Impossible de mentir sur la marchandise, cet album de Gnaw their Tongues propose exactement ce qui est sur la couverture : se retrouver entouré de cordes façon bondage tandis qu’un homme au masque porcin vous étrangle.
De disque en disque, le talent de ce seul homme ne faiblit pas. Titres après titres aux noms toujours aussi évocateurs (« My body is nor a vessel, nor a temple, it’s a repulsive pile of sickness », « And there will be more of your children dead tomorrow »), sa musique continue de peindre la bande son d’une séance de torture dans un caveau profond, mal éclairé où seul le silence est une source de lumière au milieu des cris des suppliciés.
Malsain et fascinant à la fois, l’univers de Gnaw their Tongues est non seulement exceptionnel de par sa richesse mais, aussi par le manque total de limite imposées par le compositeur. Les ambiances changent, se transforment et se métamorphosent au gré de l’inspiration sans jamais perdre en cohérence. La progression cinématique des plages est tellement maitrisé que l’on pourrait l’associer à une narration cohérente équivalent à celle d’un film ou d’un livre. Chaque plage est toutefois séparée l’une de l’autre. L’unicité d’ambiance est bien là mais, n’évoque pas une progression dans un même univers au même titre que Perdition city de Ulver ou Deleted scenes from the transition hospital de The Axis of Perdition.
En contrepartie, la variété des instruments et des styles se rejoint sur la même scène d’une pièce de théatre où le meurtre de toute chose, sans moralité aucune, n’est rien de plus qu’une pulsion à assouvir. Choeurs, violon, hurlements, trompette, un rythme lourd, un enregistrement d’une discussion entre un tueur et son confesseur … tant d’éléments que l’on retrouve au même moment sur la deuxième plage de ce disque sans que jamais rien ne vienne troubler l’avancée de ce morceau vers sa conclusion logique, la montée d’un vrombissement de basse et une dernière réplique décisive : « What did you do then ? ». L’horreur ne s’arrêtera jamais et recommencera encore et toujours. A chaque titre les éléments se remettent en place et tel les pions d’un échiquier ils recommencent leur danse pour interpréter un nouveau balet. Une nouvelle composition. Un nouveau fait divers dessinés par le son.
Encore méconnu, Gnaw their Tongues est un artiste à la production complexe et fascinante qui ne cesse de faire progresser son art et de sortir de nouveaux disques. Celui-ci n’est qu’une réédition datant de 2007 d’une sortie vinyle aujourd’hui disponible en CD. L’occasion pour plus de personnes de découvrir une collection de sept titres indispensables pour quiconque apprécie l’horreur, le fantastique et la terreur, non comme des sensations désagréables mais, des expériences visuels et auditives uniques.
- my body is not a vessel, nor a temple, it’s a repulsive pile
- teeth that leer like open graves
- sawn asunder and left for the beasts
- an epiphanic vomiting of blood
- the sewer rats of calcutta
- and there will be more of your children dead tomorrow
- the urge to participate in butchery
ça m’a l’air excellent!
depuis le temps que je cherche un truc dark-ambiant qui ressemble aux morceaux de « Fort » de Trist, je pense être servi…
bon plan ca, merci xororox