Overmars + Monarch – 23 janvier 2008 – Point Éphémère – Paris

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Double affiche au Point Ephémère. Pour ceux qui ne connaitraient pas la salle de concert, le même visage reproduit en noir et blanc que celui figurant sur la couverture de Jane Doe de Converge orne l’entrée de cette salle qui fait aussi office de bar à côté. Pourtant, loin d’être spécialisé dans le metal et le hardcore, l’illustration de cet album marquant pour les vives émotions qu’il contient convint parfaitement pour cette soirée qui fut marquante autant par sa musique que par l’émotion dégagée par les musiciens.

 Monarch ! en premier lieu, quatuor mené par les cris d’une demoiselle que l’on croit tout d’abord être une petite fille quand elle s’adresse au public au début du concert :

"Bonsoir on s’appelle Monarch, on vient de Bayonne et on va bientôt commencer"

Lentement, la musique s’installe, les cordes de la guitare et de la basse sont pesantes et retentissent avec lourdeur sur les murs. Puis, alors que la voix se faisait douce et discrète, c’est l’explosion. Une explosion qui prendra plus de cinq minutes à s’installer mais qui remue tout de suite les esprits de ceux qui seraient restés inattentifs jusque là. Contrôlé et décalé, rien dans ce que fait le groupe ne permet de se reposer. La prestation du batteur est remarquable par la force de sa frappe et par la dynamique tellement atypique qu’il exprime dans un jeu à la lenteur extrême. Véritable chef d’orchestre pour les instruments à corde, il dirige les frappes du bassiste sur son instrument et explore avec ses baguettes de nouvelles manièrse de jouer en ne créant pas une fondation mais, en exprimant la même tension que les hurlements d’une jeune fille qui deviendra femme au bout d’un quart d’heure de concert quand elle se retournera vers le public, les yeux fixé vers le fond de la salle. Menacante et déterminée, elle incarnera à ce moment précis la puissance du groupe. Inattendu et dominant, ne formulant aucune excuse pour jouer différemment de tout le monde. Monarch ! n’est toutefois pas qu’un outil cathartique mais, surtout une source de plaisir pour ses musiciens. Preuve en est, cette reprise de Discharge interprété en fin de concert, avec le sourire. Autant les disques ne manquent pas de force et transportent une ambiance sombre, autant la prestation de ce soir assoie Monarch ! comme un groupe possédant une force et un talent peu communs pour créer une musique lourde et minimaliste qui sait rester passionnante.

Après cela, Overmars ne pouvait pas faire plus et fera donc autre chose. Programmé pour jouer en priorité sa dernière composition, Born again, que j’ai découvert ce soir sur scène, l’énergie et la dévotion seront les maîtres mots de leur performance. Guidé par un chanteur dont tous les mouvements du corps semblent diriger les musiciens qui jouent derrière lui, le morceau se déroule et se découvre dans un océan de son lourd, dense, et de texture mélangées et confrontées les unes contre les autres. De mon avis pendant la prestation, il y avait trop de basse, trop de nappes sonores s’enchevêtraient. De l’avis des autres après le concert on n’entendait pas assez bien tous les détails du morceau pour que le rendu live découple la force de la version album. Mais pour un individu aux oreilles vierge comme les miennes il suffisait de se laisser aller pour que le son massif vous emporte et que la magie de la présence des musiciens fasse de ce concert un très bon moment. Et si Born again n’avait pas encore convaincu qu’un Overmars nouveau vivait devant eux, les deux nouveaux titres joués ensuite ont dû achever de convaincre tout le monde. Beaucoup plus lourd, plus riche, plus puissant. Rien ne me préparait à entendre Overmars interpréter des titres aussi excellents que ceux là, bien que j’ai adoré leur premier album et je m’impatiente maintenant d’entendre tout cela chez moi et de les revoir une nouvelle fois en connaissant les morceaux pour pouvoir voguer encore plus loin avec l’équipage de ce navire. L’improvisation jouée en rappel, pas aussi prenante que les morceaux joués ce soir mais agréable tout de même, finit de contenter le public insatiable et l’on peut tirer le rideau sur une soirée placée sous le signe de la lourdeur et de l’émotion brute.

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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2 Commentaires

  1. Ø says:

    J’aurai plutot dit que le visage ressemblait à celui du premier album de Godflesh :p Sinon Monarch c’était une véritable tuerie mais il manquait quelques minutes … En ce qui concerne Overmars, j’ai trouvé ça chiant.

  2. juj says:

    tape m’en 5, noktu ! quelques minutes manquaient, en vérité (du genre, 20 ou 30, comme ça) ; concernant overthetop, no comment

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