Il est toujours difficile de faire des bilans, et réduire 2012 à dix disques n’a pas été facile. C’est tout de même tout l’intérêt de l’exercice. L’année s’annonçait relativement bien avec quelques disques qui méritaient haut la main leur place dans le top 10 : les retours gagnants de Marillion et d’Enslaved, les brûlots hard rock des suédois d’Europe ou des américains de Christian Mistress, quelques valeurs sûres comme Kreator, Rush ou Devin Townsend. Et puis l’année écoulée a aussi permis quelques découvertes, comme les merveilleux disques d’ Änglagård ou de Guillaume Perret & the Electric Epic. Au milieu de tout ce beau monde, l’album de Flying Colors vient teinter un peu plus de progressif un top 2012 qui l’est déjà beaucoup. Vivement 2013 !
Marillion – Sounds That Can’t Be Made
Incontestablement l’un de mes deux disques de l’année (le second est juste dessous). Marillion est de retour à un niveau qu’on ne lui a pas connu depuis 2004 et Marbles. Huit titres et autant de très bons voir d’excellents morceaux, un feeling qu’on adore chez le groupe anglais, et le retour du progressif et des longs morceaux…
Enslaved – RIITIIR
« Ils sont de RIITIIR, et ça va faire mal ! » J’étais tellement content de mon calembour que j’espérais que l’album serait bon. Les norvégiens m’ont donné raison avec ce disque qui rappelle (surpasse ?°) les grandes heures d’ISA et de Below The Lights. Quasiment parfait de la première à la dernière note, le groupe transcende un style musical qu’il a quasiment créé. Il serait étonnant qu’Enslaved arrive à surpasser cette livraison, mais peut être que les norvégiens n’ont pas fini de nous surprendre.
Europe – Bag of Bones
Très bonne surprise que ce disque d’Europe. J’ai quasiment tout dit dans ma chronique, que je vous invite pour le coup à aller lire (ou re-lire). Un disque qui m’aura beaucoup accompagné cette année, notamment en voiture.
Kreator – Phantom Antichrist
Le meilleur Kreator depuis Violent Revolution ? Assurément le groupe de thrash allemand n’est pas là pour vendre des cravates et on le sent à l’écoute de ce Phantom Antichrist qui gagne le titre honorifique d’album de thrash de l’année. Agressif et mélodique… tout Kreator, quoi …
Guillaume Perret & the Electric Epic – Guillaume Perret & The Electric Epic
OVNI musical : voilà à quoi peut faire penser l’album de Guillaume Perret & The Electric Epic. Alors bien sûr on pense à Zorn, le rapprochement étant facile car l’album du français est signé sur le label du saxophoniste, mais on pense surtout à plein d’autre choses, et on découvre de plus en plus de choses à chaque écoute de ce disque, véritable claque musicale.
Devin Townsend – Epicloud
Ça faisait un bout de temps (depuis Ziltoïd en fait) que les sorties du divin chauve canadien me laissaient tièdes : trop molles (Ghost), par exemple, ou trop alambiquées (Deconstruction). Epicloud remet Devin en scène de la plus belle des manières, avec efficacité. Rien de bien nouveau sous le soleil (de toute façon Devin Townsend a une grosse tendance à l’auto-citation depuis dix bonnes années) mais juste de très bons titres, très bien mis en son, et une alliance avec Anneke von Giersbergen très réussie. Welcome back, Mr Townsend !
Rush – Clockwork Angels
Les papys du rock prog’ mordent encore. Plus de trente cinq ans de carrière au compteur, et Rush est encore capable de sortir des disques de la qualité de ce Clockwork Angels qui en impressionnera plus d’un. Pas de grosse nouveautés, certes mais des compositions solides et une musicalité jamais prise en défaut. Maintenir ce niveau de qualité sur une aussi longue période tient du véritable tour de force.
Änglagård – Viljans öga
Änglagård c’était pour moi un groupe de rock progressif que je savais culte, mais dont je n’avais pas entendu une note. Bien m’en a pris de me frotter à ce nouveau disque, celui du renouveau après quelques années de mise en sommeil. Aérienne et cotonneuse, la musique (exclusivement instrumentale) du groupe suédois n’ennuie jamais et nous berce ou nous secoue le long des quatre morceaux et de l’heure que dure l’album.
Christian Mistress – Possession
Ou comment une interview au détour d’un magazine peut vous faire découvrir un vrai bon disque. Résolument old-school sur tout les points, le groupe américain réalise un vrai bon album de heavy-metal à l’ancienne, avec cuirs, veste à patches, cheveux longs et moustache, et la chanteuse Christine Davis prouve qu’on peut s’en sortir dans le métal sans jouer la Castafiore ni brailler comme un putois : une vraie voie éraillée, plein de personnalité
Flying Colors – Flying Colors
Les super-groupes sont toujours un pari risqué. Depuis sont départ de Dream Theater, Mike Portnoy s’y essaie avec plus ou moins de bonheur. Les deux sorties majeures de cette année (l’autre étant le très honnête album d’Adrenaline Mob), sont plutôt à ranger dans les bonnes surprises. L’alliance des deux Morse (Steve pour les guitares et Neal pour les claviers), d’une session rythmique efficace (Portnoy / LaRue) et d’un changeur un peu novateur (Casey McPherson d’Alpha Rev) se révèle payante, et l’album se glisse in – extremis dans le top annuel, notamment grâce à la qualité de ses compositions qui allient solidité progressive et fraîcheur pop bienvenue.