Tout commence par des chants d’oiseaux, et d’emblée ça nous change des samples de films, des sirènes de polices, des cris de torture ou encore des rituels satanistes, enfin bref tout ce qu’il était bon (et encore aujourd’hui) de placer en intro d’un disque de métal pour faire entrer l’auditeur dans le vif du sujet. On jete un oeil sur l’artwork du disque (des fleurs et des papillons) et on se dit que ça va finalement bien ensemble. Celà annonce t-il un album pop-métal guilleret ? Pas tout à fait….
Après trois albums (Sumerian Cry, Clouds et The Astral Sleep…notez comme les noms étaient déjà porteur de sens) qui montraient un groupe doom/death soucieux de batir de sombres atmosphères, les suedois de Tiamat décident avec ce Wildhoney de développer davantage leur coté plannant. Il faut dire que Johan Edlund, tête pensante et chanteur de Tiamat, n’a jamais caché son amour pour Pink Floyd et enfin cette influence commence à prendre corps dans sa musique ; Même si c’est surtout sur A Deeper Kind of Slumber, l’album suivant, que l’influence des maîtres atteindra sa plénitude. Bien sûr le passé doom/death de Tiamat n’est pas relégué de suite aux oubliettes. Les titres « Whatever that hurts », »The ar » et « Visionaire » possèdent encore cette voix écorchée vive soutenue par des guitares doomesques aux relents heavy et une batterie monolithique.
Pourtant, au fur et à mesure que l’album avance, celui-ci opère une lente métamorphose, s’écartant doucement des codes du genre et laissant de plus en plus d’importance au tant décriés synthés. Et oui si l’on en croit les sondages de l’époque dans la presse spécialisée, le clavier est l’ennemi numéro 1 du métaleux moyen. Celui là même qui, quelques années plus tard, acclamera Dimmu Borgir, Moonspell et autres Samael.
Titres après titres, donc, la voix de Johan se fait plus claire, les guitares, du moins les rythmiques métal, se font plus rares tandis que les synthés prennent le dessus. Quelques chœurs féminins angéliques font même leur apparition sur le second titre, « The Ar ». Sur « Do you dream of me », Tiamat s’affranchit une bonne fois pour toute de tous ces éléments qui pourraient l’empêcher de décoller et nous livre alors le plus beau titre de l’album et surtout un solo absolument sublime.
Mais cet album n’est pas qu’une simple succession de morceaux. Des interludes et instrumentaux viennent faire la jonction entre les titres et contribuent ainsi à donner à Wildhoney son ambiance si particulière et l’impression d’écouter un titre unique de 40 minutes. Les bruitages inquiétants de « 25th Floor », la douce mélancolie bucolique de « Kaleidoscope » ou encore le sublime et aérien « Planets » sont autant d’étapes de ce voyage fantastique aux multiples visages. C’est alors que je fait le lien avec ce papillon présent sur la pochette ; lors de ces 10 titres, Tiamat s’est doucement métamorphosé et extrait de son cocon pour devenir une créature bien différente de ce qu’elle était au départ.
On peut avec le recul considérer Wildhoney comme l’un des albums phares du métal atmosphérique. Plus de dix ans après sa sortie, cet album n’a pas pris une ride et sonne encore très actuel. Et celà grace à la volonté du groupe de ne pas avoir cédé aux modes de l’époque. Son successeur, A Deeper Kind of Slumber s’avère quasiment aussi indispensable mais marquera une rupture totale avec leur passé métal, préférant flirter avec les influence floydiennes ou la pop-electronique de Depeche Mode (par moments). Quoi qu’il en soit, tout le monde s’accorde pour dire que ces deux albums trônent au sommet de la disco du groupe.
A l’heure ou je boucle cette chronique, j’apprend qu’une réédition de cet album devrait voir le jour dans les semaines à venir. Si pour ma part je l’ai mauvaise pour avoir régularisé cet album il y a peu, je ne peux que vous conseiller de saisir l’occasion pour découvrir ou redécouvrir cette perle intemporelle. Cette édition devrait être agrémentée d’un nouveau livret et de versions acoustiques de certains titres ; Esperons qu’elles seront à la hauteur des versions originales…
- wildhoney
- whatever that hurts
- the ar
- 25th floor
- gaia
- visionaire
- kaleidoscope
- do you dream of me?
- planets
- a pocket size sun
Bon album. Bonne kro. Bon dimanche!
C’est vrai que c’est un bon album, mais contrairement à toi Joss, je trouve que le son a plutôt vieilli. Ce qui n’empêche pas les compos d’être tjs efficaces ! J’aime bcp le jeu du guitariste soliste, que je trouve très expressif. Mais bon pour moi le meilleur skeud c’est effectivement le plus « hors-sujet » de Tiamat : Deeper kind of slumber. Mais de par son côté hors-sujet, il ne peut pas vraiment être considéré comme anthologik puisque pas vraiment représentatif.
Ah alors voici là un album magnifique et vraiment marquant.Il contient à mes yeux un des titres les plus grands du style « doom atmosphérique » à savoir « Whatever That Hurts » qui me boulverse littéralement.Un joyau.Le reste est prodigieusement bon aussi et cette déclinaison au fil des chansons de l’intensité et d’une harmonie qui coupe le souffle et coule de source.C’est une oeuvre phare du metal qui se révèle poignante du début jusqu’ a la fin. Du grand art.
Woh putain, je ne l’avais jamais écouté avant d’avoir lu cette chro et c’est vraiment un putain d’album! Ca doit être^parmi les meilleurs albums de metal gothique que j’ai écouté. « The Ar » est nickel.
Enorme c’est clair, mais je lui préfère tout de même l’atmosphérique et envoûtant « A Deeper Kind Of Slumber »… Enfin, les 2 sont indispensables.
Whaou, j’ai fait découvrir et aimer un album à Jonben !!! Je peut me retirer du métier maintenant !!!!
Ouais enfin faire découvrir un skeud à Jonben c’est pas bien compliqué, hein… ;-)
Atmosphérique, envoutant, magique, majestueux et poignant. Cet album est un véritable joyau. La métaphore du papillon qu’emploie Joss est très bien trouvée. Je lui préfère d’une courte tête « A deeper kind of Slumber », mais ça n’enlève rien à son caractère indispensable. Un GRAND classique.