Et bien nous voilà en présence d’un nouveau pourfendeur de la cause metalcore made in USA. Grand bien m’en fasse je n’écris pas cette chronique dans un état second que toute bonne morale répouvre. Ca m’évitera dans quelques temps commentaires, mails, et autres messages MSN du style : « Hey mec j’ai acheté le dernier album des Bury Your Dead sur ce que tu avais écrit et je voulais simplement te dire que c’est de la merde ! » Ah ?… D’accord. Je m’éviterai donc une critique un rien précieuse, soumise à la promotion mais certainement pas autobiographique. Car finalement le plus important c’est que je me suis fadé à plusieurs reprises l’écoute de cet opus pour tenter de vous en parler. Alors vous vous dites : « Mais la ferme mec ! Parle nous de cette musique si rageuse, si emprunte de sensiblerie ! Tu as bien plus d’avantages que d’inconvénients à être chroniqueur. Tu as les albums et les petits machins gratis ! » Ok. Mais au-delà de ma prose de branleur il faut bien de temps à autre témoigner d’un minimum de créativité, autrement dit s’adonner à un réel travail. Et à l’écoute de ce Beauty and the Breakdown, je me prends à douter de ce même effort. Surtout quand Victory Records affiche son poulain comme une bête de compétition. Poil soyeux, brossé, lissé, rasé de près. Manque plus que le nœud fuchsia. Et à écouter Bury Your Dead on se prend à croire que leur metalcore constitue tout ce que la scène américaine a de mieux à proposer.
Lester Bangs avait une vision assez manichéenne du punk rock. « Entre douze et vingt ans, tout le monde veut tirer son coup, y pense vingt-quatre heures sur vingt-quatre mais pour l’essentiel de telles cogitations ne sont que névroses draineuses d’énergie d’où résulte deux grandes écoles du punk rock. L’une surcompense la névrose adolescente par des manifestations exagérées d’arrogance macho, qu’emportent des lignes de basses bandantes et vengeresses. L’autre se contente de délirer, submergant tout le truc sous des paroles à double sens des plus embrouillées avec allusions à la dope à la pelle ». Et quelque part aujourd’hui, c’est toujours un peu la même merde sauf que l’on cherche toujours quelque chose de nouveau pour chanter toujours les mêmes conneries et faire bander les pauvres puceaux. Combien possèdent un génie pour chanter les affres adolescentes de manière si honnête que les trois quart du public en serait cramoisi ?
Personnellement je classerai Bury Your Dead dans la première catégorie. Son léché, production straight in your face, chaque pièce gentiment vissée à sa place entre moshs part puissantes, riffs de basses vrombissantes et guitares accordées trois tons en dessous, voix rauque et puissante, blasts en tous genres. Mais c’est apparemment bien meilleur que le précédent effort Cover Your Tracks. Pour autant leur écriture mielleuse trahit leur condition de tough guys… On se croirait presque dans un conte de Andersen rien qu’à la lecture des titres “Mirror, Mirror…”, “The Enchanted Rose”, “The Poison Apple”, … Et finalement nous replonge au cœur du théorême de Bangs. Mais bordel, je n’ai plus vingt ans moi !
- house of straw
- a glass stripper
- the poison apple
- twelfth stroke of midnight
- trail of crumbs
- a wishing well
- let down your hair
- mirror, mirror…
- second star to the right
- the enchanted rose
- house of brick