein d’entrain avec un son bien puissant. Si leur power heavy metal n’a rien de vraiment exceptionnel, la présence scénique du chanteur Joe Amore et sa bonne humeur communicative rendent le show très attrayant. Ce dernier ne manque pas non plus à la fin de remercier Ben qui assiste au show depuis le coté de la scène.
(jonben) Concert introductif bien agréable de Taint effectivement. As I Lay Dying a ensuite bien mis le feu à la scène principale avec son metalcore certe pas très original (clone de Killswitch Engage?) mais très bien rendu sur scène grace à des titres bien efficaces et prenant. C’est vraiment en concert que ce genre de groupes se dévoile et As I Lay Dying n’ont pas déçu les afficionados du style qui n’ont pas manqué de faire voler la poussière à coup de circle pit et karate dance style.
Toujours dans le metalcore avec cette fois un esprit hardcore beaucoup plus poussé, Raised Fist puis Most Precious Blood enflammèrent chacun leur scène avec 2 concerts bien en place quoiqu’un peu répétifs. Après un set de Trivium correct (on ne peut que souligner le fait que le son très propre mettait bien en valeur leur musique) mais toujours aussi chiant et lorgnant de plus en plus vers le heavy , c’était au tour de The Black Dahlia Murder de se déchainer sur la grande scène. Ils pratiquent un death un tantinet hardcore combinant agressivité et mélodie, sachant être bien technique par moments, le batteur étant très à l’aise dans les déflagrations de double et les guitaristes virtuoses pondant riffs sur riffs sans jamais ralentir. Avec en plus un chanteur bien puissant, le groupe se déchaine mais leur musique me parait encore une fois un peu linéaire, peu de morceaux marquant retenant réellement l’attention.
C’est surtout les anglais Capricorns que j’attendais ce jour-là et on ne fut pas déçu. Le groupe instrumental (introduit toutefois par le guitariste par un « We are Capricorns and we don’t play metalcore ») nous fera vibrer pendant une demi-heure rondement menée de titres issus de leur unique album, Ruder forms survive. Le format instrumental permet au groupe de se concentrer sur une musique évolutive, entre stoner bien puissant et arpèges mélodiques post-rock/post-hardcore, le son bien clair mettant le tout bien en valeur.
(joss) Histoire de faire un break et de préserver mes oreilles, je vais quitter le site pendant deux petites heures et revenir pour Capricorns . Encore un groupe qui s’est fait remarquer il y a quelque mois avec la sortie de leur premier album (après un E.P) . Le groupe officie dans un registre sludge/stoner/instrumental et ne manque pas de rappeler ironiquement en début du set qu’ils ne font pas de métalcore. Ça se sent, les Anglais en veulent et délivrent un set d’une efficacité redoutable et captivent même sans la présence d’un chanteur (sauf sur un titre à la fin). S’ensuit alors ma grosse claque de ce Hellfest 2006 avec les Norvégiens de Satyricon . Je connaissais très peu leur musique mais le peu que j’avais entendu de Now Diabolical (leur dernier album en date) m’avait bien plu, surtout grâce à ce coté rock n’ roll que le groupe, à l’instar d’Enslaved, a insufflé à son black metal. Et pour ma part c’est ainsi que j’apprécie le black (même si certains répliqueront que ça n’en est plus). De bons riffs mid-tempo ravageurs et un Satyr exceptionnel, qui communique vraiment avec le public. Ça headbange de tous les cotés autour de moi, assurément un des moments les plus intenses de ce W.E. Puis vient Helloween , que j’attendais de voir par curiosité (pareil, je ne connaissais quasiment pas). A l’évidence le heavy école allemande n’est pas trop ma tasse de thè même si ça me fait plaisir de voir un peu heavy metal traditionnel au milieu de tous ces groupes de hardcore et metalcore (attention ce n’est pas un reproche sur la programmation). Une fois encore je zappe un concert de la hard & heavy stage (Devil driver que j’entendrais toutefois de loin) et je fonce voir le show de Cradle of filth (dont j’étais très fan il y a quelques années). N’y allons pas par 4 chemins, ce