Affliction, Endocrine, Vertigo… avait marqué les esprits et les oreilles, ce, jusqu’à dépasser les frontières de l’hexagone. Le groupe lyonnais s’était affirmé comme le leader de la scène post-hardcore française et un fleuron à l’échelle européenne. En ces temps où les clones de Cult of Luna pullulent et où il est de bon ton de citer Neurosis dans ses influences, Overmars n’avait d’autre choix que d’affirmer fermement une personnalité aux contours déjà bien tracés. Pour ce faire, le groupe s’est rendu chez Nicolas Dick, forgeron au sein du groupe Kill The Thrill, pour enregistrer Born Again, sorte de gros EP histoire de nous faire patienter avant un prochain album.
Born again, c’est avant toute chose un seul et unique titre de 40 minutes. Un gros pavé à s’écouter d’une traite, sans décrocher, sans même « l’aide au zapping » d’un découpage en multiples pistes comme sur le dernier Comity (RIP). Pondre un titre, une piste, d’une telle longueur pour en faire un album, il fallait oser le faire et surtout il s’agissait de ne pas rater son coup; ce qu’est parvenu à faire le groupe.
L’ambiance sombre et nauséeuse de Affliction… a muté. C’est toujours sombre mais ça l’est encore plus. Ce n’est plus nauséeux c’est devenu claustropobique. On étouffe. On se sent oppressé. On a l’impression d’être 6 pieds sous terre, dans une cave, une crypte, cachée sous la grande ville. Ca sent le renfermé là dessous, ça grouille de vermines. Ca ressemble à un réseau d’égoûts mais ça n’en est pas. C’est bien plutôt de catacombes dont il s’agit. Des catacombes hantés par les chuchotements des crânes qui le peuplent et des ossements qui le remplissent. Des catacombes qui rugissent encore des messes noires qui s’y sont déroulées et qui tremblent des secousses provoquées par les lignes de métro non loin de là. Oui, car s’il est une chose des plus notables dans ces quarantes minutes c’est l’aspect industriel et urbain. En témoigne cette accalmie digitalo-organique industrielle et glaciale qui surgit à la 18e minute. Si le black metal a souvent tendance à vanter les grands espaces,la nature, la forêt, etc, le postcore suintant et malsain d’Overmars rappelle le sous-sol métropolitain. Néanmoins, tous deux ont en commun de trouver tonalité sombre et noire comme les nuits sans lune.
Parlons technique maintenant, la production est ultra massive, organique, compacte et paradoxalement « chaude » (malgré la touche « indus »). Le travail sur les voix est irréprochable. Marion, la bassiste, s’approprie désormais le micro tout autant que Xavier, le chanteur et maître de cérémonie historique. La voix féminine faussement fragile inspire autant la perdition que la détresse et la rage. Elle transmet un sentiment bancal, dérangeant et violent tandis que Xavier est bien moins en voix que par le passé. Etonnant et un peu dommage.
Je n’ai pas grand chose à reprocher à cette chanson, sauf peut-être le fait d’être un peu répétitive et d’avoir quelques longueurs ici et là. Une chose est sure c’est que cet album va faire parler de lui et qu’il va faire référence dans le genre.
A faire de long titres lents et lourds comme Born Again (avec une voix féminine en plus), une question me vient à l’esprit: à quand un split avec les impériaux Monarch?
Edit: les deux groupes partageront l’affiche à Paris, au Point FMR, le 23 janvier 2008.
- born again
et bien je ne serai absolument pas du même avis que toi, j’ai trouvé ce disque franchement pénible à écouter, oui c’est claustrophobe, oppressant, sombre, glauque, tous les adjectifs que l’on veut, mais qu’est ce que je m’emmerde…
Très bien mais effectivement qqes longueurs ici et là à mon gout.
Vivement le live pour voir le rendu !
Enorme, gigantesque, passionant. Ultime ! Ce skeud m’a mis une baffe comme RIEN n’a pu le faire en 2007 excepté le denrier Neurosis. Cette chanson est parfaite, et ce sentiment d’évolution… On étouffe, on se bat pour sortir du trou pour etre libéré à la fin. Tuerie absolue…
« une sorte de gros EP histoire de nous faire patienter avant un prochain album » 40min ça te suffit pas? Et des groupes de grind sortent des album de 25min… En quoi ce disque n’est pas un album pour toi? Parce qu’il n’y a qu’un seul titre? pfff….
Qu’est ce que c’est chiant ces groupes avec leur concept de titre unique… Je trouve ça complètement nul comme idée. Au moins faire comme Catch 33 de meshuggah et diviser le titre en pistes, mais une seule piste c’est d’un pratique… Après sur « Born Again », des passages sympas, noyés dans un océan de passages chiantissimes.
Moins théâtral et planant que Affliction… cet album s’en sort plus qu’honorablement par rapport à son prédecesseur en appuyant là où ça fait mal! Une noirceur étouffante, une volonté d’aller à l’essentiel et d’impliquer l’auditeur au maximum, un univers à la fois fascinant et repoussant… Overmars a maintenant largement de quoi s’imposer face aux hordes de clones cultoflunesques.
je trouve cet album absolument génial. Sombre, si sombre…
Un groupe français dans la mouvance post-harcore initiée par Neurosis, qui s’emble vouloir s’en démarquer, qui sort un titre unique super long en 2007, en collaboration avec Nicolas Dick… tiens, ça me fait vraiment beaucoup penser à l’excellent dernier album de Dirge! Pas encore écouté ce skeud d’Overmars, mais je sais ce qui me reste à faire… En passant, pour ceux qui arrivent pas à rester concentré plus de 10 minutes sur un truc, evitez Corrupted comme la peste!
Bon album mais je lâche après ls 25 premières minutes, un peu comme le dernier Dirge… Le concept du titre unique me semble bien géré mais j’ai juste du mal avec la deuxième partie. A voir en live quoiqu’il arrive!
Bon disque mais le premier est meilleur, le chant en français avait plus d’impact et niveau chant tout court je préfère aussi (le passage de marion est qud même excellent ceci dit) vu que là par moments ça rappelle un peu Neurosis ou autre,bref.(paradoxalement je trouve le 1er plus personnel d’ailleurs) Aussi j’aimais beaucoup les mélodies claires au son si particulier du 1er .Bref moins bon que le 1er pour moi mais tout de même très bien foutu et au dessus d’une tonne de trucs du genre. Et si ce n’est qu’un morceau titre on ne pourra pas leur reprocher d’être linéaire ou chiant puisque celui ci est particulièrement varié
ça fait pas l’hunanimité, c’est bien ça. J’aime.
@Rémi: je décline toute responsabilité quant à ta citation!
@fewz : c’est pas ma citation, c’est la tienne. Tu ne veux pas l’assumer? :)
Pas encore assimilé mais je peux déjà dire que ce Born again n’est pas dénué de qualités, la fascinante noirceur de ce titre me happe et m’enfonce à chaque écoute…Avis plus précis plus tard. Mais je serai dans le camp des conquis :-)
Perso je trouve qu’il se passe pas grand chose dans cet album….
Mais ça suinte le Godflesh du début par tous les pores ce truc en fait! Je découvre seulement maintenant mais j’adhère d’office.