Ruined Families - Blank Language

Un groupe grec qui s’appelle Ruined Families. Oui, ça fait directement écho à l’actualité et à la situation de crise qui règne au pays de la feta. Si en 2010 à la création du groupe, le contexte était sûrement un peu différent de l’actuel (quoique, je me souviens mal de quand ça a commencé exactement), ces athéniens ont décidé de faire hurler leurs amplis plutôt que leurs cordes vocales dans les manifestations (re-quoique, ils font peut-être les deux qui sait).

Ruined Families joue donc un noise-hardcore in your face et dépourvu d’artifice. Le son est cru, très black metal (ou garage/punk , ça dépend comment vous vous placez) dans l’âme mais les compos n’ont nullement besoin d’une production récurée au Monsieur Propre pour atteindre ses objectifs. Quand je disais que leur nom faisait écho à la situation économique du pays, alors que dire des compos ! Tout est ici noirceur et désespoir. Le chanteur semble cracher ses tripes gorgées de lacrymogène sur les politiques pendant que ses camarades s’associent à l’agression de CRS en balançant du riff souvent tranchant tous blasts dehors (To New Parents, Nature’s Worst…) , tantôt plus lourds et groovy (208, Pedestal), voire chaotiques par moments (Human Fence). Les mélodies passent elles en fin de cortège mais donnent quand même de la voix, renforcées à de multiples reprises par du tremolo fort bien senti donnant un petit aspect émotionnel pas désagréable.

En résulte un premier défilé dévastateur et sans temps mort dans la lignée de l’EP et du 7 pouces sorti l’an dernier. Le bilan est le suivant: court, sauvage et allant droit au but pour les citoyens, pas assez suivi pour les manifestants, et ce malgré la mise à mal du dispositif de CRS par ces familles ruinées, n’ayant pour armes que leurs instruments et l’énergie du désespoir. Maintenant libre à vous de soutenir leur cause ou d’aller manifester en famille pour tout autre chose (suivez mon regard)…