Kaddisfly – Buy Our Intention We Ll Buy You a Unicorn
Chronique Rock Fusion

Kaddisfly – Buy Our Intention We Ll Buy You a Unicorn

jonben
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Auteur
29 avril 2005
il y a 20 ans
1 commentaire
80 vues
Année de sortie
2005
Note

Ca fait un moment qu’il s’agrippe à mon baladeur et je dois dire que j’attendais avec impatience ce nouvel album de Kaddisfly tant leur premier album, Did you know People can Fly, sorti l’année dernière en autoproduit, m’avait plu. Depuis leurs débuts, 2 EPs assez orientés néo mais où on décelait déjà une propension à […]

Kaddisfly – Buy Our Intention We Ll Buy You a Unicorn

Ca fait un moment qu’il s’agrippe à mon baladeur et je dois dire que j’attendais avec impatience ce nouvel album de Kaddisfly tant leur premier album, Did you know People can Fly, sorti l’année dernière en autoproduit, m’avait plu.

Depuis leurs débuts, 2 EPs assez orientés néo mais où on décelait déjà une propension à l’exploration d’autres horizons musicaux, le groupe a évolué en un groupe un peu moins énervé, mais sincère et original, melting pot d’influences qui réunies leur assure un son assez unique.
Ce nouvel opus, au nom tout aussi délirant, Buy Our Intention; We’ll Buy You a Unicorn, est sorti sur Hopeless Records même si Kaddisfly sont assez éloignés du style général plutôt punk de ce label.

Leur musique n’a pas diamétralement changé sur ce nouvel album, mais elle s’est étoffé de nouvelles sonorités pour un rock moderne et sophistiqué débordant sur le jazz et le funk mais infesté d’éléments émocore et parfois metalcore. Les 5 membres de Kaddisfly adoptent une approche très personnelle, on est ici très loin des clichés des « scènes » actuelles. En fait, je vois surtout Dredg à qui les comparer même si leur musique est bien différente, car ils partagent une même optique, un côté arty et sans barrière, et cette faculté d’allier accessibilité et recherche musicale

Cet album transpire une joie de vivre nuancée, pas une joie de vivre débile sans réflexion à la pop-punk. Certains titres bien jouissifs, énergiques et joyeux, mettent direct dans une ambiance détendue, par exemple avec de grosses basses groovy agrémentées d’arpèges.
Sans tomber dans la démonstration virtuose, les 4 musiciens maîtrisent habilement leur instrument, la rythmique est toujours riche et entraînante, d’une frappe rock puissante, elle accompagne des structures variées et sans cesse changeantes. Ils partent d’ailleurs souvent dans des trips jazzy ou funky, cet aspect étant renforcé par certains claviers façon orgues seventies rappelant pas mal de groupes progressifs comme Yes, mais seulement par petites touches, leur son restant moderne et jamais passéiste.
Les gratteux adorent les effets et en particulier le delay, ils en collent partout, ça en devient même un trait caractéristique, le riff en son clair avec delay à la Kaddisfly, et c’est d’autant plus significatif qu’il y a toujours plusieurs couches de guitares, les arrangements en général étant élaborés.

La voix est certainement ce qu’il y a de plus pop dans le groupe, une voix particulière, qui part de temps en temps en falsetto et est en général assez aiguë, claire et limpide, avec un côté émo prononcé, parfois même jusqu’à être trop lisse et omniprésente, mais elle ajoute toujours une pêche indéniable aux morceaux.

Mais Kaddisfly est très versatile sur cet album, et on le comprend d’autant plus aisément qu’il comporte 15 vrais morceaux (pas d’interludes, d’intros ou de plages inutiles), ce qui est assez énorme et peu courant. On peut donc passer d’un « Osmosis in C », qui rappelle ce qu’il ya de plus funky de l’Incubus des débuts (« Summer Romance »?) ou même des Spin Doctors à un morceau pop agrémenté de piano, « What Comes of Honesty », puis à un brûlot metalcore tout aussi surprenant, « Akira », pouvant un peu rappeler Thrice avec ses riffs en palm mutting et ses harmonies de guitare doublées.

Mais 15 titres pour 67 minutes, ça fait peut-être un peu beaucoup, impossible à appréhender d’un coup, et certains titres sont peut-être moins intéressants que d’autres. Le groupe a voulu ratisser large mais au risque de lasser certains, peu enclins aux cocottes metal ou au contraire aux larmoiements édulcorés.

Enfin pour moi, cet album n’en demeure pas moins un recueil de purs titres, et Kaddisfly nous ont fait là un des albums rock expérimental qui marquera 2005. Entre des titres mélodiques efficaces et d’autres plus expérimentaux le groupe reste versatile et audacieux, les fans de Dredg ou Coheed and Cambria s’y retrouveront forcément.

A noter que l’album n’est pas sorti en France mais est vraiment pas cher sur le market place d’Amazon.

  1. la primera natural disaster
  2. a message to the flat earth society
  3. the calm of calamity
  4. crimson solitude
  5. eres tremulent
  6. new moon over swift water
  7. let weight be measured by merit
  8. akira
  9. for the ejection of rest; they’ll dance
  10. osmosis in c
  11. what comes of honesty
  12. five tears from a carpenter’s eye for detail
  13. buy our intention; we’ll buy you a unicorn
  14. set sail the prairie
  15. horses galloping on sail boats

Artistes / Groupes

Record Label

Genre selon le Chroniqueur

rock fusion

Catégories

Famille/Genre

Tags Styles

jonben

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Krakoukass et moi avons fondé Eklektik en 2004, peu après mon installation à Paris, à la suite de la disparition du webzine dont le forum avait été notre terrain d’échanges. Avec des parcours musicaux proches, entre rock et metal, nous partagions le goût de l’ouverture et de la découverte permanente de nouveaux sons. Au fil du temps, mes goûts se sont affinés : je m’intéresse surtout aux groupes et styles des années 90 à aujourd’hui, avec une touche de 70s. J’ai longtemps profité des concerts parisiens et des festivals européens, et j’ai également joué de la guitare plusieurs années au sein d’Abzalon. Mes terrains de prédilection restent le metal/hardcore, le death technique, le sludge/postcore et le rock/metal progressif, avec des escapades régulières du côté du jazz fusion et du funk.

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