concert sera un des pires de ces trois jours. Batterie sur-mixée (voir insupportable), Dani à bout de souffle dans les cris aigus (qui ont pourtant fait, en partie, la renommé du groupe), une chanteuse pot de fleur sur le coté (et qui, en plus, chante faux) et un très comique (c’est déjà ça) grand pantin articulé au mouvement de coup de gallinacé. Beaucoup de monde autour de moi aura rigolé pendant ce show. Dommage. Du concert d’ Agnostic front je n’entendrais que le début de loin et je me dis que le hardcore n’a rien à envier au black en matière de voix caricaturale. Je m’éclipse discrètement pour revenir pour Saxon . Je m’attendais à voir un truc vieillot et basique et autant dire que j’ai été très agréablement surpris. Mon premier constat est que l’on sent bien que ce groupe à fait partit des groupes fondateurs de la NWOBHM aux cotés d’Iron Maiden. Et si Saxon ne possède pas l’originalité de leurs compatriotes, leur musique est en live très efficace et chaleureuse. Après cela on fonce pour ne rien louper du show d’ Arch enemy et enfin voir ce vaut ce groupe avec sa chanteuse/growleuse Angela Gossow. Je pensais, à tort que le succès de ce groupe était justement d’avoir une chanteuse qui growl comme un homme et bien je fus surpris de constater que ça assurait derrière avec un thrash/death aussi mélodique qu’agressif même si pas foncièrement original. Un excellent moment une fois de plus même si on commence à en avoir plein les pattes. Les retards accumulés font que le show de Motorhead va commencer avec presque une heure de retard et nous surmontons notre fatigue pour voir le set de ces légendes vivantes. Pour ma part je n’ai pas été impressionné plus que ça. Certes le Lemmy a la classe et nous balance un bon vieux hard-rock n’ roll des familles mais au bout de quelques titres je commence à m’ennuyer et n’ai qu’une hâte, retrouver mon lit pour pouvoir repartir de plus belle le lendemain.
(jonben) Je ne suis pas vraiment amateur de Motorhead mais on ne peut que souligner la maitrise du groupe, qui dans son style prouve allègrement son statut de référence. Dommage que leurs morceaux se ressemblent un peu tous, comme si on avait le droit à 1h30 de déclinaisons d' »Ace of Spades ». On soulignera quand même le jeu vraiment exceptionnel du batteur qui prouvera son talent le long d’un solo tribal mémorable. Dommage qu’il restreigne son jeu sur la plupart des morceaux du groupe à un binaire assez sommaire.
DIMANCHE 25 JUIN
(joss) Même pas la peine d’imaginer être là pour les premières notes des premiers groupes, toutefois grâce à un effort surhumain nous parvenons à être à l’heure pour la première grosse attente de ce dernier jour. Carnival in Coal jouera à cette occasion le 4 e concert de leur carrière. Il faut dire que les Français officient en duo depuis plus de 10 ans et ne se sont décidés à prendre des musiciens pour le live que très récemment. Rien de tel donc, pour émerger, que le cocktail détonnant des CiC à base de Métal, disco, funk et même zouk. On ne ressent pas du tout le manque d’expérience du groupe sur scène et on se prend déjà à rêver d’une tournée en tête d’affiche afin de les voir déployer toute la folie présente sur disque. C’est donc avec des cernes sous les yeux mais le sourire aux lèvres que nous voilà donc partis pour cette dernière journée de fest (un peu plus couverte et fraîche que la veille).
(jonben) Le groupe de post-hardcore suisse Amen Ra arrive directement sur la 2ème scène. Amateur du style, je ne me suis guère enthousiasmé de leur set lent et répétitif. Dommage que le groupe se contente de singer ses illustres prédécesseurs sans leur talent de composition, le son bien pesant ne compensait pas à mon goût la pauvreté des riffs se répétant sans cesse. Beaucoup plus vivant, Hatesphere mettront une nouvelle fois le feu sur la grande scène, le groupe danois qu’on a pu voir à de nombreuses reprises l’année dernière en tant que première partie s’est acquis un public par ses concerts à l’énergie communicative. Leur thrashcore est bien entrainant et relativement inspiré..
(joss) Une autre curiosité vient ponctuer ce troisième jour, la présence de deux groupes psycho : Demented are go et Mad Sin. Ces groupes, comme leurs fans, semblent totalement décalés et sortis d’un autre temps avec leur look inspiré du rockabilly et du punk. L’originalité sur scène se manifeste par la présence de contrebassistes qui apportent un léger souffle 50′ sur le festival. Les Allemands de Mad Sin qui jouent sur la grande scène semblent assez reconnus dans le milieu et je comprends pourquoi en voyant l’énergie déployée sur scène. Un bon bol d’air avant de revenir sur du plus gros son.
(jonben) Après une bonne pause durant les quelques groupes de punk qui ne m’enchantaient guère, je retourne sur la scène principale pour les 36 Crazyfists, groupe venant d’Alaska qui je trouve a bien su marrier les mélodies de l’émo et le gros son néo sur ses 3 albums. Les musiciens sont ultra-pro et mobiles sur scène, le chanteur assure parfaitement ses parties tant de sa voix mélodique au vibrato immédiatement reconnaissable qu’en cris hardcore puissants, tout en parcourant la scène, en sautant pour chanter au contact du public. Bien content de retrouver le groupe en pleine forme après un concert parisien début 2005 déjà bien bon. Ensuite un des groupes que j’attendais avec impatience dans ce Hellfest, Knut. Les suisses ne décevront pas avec un set monolithique, entre un post-hardcore ultra-lourd et un metal/hardcore chaotique et bien technique, en particulier au niveau rythmique, le batteur étant phénoménal encore une fois, amenant à son paroxysme la musique bien prenante du groupe qui trouve en live une puissance peu égalée. La luminosité de l’après-midi siera finalement assez bien au set du groupe, malgré un chanteur peu présent, tant physiquement que vocalement.
(joss) La seconde grosse attente de la journée sera bien sûr pour la grosse sensation française du moment (et tant pis pour les réfractaires) j’ai nommé Gojira. À voir les ovations avant même que le groupe n’arrive sur scène on comprend que c’est LE groupe le plus attendu du festival, véritables marathoniens du live qui étaient déjà présents pour l’édition 2003 du Furyfest (qui avait eu lieu non loin de là à Rezé). Une fois encore les bordelais mettront le feu avec un son énorme et les titres les plus efficace de leur catalogue : « Remembrance », « Flying Whales », ou encore le terrible « Love » extrait de leur premier album. Compte tenu du faible temps de jeu qui leur est accordé (40 min), pas de place aux longues répétitions de riffs hypnotiques et ce n’est pas plus mal dans le cadre d’un fest tel que celui-ci où l’on est forcément moins réceptifs aux titres qui traînent en longueur.
(joss) La fin de journée approche et un enchaînement redoutable va s’offrir à nous « Entombed, Nile, Madball, Zyklon et Obituary ». Que du lourd donc. Pour ma part je retiendrais surtout Entombed et Obituary , les premiers délivrant un set death n’ roll puissant à souhait. Obituary que je connaissais un peu mais sans plus m’aura époustouflé. Ou comment même avec un death metal lent ou mid tempo, enterrer des formations comme Nile qui jouent à cent à l’heure une musique très technique. Le son ultra lourd et groovy couplé à la voix terrifiante (et légendaire maintenant) de John Tardy mettront tout le monde d’accord. Juste dommage qu’après une intro où l’on entend des écoulements d’eau, le groupe laisse passer un bon moment avant de se décider à entrer sur scène, ça aura coupé un peu l’effet recherché je pense. Enfin bref, après un groupe légendaire succède un groupe mythique avec les Suisses de Celtic frost qui viennent de se reformer après 15 ans de break (et qui viennent par la même occasion promouvoir leur nouvel album : Monotheist). Si le décor à base de signes ésotériques va de suite créer une ambiance malsaine, le groupe ne va pas me convaincre des masses. Je suis peu être placé trop loin pour être pleinement imprégné de l’ambiance distillée par ces précurseurs du black métal. Je m’attendais d’ailleurs à plus original de la part de ce groupe censé avoir influencé une floppée de groupes de métal des 90′. Toujours est-il que je trouve ça assez répétitif et à de rares moments, lorsque le tempo s’accélère, je vais réussir à me plonger dedans. D’un accord commun avec les gens qui m’accompagnent, nous décidons de rentrer au moment où le set des Dead Kennedys (sans Jello Biafra) va débuter, avec du retard comme les deux jours précédents. L’heure avancée aidant, pas mal de gens feront comme nous.
