Heaven Shall Burn + Aborted + Misery Speaks – 04 avril 2008 – Nouveau Casino – Paris

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Deux groupes allemand et un groupe belge ce soir au Nouveau Casino. Leur point commun : Tous ont aimé At the Gates, et plus précisément l’album Slaughter of the soul avec passion à un moment donné de leur carrière. Aborted a apprécié et a fait sienne cette influence. Heaven Shall Burn brule toujours de passion pour ce disque mais, y a rajouté sa propre touche. Misery Speaks a écouté le disque puis a commencé à composer tout de suite après. Pas d’erreur possible sur l’influence principale du groupe, le chanteur porte même un tee shirt arborant la pochette de ce fameux disque. Les premiers riffs sortent des amplis et on est parti pour un peu plus d’une demi heure de metalcore avec un peu plus de metal s’il vous plait mais, pas de refrain mélodique. Ennuyeux à mourir sur papier, le groupe se révèle très vite taillé pour la scène et ce n’est pas le manque d’activité du public lors des premières chansons, hormis trois américains et une américaine habillées à la mode metalcore, arborant des croix chrétiennes autour du cou, qui s’agitent devant la scène avec enthousiasme. A croire qu’ils sont venus jusque là pour voir ce groupe. On aurait du mal à les comprendre si c’est le cas car les chansons de Misery Speaks n’ont vraiment rien d’extraordinaire. Par contre, les petits échanges comique entre le public (le guitariste montrant du doigt leur bassiste un peu rondouillard : "si vous ne bougez pas, vous allez finir comme lui") sont par contre beaucoup plus plaisants et rendent leurs incitations à se bouger un peu plus beaucoup plus tentantes. Je me serais limité de mon coté à hocher la tête tranquillement mais, en gardant un sourire appréciatif pendant toute la longueur du set. La soirée commence bien.

Au tour de Aborted de monter sur scène au son du générique de Happy Days avant d’être remplacé par une intro plus approprié. Le set commence avec "The Chondrin enigma" et on est parti pour un excellent set énergique et professionnel interprété par des musiciens aguerris. Le batteur en particulier est impressionnant de maitrise et blast avec une facilité déconcertante avant et pendant le concert. Une véritable machine à écrire. De ce fait, je m’attendais à plus de réactions de la part du public à l’arrivée de ce groupe très populaire par chez nous mais, comme la suite du concert me le prouvera, la plupart des gens étaient en fait venus pour Heaven Shall Burn. Toutefois, que les choses soient clairs. Si le public n’est pas pris d’une euphorie collective, ce n’est pas pour autant que personne ne participe puisque la proposition d’un wall of death sera accepté avec joie par les fans présents et provoquera un minimum de chaos. De même, ce petit manque d’énergie de la part du public n’est pas à mettre sur le dos des musiciens car, ils s’évertueront de plus belle à jouer avec précision leur death / grind mélodique et toujours aussi efficace. La suite s’annonce d’ailleurs tout aussi excitante et fraiche si l’on en juge par la nouvelle chanson jouée ce soir. Le final de celle-ci aura d’ailleurs le don de jouer avec les attentes du public puisqu’alors que la fin annonçait une grosse explosion de violence qui ne dura que quelques instants, histoire de jouer avec les attentes des quelques fans qui semblaient tous conquis d’office par ce nouveau morceau. Le futur du groupe s’annonce radieux. A noter aussi que la set list sera également partagée entre ses trois derniers albums afin de contenter un peu tout le monde.

Enfin, vers 21H30 les allemands de Heaven Shall Burn montent sur scène pour entamer leur set avec le premier single extrait de leur dernier album, Endzeit. Attendue mais très efficace, cette entrée en matière permet au public de montrer qu’il est venu en masse pour applaudir ces maitre du metalcore moderne et se rentrer dedans dans une large fosse ouverte avant même que la première note retentisse. Cependant, on pourrait se demander si ce n’est pas insultant que de traiter ce groupe comme les "maîtres" d’un genre moribond et aussi stéréotypé ? Pourtant, même si il n’y a pas de voix claire et émotive dans les chansons de Heaven Shall Burn, il y a des riffs bien suédois et des mosh part. La différence entre eux et tous les autres réside dans la conviction et l’énergie qu’ils déploient pour interpréter leurs morceaux. Le très charismatique chanteur parcourt la scène de droite à gauche, accompagnant de grands mouvements de bras et de gestes les riffs et les paroles qu’il crie avec conviction. L’importance des textes est visible dans cette manière un peu théatrale de faire porter l’attention sur ses paroles afin d’en appuyer le sens mais, la performance du groupe n’en demeure pas moins sincère. C’est ce même sentiment que le groupe communique au public qui leur rend au centuple en se déchainant avec une vigueur ininterrompue durant l’heure. Ne connaissant que Antigone et leur dernier disque je ne saurais dire si la répartition des chansons fut égale mais, la retranscription live de toutes celles que je connaissais était on ne peut plus satisfaisante, autant musicalement qu’en terme de puissance. Trois quarts d’heure se passe et le groupe remercie le public enthousiaste pour mieux revenir avec deux autres titres dont un "The Only truth" pour finir et conclure pour que tout le monde parte vers 22H30. Bon concert, horaire confortable pour rentrer chez soi. Il y aurait a redire sur le prix du billet (22 euros) mais le public ne semblait pas s’en plaindre puisque la salle était au 3/4 rempli. Bref, une soirée réussie pour trois groupes qui auront aussi en commun de prendre toute leur ampleur sur scène.

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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