Après être arrivé un peu en retard, le début d’entretien avec Danny Lilker se fait un peu à l’arrache dans un coin des loges où discutent une partie des membres des groupes de ce soir. Une dizaine de personnes autour, une forte odeur de cigarette qui fait rire et un Danny Lilker un peu perdu dans ses pensées qui doivent l’emmener haut, très haut dans le ciel. Le bonhomme est très grand (2m au moins) et assez maigre, accusant le coup des années et peut-être aussi des excès. Cependant, malgré son manque d’enthousiasme à répondre il sera un interlocuteur poli et sympathique.
Qu’est ce qui t’as le plus manqué quand tu ne jouais pas dans Brutal Truth ?
Quand je n’étais pas dans Brutal Truth, je continuais a jouer dans différents groupes, je me tenais occupé mais, ce sentiment de chaos me manquait.
Pourquoi avoir appelé le groupe Brutal Truth ?
C’était mon idée, je voulais que le nom soit représentatif du style de musique et montre que les paroles étaient directes.
Est ce que tu penses que le son dans Brutal Truth est plus important que les riffs en eux même ?
Oui, au niveau de la production, l’expérimentation et le jeu avec les sons, des choses comme ça pour sonner plus chaotique. La production a son importance.
Est ce que tu entends des éléments du son de Brutal Truth dans des groupes de grindcore contemporain ?
Oui, mais c’est un peu dur à dire car notre son a beaucoup changé depuis notre premier album jusqu’à Sounds of the animal kingdom, mais tu peux définitivement entendre notre influence dans certains groupes, par exemple dans les voix … mais c’est dur pour moi d’avoir un point de vue extérieur à notre musique …
A propos de la scène grind, quel sont les différences que tu as constaté entre les débuts de Brutal Truth et maintenant ?
Au début les groupes avaient des préoccupations plus politiques. Et puis tout ces groupes de death metal ont commencé à aller de plus en plus vite et à parler d’explosions anales ou d’autres choses du genre, alors du coup ça change… et puis maintenant Internet a rendu la communication avec les gens, les fans, beaucoup plus simple. Et puis il y a tous ces groupes gore…
Justement, pourrais tu parler de cet engagement politique dans Brutal Truth ?
Pour moi ça ne veut pas dire parler de choses très spécifiques comme dans le punk rock mais plutôt utiliser la musique pour faire réfléchir les gens.
Pourrais tu nous parler de tes influences de la scène de la hardcore ?
Et bien nous utilisons parfois des rythmes propres à la musique de Discharge. Quand nous commencions nous faisions une combinaison de hardcore, de punk et de death pour le coté violent … mais nous n’étions influencés que par les premiers groupes de hardcore, pas le reste qui sonne comme du metal …
En composant les nouvelles chansons, avez vous essayé d’expérimenter avec de nouvelles choses ?
Le travail de composition est assez intéressant car nous avons un nouveau guitariste qui viens de Sulaco (Erik Burke) et a amené ses propres idées mais, nous jouerons de nouvelles chansons ce soir donc tu pourras constater par toi-même … (et effectivement, les nouvelles chansons sont toujours très Brutal Truth mais une certaine touche Sulaco, plus technique et barré, apparaît de temps en temps)
Et enfin, est ce que tu pourrais nous parler de ta collaboration avec le rappeur Necro ?
C’était étrange au départ mais il m’a expliqué qu’il venait de la scène thrash/death et il m’a envoyé des CDs et des paroles. Les paroles étant tout à fait metal donc je me suis dit que ce serait cool.