Le nouvel album d'un groupe australien, marqué par le départ de son bassiste/chanteur, explore des thématiques liées au tarot et présente un metalcore moderne, alliant puissance et mélodies, tout en intégrant des collaborations notables et en proposant des refrains moins naïfs que par le passé.

Ayant quelque peu perdu de vue le groupe (notamment son album de 2020 Kaliyuga), voilà qu’on me propose de chroniquer le nouvel album d’In Hearts Wake. Le groupe australien m’ayant auparavant plutôt déçu (voir ma chronique d’Ark, leur album de 2017) connait pourtant ici un nouveau départ puisque le bassiste/chanteur à voix clean a annoncé son départ. Pas remplacé, le groupe aurait donc abandonné leur marque de fabrique: les refrains fédérateurs ?

Les premiers titres d’Incarnation tendent à répondre par l’affirmative. Ce nouvel album annoncé comme la suite (ou l’envers) de Divination (leur premier album sorti il y a douze ans) prend pour thématique générale le jeu de tarot Major Arcana. Ainsi chacun des titres possède entre parenthèse le nom d’une des cartes écrit à l’envers. Un concept auquel on adhèrera ou pas, mais qui n’empêche pas d’apprécier le metalcore du groupe de Byron Bay.

Mené par un Jake Taylor très en verve, on retrouve là intact le metalcore moderne des australiens dès l’introductif « Spitting Nails (ǝunʇɹoɟ ɟo lǝǝɥʍ) », alliance de nerfs et de mélodies soutenus par quelques effets electro qui fonctionnent. Et il va en être de même le long de cet album, même lorsque les refrains catchy sont de mise, toujours aussi fédérateur mais sonnant moins « naïfs » qu’auparavant (« Hollow Bone (plɹoʍ ǝɥʇ) ») ou encore sur « The Flood (ǝɔᴉʇsnɾ) » où Winston McCall de Parkway Drive viendra faire une apparition musclée). Quelques autres invités sont notables comme Katio Nagai (Paledusk) sur « Shishigami シシ神 (ssǝɹdɯǝ ǝɥʇ) » (là aussi modèle de puissance et d’efficacité sur le refrain) ou encore Garrett Rapp (The Colour Morale) sur « Shellshock (ssǝʇsǝᴉɹd ɥƃᴉɥ ǝɥʇ) » (venant avec une voix claire un brin forcée).

La recette d’In Hearts Wake n’a finalement pas foncièrement changé, livrant des compos massives appuyées par son bouillonnant vocaliste mais sans oublier des mélodies émotionnelles parvenant à ne pas sonner hors propos (mention à la conclusion « Transmission (uns ǝɥʇ) » qui semble inclure des influences Counterparts très plaisantes avant un final plus atmosphérique).

Devenu quartet, In Hearts Wake connait là un renouveau enthousiasmant pour tous fans de mélodies (plus aussi sirupeuse qu’avant !) à côté de leurs breakdowns !