Si certaines formations semblent prendre un malin plaisir à nous faire poireauter des plombes entre deux albums, ce n’est certainement pas le cas de Heaven Shall Burn. Tout juste une année et demie après la sortie de Deaf to our prayers, le groupe est déjà de retour avec sa cinquième livraison studio, réalisée sous la houlette du producteur Tue Madsen (Hatesphere, Dark Tranquility, The Haunted, Cataract, Aborted).
S’articulant cette fois-ci autour du concept des iconoclastes (personnes opposées aux représentations religieuses, mais également hostiles aux traditions et aux dogmes), ce nouvel album constitue le prolongement logique de Deaf to our prayers et confirme que le groupe reste parmi l’un des plus intéressants et productifs de la scène européenne.
Après une courte intro pianotée qui nous renvoie directement à Antigone, le quintet de Thüringen nous balance un Endzeit bourrin et puissant à souhait en pleine face. Si c’est sans trop de surprise que l’on retrouve la patte Heaven Shall Burn, force est de constater que la sauce prend toujours aussi bien et que le résultat reste toujours aussi efficace. Fort d’une section rythmique dévastatrice et virulente, le groupe peut aussi compter sur l’excellent travail de ses deux guitaristes, qui nous abreuvent de leur avalanche de riffs carrés, auxquels viennent se greffer de nombreuses incartades mélodiques, comme le combo sait si bien le faire.
Même si la révolution n’est pas au rendez-vous, je trouve que cet album reste tout de même un poil en dessus de leur précédente réalisation. Les morceaux aux ambiances plus « posées » passent mieux, c’est plus cohérent, et on n’a plus cette vilaine impression que tel ou tel passage est là parce qu’il le fallait.
Le titre A dying ember en est pour moi le parfait exemple : après une première moitié bien rentre dedans et dans la plus pure tradition du groupe, le morceau propose quelque chose d’un peu plus aérien et mélodique au niveau des instruments, mais toujours aussi intense au niveau du chant. Joel, suit lui aussi plus ou moins le même schéma, mais cette fois-ci, la seconde partie du titre lorgne vers quelque chose de nettement plus lourd et oppressant, toujours appuyé par la voix de Marcus, qui semble définitivement en grande forme sur cet album.
Ceci me permet d’ailleurs de rebondir sur la prestation du bonhomme, laquelle constitue à mon avis LE gros point fort de cette nouvelle galette. En effet, si chaque musicien maîtrise son sujet sur le bout des doigts, le groupe peut aussi compter sur un vocaliste de haute voltige, qui enchaîne les growls caverneux et les passages criés/hurlés avec une classe indéniable. Cette aptitude à varier son chant permet aussi à Marcus de diversifier les émotions véhiculées et de renforcer l’impact général des compositions, en les portant à un niveau supérieur.
En un peu moins d’une heure, le combo nous propose donc un nettoyage du conduit auditif en bonne et due forme, sans trop se soucier de ses détracteurs qui clameront haut et fort que le groupe stagne et peine à se renouveler. Comme je l’ai mentionné plus haut, la recette du groupe reste quasiment inchangée et c’est bien ce qui risque d’en rebuter plus d’un. En ce qui me concerne, j’étais loin d’être convaincu lors du premier contact avec la galette, mais force est de constater qu’après de nombreuses écoutes, cet album se révèle être un excellent cru qui ne souffre d’aucune baisse de régime (bien au contraire), et qui reste cohérent du début à la fin, tout en proposant de nombreuses variantes au niveau de la structure de ses morceaux. Un album qui risque peut-être de diviser, mais qui ne devrait pas avoir trop de mal à trouver son public et à tirer son épingle du jeu au milieu d’un nombre incalculable de sorties du genre dont la quantité prime trop souvent sur la qualité.
A noter que l’album est disponible en version digipack (tout à fait magnifique, mais qui devient de plus en plus rare) comprenant un DVD supplémentaire sur lequel on retrouve l’intégralité de la prestation du groupe au Wacken Open Air 2007, ainsi que le clip Counterweight et quelques photos. Pour quelques deniers de plus, ça vaut vraiment la peine !
- awoken
- endzeit
- like a thousand suns
- murderers of the murderers
- forlorn skies
- a dying ember
- joel
- a quest for resistance
- black tears (reprise de edge of sanity)
- the bomb of my saviours
- against all lies
- the disease
- equinox
- atonement