Je sais pas pour vous mais le terme blues rock a pour moi toujours été associé à ces groupes de vétérans condamnés à jouer dans des bars avec un répertoire fait de reprises de Deep Purple, Jimi Hendrix, Paul Personne ou Eric Clapton. Bien évidement, toujours dans le même bar et devant un public constitués en grande parties de connaissances des musiciens. C’est fou les films qu’on peu se faire. Je parlais de clichés dans ma chronique de Seven Reizh, je me rend compte que je n’échappe pas à la règle.
Pourtant, comment qualifier autrement la musique du messie electrique, même si elle s’avère bien plus personnelle et aventureuse que ces cover-bands de bars ? Elle est profondément blues et d’ailleurs certains titres parlent d’eux même (Jungle Blues, Conservative Jackass Blues) mais s’affranchit totalement des gimmicks du genre grâce à des explorations dans bien d’autres registres, et surtout une tendance à accélérer le tempo ou alourdir le son (pour en devenir presque, j’ai bien dit « presque », métal). Grosses rythmiques survoltées, basse funky et samples divers sont autant d’éléments destinés à faire monter la sauce ou sortir des sentiers battus. Le groupe aime à faire grimper la pression jusqu’à tout stopper pour partir dans des ambiances embrumées, qui accompagneraient à merveille un road-trip à travers des paysages désertiques (au crépuscule celà va sans dire). Dans ces moment là, la guitare de Mister Tao se lance dans de longues disgressions rappelant les origines du genre, pendant que le chanteur Lord Tracy (ce ne serait pas une référence directe à une actrice oeuvrant dans un certain cinéma de genre ?) fait chanter son harmonica. D’ailleurs puisqu’on parle de lui, il est important de noter à quelle point ce bonhomme à du talent. Le blues est un genre qui ne supporte que l’excellence au niveau vocal et chez Jesus Volt, le chanteur fait plus qu’honneur à la tradition, modulant sa voix chaude de multiples manières. Sa prestation à la fin de Voodoo in a Motel Room est à ce titre remarquable d’intensité et d’émotions. Laissant un vaste espace d’expression aux instruments, la musique de Jesus Volt rappelle par moment les longues jams de groupes tels que Gov’t Mule. Trompette et orgue hammond s’invitent même sur quelques titres toujours dans le but de proposer une musique riche et variée.
C’est donc quasiment un sans-faute que nous livre le groupe avec son 3e album et la seule ombre au tableau pourrait venir d’un titre un peu pénible, Devil in a red Tuxedo avec ses chœurs féminins un brin agaçant sur le reffrain. Mais compte tenu de la longueur de l’album (56 min), ça fait au final une bien faible proportion de ratage.
On est donc loin du blues de John Lee Hooker ou Robert Johnson et la musique du quatuor peut donc aisément servir de tremplin à toute personne souhaitant découvrir le blues mais rebutée par les sons les plus « old school » du genre.
Gageons qu’avec In stereo, ces marathoniens du live (plus de 500 concerts à leur actif.) obtiennent une plus large reconnaissance (enfin il a déjà un an et je n’ai pas vu d’explosion médiatique depuis), mais tant qu’il tiendront le cap avec des albums de cette trempe leur popularité ne pourra que croître.
- voodoo in a motel roo
- i won’t get down
- jungle blues
- up in flames
- only the devil
- devil in a red tuxedo
- little green men
- jesus gonna be here
- conservative jackass blues
- john the revelator
2 chroniques de Joss en deux jours, c’est le monde à l’envers !!! ;o) Très bonne chro, même si je ne connais pas trop Jesus Volt …
découverts sur scène, c’était terrible
acheté l’album direct (un peu cher d’ailleurs en mano à mano… surtout avant de le voir en soldes à 6€ :( )
bref… et bien je ne pense jamais à l’écouter cet album. Est-ce révélateur ? Je sais que les premières écoutes furent excellentes, mais peut-être que juste certains titres qui tirent en longueur m’auront un poil usé. J’y retournerai bientôt pour voir.