Rage Against The Machine – Rage Against the Machine

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Style: Rap MetalAnnee de sortie: 1992Label: Epic Records

Chronique anthologique évidente que celle-ci… Pour le coup, il est relativement impossible de s’interroger plus de 2 secondes pour savoir quel album de Rage Against The Machine retenir et élever au rang d’album anthologique.
Cet album est en effet certainement l’un des 10 albums à retenir des années 90 tant il est véritablement emblématique de toute une génération. Même la pochette (ce moine tibétain qui s’immole en pleine rue) fait aujourd’hui partie de l’histoire du rock.
Et que dire des “Fuck You I Won’t Do What You Tell Me” ou encore “Freedom!” qui sont à jamais devenus des hymnes et des appels à la rébellion de la jeunesse.

Musicalement, y a-t-il quelqu’un qui ait encore besoin d’une présentation de RATM ? Oui toi là-bas au fond ? Bon d’accord. Et bien ce n’est pas très compliqué, RATM est l’incarnation même de ce que l’on a du coup appelé le « rap metal ». Certes Aerosmith avec Run DMC (sur “Walk This Way”) et Anthrax avec Public Enemy (sur “Bring The Noise”) s’y étaient déjà essayés auparavant. Mais ces entreprises, aussi réussies qu’elles furent, étaient alors clairement plus à mettre sur le compte du « fun », de la « déconne ». Avec RATM c’est du sérieux. Du politique même, puisque Zach de la Rocha, leader et cracheur du groupe n’a jamais caché son affiliation à l’extrême gauche révolutionnaire zapatiste, tandis que Tom Morello s’est engagé à moult reprises contre le capitalisme et la mondialisation.
Ce n’est donc pas un hasard si les textes de RATM sont très engagés, qui pour la rébellion généralisée contre le système capitaliste, qui pour des causes plus locales, comme la libération de l’indien Mummia Abu Jamal (cf le clip de « Freedom » complètement dédié à cette cause)…
Zach n’est pas content et il crache son flow sur des titres qui deviendront quasiment tous des hymnes intemporels : « Bombtrack », « Killing In The Name » (un classique que même les allergiques au rock sont obligés d’adorer et sur lequel tout le monde se trémoussait en boîte malgré son côté sans concession et rageur évident), « Bullet In The Head », « Freedom »…

Mais RATM n’est pas seulement un groupe engagé avec un frontman révolutionnaire. Musicalement tout ici est très solide : la basse de Timmy C. prend des allures funky (« Take The Power Back »), se fait très présente et donne un groove terrible aux compos, tandis que le magicien de la 6 cordes Tom Morello nous gratifie de riffs monstrueux, heavy en diable, quand il ne nous assène pas ses terribles solos aux sonorités qui lui sont si personnelles et qui seront réellement constitutives de son style, de sa patte. La production quant à elle est signée GGGarth et le mix Andy Wallace et ce n’est certainement pas un hasard si l’album jouit d’un son puissant, clair et finalement intemporel.

RATM c’est aussi un paradoxe qui peut se résumer ainsi : comment dénoncer un système entier, en vendant des brouettes de disques et en enrichissant Epic donc Sony, incarnation parfaite du capitalisme ? Car soyons clairs, la major a habilement utilisé l’image du groupe (reconnaissons leur au moins l’audace de la signature du groupe, alors complètement inconnu), lui laissant une liberté de parole et de représentation (dans les clips), ayant évidemment bien compris tout ce qu’elle pouvait en retirer financièrement. « Il faut intégrer le système pour mieux le détruire de l’intérieur » disait parfois de la Rocha, lorsqu’on l’interrogeait sur le sujet. Mais c’est peut-être quand même ce paradoxe qui aura finalement raison de l’existence du groupe, la conscience et les scrupules du révolté la Rocha étant finalement plus forts que la soif de dollars. Car sa sincérité, malgré le succès du groupe, n’a jamais fait grand doute… C’est d’ailleurs dans des causes humanitaires et politiques que de la Rocha s’est plus que jamais engagé après l’aventure RATM, se faisant particulièrement rare en apparitions musicales. On n’échappe pas à l’appel de sa vraie nature au fond…
Ses anciens acolytes quant à eux (malgré un engagement politique continu mais moins affiché), semblent quelque peu se fourvoyer dans le bien plat et inintéressant Audioslave avec Chris Cornell (de feu Soundgarden) : ou comment ne pas tirer profit d’un all star band et comment se laisser séduire par les démons du rock commercial à l’américaine…

Mais ceci est une autre histoire. Contentons nous aujourd’hui de constater que RATM l’album est un monument de l’histoire du rock, et certainement de la musique « populaire » en général, et qu’il n’a, pourtant près de 15 ans après sa sortie, pas pris la moindre ride, conservant plus que jamais sa ferveur et se puissance revendicative contagieuse.

  1. bombtrack
  2. killing in the name
  3. take the power back
  4. settle for nothing
  5. bullet in the head
  6. know your enemy
  7. wake up
  8. fistful of steel
  9. township rebellion
  10. freedom
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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10 Commentaires

  1. Sano says:

    Un excellent album, une excellente chro. Je prefere Battle of Los Angeles que je trouve un poil plus efficace mais les deux sont excellentissimes. RATM est un excellent groupe, dommage qu’ils aient splittés.
    Néanmoins j’arrive pas à me réjouir, l’Argentine a perdue T__T.

  2. Kieron says:

    Album enorme!une reference. « Fuck you i won’t do what they tell me! »

  3. Angrom Angrom says:

    Je suis entièrement d’accord avec la chro , sauf la phrase sur Audioslave…
    Dommage que RATM ne soit resté , un peu à l’instar de la pochette de son premier disque, qu’un feu de Paille, car les albums suivant ce premier effort sont tout de même trois étages , voire plus, en dessous

  4. Angrom Angrom says:

    Je suis entièrement d’accord avec la chro , sauf la phrase sur Audioslave…
    Dommage que RATM ne soit resté , un peu à l’instar de la pochette de son premier disque, qu’un feu de Paille, car les albums suivant ce premier effort sont tout de même trois étages , voire plus, en dessous

  5. Joss says:

    Chronique approuvée à 100 % ! Putain Rage, toute une époque quand même… Rien à jeter sur cet album.

  6. kollapse says:

    Je crois que RATM était un des rares groupes à rassembler tous les publics des courants rock et métal possibles. C’est dire s’ils en imposaient ! Album incoutournable et culte bien entendu. Le reste de leur discographie est très bonne mais aucun des 2 suivants n’arrive hélas à la cheville de ce monumental album eponyme.

  7. AlCheMist says:

    @Krakou : Mouais un peu trop facile d’associer Wallace et gros mix…

  8. Joss says:

    LOL
    bien ouéj monster ;-)

  9. Tim No-Wear says:

    il faut que je m’achète cet album… marre de la vieille cassette BASF avec la bande complètement usée…

  10. Lébo says:

    Que de souvenirs…
    MErci pour la phrase sur Audioslave, je me sens moins seul :)

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