Débuter cette chronique serait assez simple en somme. Il suffirait de dire que Dekadent propose avec son premier album un concentré de tout ce que j’aime dans le black métal. Mais comme, de fait, tout le suspens en serait brisé je préfère ne pas commencer de cette manière.
Avant de commencer intéressons nous à la nationalité du groupe, qui est originale dans le sens où c’est le premier groupe slovène qui se porte à mes oreilles. Mais quand je parle de groupe avec Dekadent je devrais plutôt parler de one-man band vu que le projet n’est en fait que le bébé de Artur Felicijan sympathique chauve de son état et accessoirement hurleur dans l’entreprise qui nous occupe ici. On rajoute une chanteuse qui ne viendra que rarement poser ses vocalises, un bassiste, un grateux rythmique et un batteur et l’affaire est dans le sac.
Causons musique mes amis et penchons nous sur ce premier rejeton de la bande à Artur. Je l’ai noté (et je suis sûr que les plus observateurs l’aurons remarqué) le groupe évolue dans un registre que je qualifierais de black progressif. Pour faire clair disons que si la base est résolument black métal, illustré ici par les vocaux, la musique se permet de prendre quelque distance avec le modèle fréquemment admis et imposé par Mayhem et consorts. Un participant de ce webzine en tant (entre autre) que scénariste d’une série dessinée suscitant à chaque parution un déchaînement de passions (sic) parlait de ce groupe comme un « Devin Townsend meets black metal ». Et il est clair même pour un non initié comme moi que le spectre de l’homme à la calvitie la plus célèbre du métal plane tout au long de ces 8 titres. N’étant pas particulièrement au fait des sorties de l’ami Townsend je laisserais mon cher comparse donner son explication dans les commentaires.
Musicalement donc la galette est très riche, allant de morceaux bruts de fonderie (« Kres ») à des morceaux planants comme le superbe final « Blind Final » et il est intéressant de constater que c’est dans ce dernier domaine que le groupe excelle. Coup de chance l’album est en majorité composé de morceaux planants. Chic alors. Côté production, c’est vrai, ça grésille, et pas qu’un peu. Mais passé le temps de l’étonnement cela se révèle tout à fait approprié à la musique. Pourquoi ? Je vais vous dire pourquoi…Quand je parlais de guitare rythmique en début de chronique il s’agit tout simplement d’une guitare qui, comme chez Summoning ou Limbonic art sert de fond sonore grésillant. La production sert donc à placer ce fond sonore en…euh fond… pour rendre la bête plus compacte. Mais là où les deux groupes cités mettent la guitare en arrière pour faire la part belle aux claviers ici c’est la lead qui fait tout le boulot. Les vocaux sont harshés et grésillants juste comme il faut et la batterie bien que très lointaine remplie son office correctement. La basse quand à elle doit bien être quelque part…. Ajoutons à tout cela un piano finement dosé, des vocaux féminins rares mais toujours bien placés et le tour est joué. Voilà Dekadent.
Mais, parce qu’il y a toujours un « mais » il paraît, le disque donne une étrange sensation de trop peu qui l’empêche d’atteindre la note maximum. En effet malgré ses 40 minutes tout mouillé le disque est bien court. Bizarre sensation que de se dire qu’il leur en reste sous la chaussure et qu’on n’aurait pas été contre quelques minutes de plus et ce, malgré une durée qui, objectivement n’est pas scandaleuse. C’est ce curieux sentiment de trop peu qui laisse un goût amer à la sortie de ce disque pourtant fameux du début à la fin. Vous avouerez que c’est quand même ballot
PS : On ajoutera pour être complet que l’édition digipack de l’engin est dotée de deux clips, dont un (« dissident dream ») rappelant le mythique « Blashyrkh » de qui vous savez. Très jolis clips au demeurant que vous pourrez retrouver sur le site officiel du groupe.
- emanation
- dissident dream
- utrip
- kres
- the divine penalty
- dekadent
- seasonal bleeding
- blind finale
J’aime!
Et cette voix… The Amenta me vient à l’esprit (la voix hein).
Belles lignes, bonne musique. Les soli un peu cheesy (et le clavier aussi, limite bisounours par moments) à mon goût mais l’album est bien bon!
ah salaud c’est minable d’impliquer les gens à leur insu comme ça ! maintenant je suis obligé de faire un commentaire : oui, en effet, dès que j’ai écouté cet album j’ai pensé au père Townsend et qui connait l’animal ne manquera pas de me donner raison sauf à faire preuve d’une mauvaise foi intersidérale. Le son des lead, le côté aérien et mélodique de certains passages me rappelent non pas SYL mais bel et bien les projets les plus calmes du canadzien. Pour ce qui concerne la voix je pense pour ma part à Before the dawn et personne ne pourra me contredire étant donnée la relative notoriété de ce groupe… Bref, Dekadent nous offre une très belle entrée en matière qui pèche, comme le souligne le chroniquer, par sa courtaison