Marillion – Somewhere Else

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Style: rock progressifAnnee de sortie: 2007Label: Racket Records

On entendra sûrement s’élever les voix de grincheux peu perspicaces qui ne manqueront pas de faire part de leur déception à l’écoute de ce successeur du chef d’oeuvre absolu Marbles. Car, ne nous leurrons pas, la comparaison est inévitable. J’ai moi-même eu quelques difficultés à occulter cette ombre gigantesque qui planera probablement au-dessus de toute leur discographie à venir. Et puis je me suis dit qu’ils avaient à relever un défi formidable et périlleux et que de cette « pression » ne pouvait jaillir que du superbe. Du superbe et non du sublime.
L’album et la moyenne des titres sont en effet moins longs et laissent donc, de facto, moins la place à des envolées guitaristiques à pleurer ou des crescendo remuant les tripes que son illustre prédécesseur. C’est un peu frustrant au début, je l’avoue. MAIS.

Mais chaque écoute impose les qualités de ce Somewhere else et les « oh bon sang mais pourquoi ne pas avoir ici fait ceci ou cela » ne tardent pas à être balayés. Et c’est d’abord grâce au titre-album que la pilule commence à passer. Parce que c’est le plus «progressif» peut-être, celui auquel on se raccroche comme à un visage rassurant parmi une foule d’inconnus.
Puis les petites perles se révèlent et les frissons reprennent leurs droits car l’impression « d’humilité » qui se dégage de ce 14ème album studio ne doit pas laisser croire que l’ambition de qualité n’est pas aussi exigeante qu’auparavant. La simplicité des structures de See it like a baby ou Thank you whoever you are n’en permet pas moins par exemple à Rothery de nous pondre de magistraux pleurs de guitares. Le subtil et hypnotique No such thing nous propose, quant à lui, un voyage dont la sérénité contraste avec l’énergie désespérée d’un The wound ou du petit délire Most Toys.
Le morceau auquel va ma préférence est peut-être A voice from the past, véritable concentré d’émotions qui donne une fois de plus à Hogarth l’occasion de montrer tout son diabolique talent lorsqu’il s’agit de donner la chair de poule. Évidemment, la certitude n’est pas de mise en la matière et le planant The last century for men pourrait fort bien, selon l’humeur, lui ravir la première place non sans avoir livré bataille avec Somewhere else et The other half.

On l’aura compris j’adhère totalement à la version 2007 de Marillion qui, selon moi, a su éviter le piège de la redite tout en proposant quelques pistes pour l’avenir. Avenir proche d’ailleurs puisque le groupe devrait retrouver le chemin des bacs dès l’année prochaine. Merci messieurs.

  1. the other half
  2. see it like a baby
  3. thank you whoever you are
  4. most toys
  5. somewhere else
  6. a voice from the past
  7. no such thing
  8. the wound
  9. the last century for men
  10. faith

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

darkantisthene a écrit 276 articles sur Eklektik.

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2 Commentaires

  1. Joss says:

    Je tenais à être le premier grincheux peu perspicace à élever la voix. Je ne manque donc pas de faire part de ma déception vis a vis de cet album. Il possède de bon moments mais dans l’ensemble ça m’ennuie un peu. Dommage.

  2. Angrom Angrom says:

    Je me range a l’avis de Darkouille. Un bon disque, sans être exceptionnel toutefois. Ceci dit, le disque prend une toute autre ampleur en live.
    Par contre style global –>Hardcore… il n’y a pas comme une c….lle ?

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