Ce vendredi 18 janvier, Marillion, donne le premier des deux concerts prévus dans notre capitale. Et ce soir-là, la neige s’était invitée à Paris et ça tombe dru sur la capitale lorsque nous sortons de ce petit bistro sympatoche qu’est le Rock’n’Roll Circus (d’autant plus sympathique que la Triple Karmiliet y est fraîche et peu onéreuse), pour se rendre au Trianon un peu plus loin. Une superbe salle à l’ancienne, un mix entre un petit Bataclan et l’Olympia que nous découvrons ce soir-là. Depuis le bar qui borde la salle on peut voir la neige tomber à gros flocons, ce qui ajoute un peu de magie à cette soirée. Entorse au professionnalisme qui nous est cher, nous écoutons la première partie de loin en sirotant une petite mousse (plus chère et moins bonne que celle du Rock’n’Roll Circus), et allons ensuite nous placer au fond de la salle pour avoir une vision correcte de la scène (même pas la peine d’imaginer se placer devant, c’est blindé), pas trop loin de la console pour avoir un son correct.
Après avoir écouté un peu de Dire Straits et de Supertramp, les lumières s’éteignent enfin et Marillion fait son entrée avec l’excellent « Gaza » (17 minutes au compteur), titre d’ouverture de son dernier album Sounds that can’t be made (très bien placé dans le top de la rédac). Le son est fort mais très correct et décuple la puissance originelle du morceau qui flirte alors avec l’indus, ce qui rend plus saisissant le contraste avec les parties calmes de ce titre. L’émotion est palpable pendant la totalité de ce premier titre, bien accueilli par le public. Une petite phrase d’explication pour indiquer que ce titre n’est pas dirigé contre Israel, mais « against the world » et le groupe enchaîne ensuite sur « Ocean Cloud », un autre titre épique, laissant le public content, mais quelque peu abasourdi par deux cartouches de si gros calibre tirées d’affilée. L’explication de Steve Hogarth à la fin pourra expliquer cette curiosité dans la setlist, le concert a dû être raccourci à cause de soucis techniques (un vilain plantage de disque dur qui a obligé Mark Kelly a bidouiller ses claviers et son ordinateur pendant des heures, et qui au passage, nous a privé de 4 titres supplémentaires) : sans doute ce titre aurait-il du arriver plus tard dans le show.
Le show est principalement axé sur le dernier album bien sûr, dont chaque titre nous a semblé sublimé par son passage en concert. « Ocean Cloud » et « Neverland » auront été les deux bonnes surprises du show, tout comme le rappel constitué de deux extraits de Clutching At Straws, donnant l’occasion à Steve Hogarth de prouver qu’il n’avait pas à rougir lorsqu’il interprétait le répertoire de Fish. Le groupe fait l’impasse sur les disques sortis entre Marbles et Sounds That Can’t Be Made, préférant pour ce vendredi soir, mettre à l’honneur This strange engine avec « Man of 1000 faces » ou bien Brave avec « The Great Escape ». Petite déception lorsqu’en sortant nous apprenons le nom des 4 titres non joués ce soir là à cause des problèmes techniques : « Kayleigh », « Lavender », « Sugar Mice » et « 3 Minute Boy », soit trois classiques de la période Fish et un de la période Hogarth, de quoi maudire le fabricant du disque dur défectueux sur plusieurs générations.
Comme d’habitude, Marillion sur scène, c’est du sérieux. L’attention se porte forcément sur Steve Hogarth, le charismatique chanteur du groupe, qui est tout autant sur une scène de théâtre que de concert. On peut parfois se demander où s’arrête le naturel et ou commence le cinéma. Mais indéniablement il livre, comme souvent et malgré les années, une prestation d’excellente qualité et ses minauderies n’empiètent jamais sur la qualité du chant. A ses cotés, Steven Rothery fait profiter l’auditoire de son jeu typique et bourré de feeling : on est loin du shred mais le toucher du guitariste anglais est reconnaissable entre mille, débordant de feeling au cœur de ses solos. Derrière ces deux piliers, la session rythmique tient la baraque, avec notamment le sautillant Pete Trevawas qui assure de surcroît des chœurs de qualité en plus de ses lignes de basse. Le batteur Ian Mosley et le clavier Mark Kelly sont plus effacés, mais cela ne les empêche pas d’apporter leur pierre à l’édifice.
En résumé, malgré les problèmes techniques, Marillion a, encore une fois, délivré un show d’excellente qualité, qui nous a laissé une seule envie en ressortant : remettre ça le plus vite possible !
Joss et Angrom
(Merci à Sébastien alias DreamLTE2 pour l’utilisation de ses photographies)
Set-list du vendredi
- Gaza
- Ocean Cloud
- Pour My Love
- Neverland
- Power
- Sounds That Can’t Be Made
- The Sky Above The Rain
- The Great Escape
- Man of a Thousand Faces
- Warm Wet Circles
- That Time of the Night (The Short Straw)
Set-list du samedi
- Gaza
- Beautiful
- The Sky Above The Rain
- You’re Gone
- Pour My Love
- Sounds That Can’t Be Made
- Power
- Somewhere Else
- Fantastic Place
- King
- This Strange Engine
- Invisible Man
putain la set list du samedi O_O, il a dû finir sur les rotules sur « invisible man » le père Hogarth !
Personnellement je préfère celle de vendredi, même si dans l’idéal j’aurais adoré faire les deux soirs
ouaip, dire que j’ai planifié ce concert presque au dernier moment et au final je me suis mordu les doigts de ne pas avoir prévu les deux soirs…