Que dire en résumé sinon que tout fut organisé à la perfection et que le seul défaut à pointer serait le prix trop élevé de la nourriture, due au monopole de la société s’en occupant. Le Hellfest est un festival à taille humaine qui à mon avis ne devrait pas céder à la tentation de grandir trop vite. Deux scènes, cela est bien suffisant et nous n’avons pas à courir partout si l’on souhaite suivre tous les concerts. Le site de Clisson, vert et aéré, étant bien adapté à ces 3 jours de concert non-stop. Si les festivaliers n’ont pas laissé derrières eux de traces autres que le bruit on peut aisément imaginer qu’une édition 2007 aura lieu, on l’espère avec une affiche aussi intéressante et variée.
Un gros merci à Laurent Gameiro (www.livephotos.info) pour ses photos. Toutes les autres sont de Joss.
Haaaa enfin en ligne :-) Par contre c’est bizzare mais Jonben à rien écrit sur les groupes du dimanche soir :-p
félicitations pour ce report, fait plaisir. petite note: Amen Ra ne sont pas Suisses, mais Belges
En tout cas les photos de Laurent Gameiro sont vraiment superbes. J’ai rarement vu de si belles photos de live. respect ;-)
Et aussi une magnifique erreur !
Dans le report de Nile, vous parlez de la voix terrifiante et désormais légendaire de John Tardy… Hors John Tardy est l’ex bassiste chanteur de Nile, actuellement, c’est bien Karl Sanders qui est au chant, et il joue de la guitare.
Et toi tu as le droit de bien relire tout ce passage…
heu Joss et pas Jo même si certain m’appellent comme ça aussi LOL
Photos magnifiques !
Il est où le hardcore ? [/mode raleur]
Très bon report ! A part la faute sur Amen ra, héhé :p
Et un tous petit peu dommage qu’on parle pas plus de hardcore, à la toute base le fury fest ce voulait hardcore pure et dur et le hellfest américain est 90% hardcore donc un report ou on parle + de ce style aurait été le bienvenus !
Sinon rien à redire !
le problème, c’est qu’on était pas beaucoup de la rédac à être au Hellfest et pour ma part le hardcore pur et dur me gonfle donc je ne suis pas trop en mesure d’en parler. Désolé, l’année prochaine faudra qu’un fan de hardcore se dévoue pour venir ;-)
Plutôt bien fait votre report, et les photos sont excellentes (les meilleures que j’ai vu fest jusqu’à maintenant), mais y’a quelques bémols. Déjà sauter une des têtes d’affiche, c’est bizarre. Et puis niveau diversité on peut pas dire qu’elle soit au rendez vous. Pas un mot sur le show de Madball, et si il fallait retenir un groupe de HxC entre tous ça serait celui là, surtout que leur concert a été un des meilleurs du fest. Et puis pour les rares groupes de grind/death y’a pas grand chose, Gadget est même pas en gras comme les autres groupes, et faut bien dire qu’avec le public de lavasses du samedi matin je comprends pourquoi ils bougeaient pas des masses. Pas de Cephalic Carnage, rien sur Drowning…en gros les groupes extrèmes à la trappe.
mais je suis entièrement d’accord sur les groupes que j’ai vu et dont vous parlez (en mal Cradle…pathétique, et en bien Carnival…excellent!!)
Bonne continuation!!
il est vachement bien ce reportage mais c’est navrant les spam que vous vous mangez en commentaire, vraiment navrant ….
Pouvez pas le copier sur une autre page , ou il n’y a pas de commentaires pour pouvoir la mettre en lien s’il vous plait ?
Very nice site!
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