Misery Index + Despised Icon + Beneath the Massacre + Man Must Die – 07 février 2008 – Nouveau Casino – Paris

3 Commentaires      1 296

La mode du deathcore a rempli le Nouveau Casino et ce sont donc des death metalleux mais, aussi des jeunes portant casquette et combinaison de fan de Job for a Cowboy, Animosity et Despised Icon qui remplissent ce soir le Nouveau Casino. A en croire l’affiche le clou de la soirée devrait être Misery Index mais, si l’on en juge par le public de ce soir c’est Despised Icon qui est le plus attendu et sera le plus énergiquement accueilli. Mais, avant cela, ce sont les écossais de Man Must Die qui prennent place sur scène et jouent leur deathcore avec force et conviction mais, très peu de réaction du public. Les quelques tentatives d’interaction du chanteur avec le public sont même soldées par des échecs que l’on peut renvoyer à la barrière de l’accent. Tout le monde n’est pas en mesure de comprendre un écossais, j’ai moi-même quelque problèmes à ce niveau, ce qui explique que seul deux ou trois types réagiront quand le chanteur demandera au public clairsemé s’il y a des amateurs de death metal dans la salle. Cela n’effraie pas pour autant le groupe qui comprend semble t-il bien ce qui dérange le public puisqu’il parlera ensuite à deux reprises de son « accent à la Sean Connery ». C’est cette anecdote que je retiendrais malheureusement le plus de leur set, bien exécuté mais, pas très excitant.

Pas de barrière de la langue pour Beneath the Massacre, groupe québécois de death metal brutal et mécanique. J’étais venu en partie pour les voir et je fus satisfait par leur performance tout comme le public de devant qui s’agita bien plus que pour Man Must Die. Les mains du guitaristes pratiquent un tapping incessant, le batteur martyrise sa double grosse caisse dopée artificiellement et électroniquement tandis que le chanteur, à la carrure de gorille, agite sa tête de droite à gauche au lieu de headbanger tant la vitesse de la musique l’empêche de s’agiter comme tout le monde, au risque de se briser le cou. Les morceaux les plus marquants de leur EP et de leur album seront joués, « Society’s disposable son », « Profitable killcount », autant de chansons violentes et presque identiques pour les oreilles non aguerries qui raviront les fans et laisseront les autres de marbre.

Despised Icon par contre a de quoi convaincre même le plus dubitatif. Très énergique en live, leur musique prend toute son ampleur sur scène et devient deux fois plus dynamique et agressive dans cet environnement alors qu’elle n’a déjà rien a envié à personne sur disque. « Bulletproof scales » et « Furtive monologue » en ouverture, coup sur coup, enfonce bien le clou et font comprendre au public qui régnera ce soir. On peut toujours se moquer des québécois pour leur accent et leurs expressions mais, quand il s’agit de faire une musique technique et violente il n’y a plus personne pour pointer du doigt et rigoler. Ceci dit, ça n’empêchera personne de sourire en entendant parler de « tabarnac » et de « pièces » (a la place de « chanson »). Trêve d’anecdote, ce qui restera le plus dans les esprits ce sont des morceaux comme « A broken hand » ou « Warm blooded », de pure brûlot deathcore à la mécanique implacable très largement influencé par la culture rap pour ce qui est du dynamisme des morceaux, du jeu de voix des deux hurleurs et du jeu de scène. Trois quart d’heure de son et c’est fini. Le public et le groupe se remercie mutuellement avec un enthousiasme sincère qui laisse présager. A n’en pas douter la date de ce soir sera mémorable pour tout le monde.

Place à Misery Index enfin. Le public change, les deathcoreux rentrent chez eux en masse et abandonnent le Nouveau Casino aux fans de grind et de death metal. Dommage pour eux car la musique de Misery Index a autant à offrir en matière de virulence et de puissance que celle de Despised Icon. La différence majeure est qu’eux ne sont pas « à la mode » et que Clément le no life (héros d’un reportage bien connu sur internet) et ses suiveurs n’ont plus aucun intérêt à venir pour poser et montrer leurs fringues. Misery Index est un groupe de grind / death à l’énergie débordante mais, aussi à la machinerie un peu trop bien huilé. Autant la puissance du groupe n’est pas à remettre en doute pendant les morceaux, il n’y a pas de grande interaction entre le public et le groupe entre chaque titre puisque les musiciens font demi tour à chaque fin de morceau pour inspecter leurs instruments. Dommage car cela crée une succession de temps mort et de silences désagréables qui font perdre de l’énergie à leur prestation qui n’en manque pourtant pas dès que les doigts et les mains s’agitent sur les instruments. C’était la première fois que je voyais le groupe sur scène et malgré ma fatigue post Despised Icon / Beneath the Massacre j’en garde un bon souvenir malgré un son assez confus. Pas vraiment la bonne occasion pour découvrir le groupe, si besoin était, mais, un bon moyen de témoigner de la puissance du batteur dont on ne distingue pas assez sur Cd le jeu puissant et riche. Le nouveau morceau interprété ce soir, extrait de leur split avec Mumakil, laisse présager d’un jeu plus dynamique et moins linéaire. Moins de blast, plus de variation. C’est en ce qui me concerne une très bonne nouvelle et j’espère pouvoir donc entendre prochainement plus distinctement les capacités de Misery Index mis en oeuvre pour jouer une musique encore plus original mais, tout aussi mémorable. Une soirée death metal qui aura présentée plusieurs groupes théoriquement similaires mais dont la musique dégage pour chacun une personnalité intéressante et prometteuse, surtout pour Despised Icon et Misery Index.

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

hororo a écrit 395 articles sur Eklektik.

Up Next

Du meme groupe

3 Commentaires

  1. Head says:

    Ca devait piquer un live comme ça, fatche !

  2. chris says:

    oui c t à peu prêt ça, en même temps misery index, c un peu trop old school face aux nouvelles pointures canadiennes telles que despised et beneath…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *