Nine Inch Nails – Ghosts I-Iv

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Style: indusAnnee de sortie: 2008

Ghosts est un album charnière qui fera date dans l’histoire de la musique par la bravoure de son compositeur principal pour s’être totalement affranchi de toute contrainte et avoir composé en ne suivant aucun format. La musique qui en résulte n’est pas pour autant révolutionnaire et exceptionnel quand on la place à coté des monuments crées par Trent Reznor. Ghosts est toutefois une oeuvre à part qui mérite que l’on s’y attarde car tout dans sa conception musicale et dans sa promotion est liée. Composé à l’origine dans le seul but de collaborer avec quelques musiciens, dont le plus présent sur toutes les chansons est le producteur Atticus Ross (Error, Tapeworm, Korn …), il en a résulté de ces sessions trente-six chansons que leurs auteurs ont jugés assez bonnes pour être écoutés par le public et qui se retrouvent donc sur ce double album en quatre parties. Intégralement instrumentales, il est clair que ces deux disque ne seraient jamais sortis avec la bénédiction du label sur lequel était précédemment signé Nine Inch Nails. On vend difficilement un double album. Un double album instrumental avec aucun nom de chansons encore moins. Et pourtant, au bout de deux jours de publicité, le serveur du site croula sous les téléchargements et les transactions. Mieux encore, l’édition limité à 2500 exemplaires vendus a 300 dollars était sold out au bout de moins de deux jours. Profit total : plus d’1,7 millions de dollar.

Ghosts est un pavé a plus d’un titre. C’est un pavé monumental dans la marre de l’industrie musicale, plus encore que le dernier album de Radiohead ou que le précédent essai de Reznor avec Saul Williams, désastreux, économiquement parlant, mais c’est aussi un pavé musical très dense. Ghosts, contrairement à ce que l’on pourrait penser en voyant l’univers visuel, n’est pas un album concept mais, une collection de chansons individuelles. La séparation entre les quatre parties n’est vraiment sensible qu’au bout de la seconde partie. Le troisième disque étant sensiblement plus discordant et plus industriel que les deux précédents ou que le suivant. Cependant, rien qu’à l’intérieur des chaque parties, les ambiances sont très différentes de chansons en chansons. C’est la patte de Reznor que l’on reconnait dans les beats, les notes de piano ou dans les riffs de guitare, électriques qui sert de liant entre toutes ces chansons. Il serait difficile de dire lesquels ressortent le plus du lot car, il y a tout simplement trop de matière à écouter pour faire le tri entre toutes ces plages. Ambitieux dans sa forme, Ghosts l’est aussi dans le fond et il y a fort à faire pour approcher ce disque dans sa totalité. « With teeth » et « Year zero », grâce à des structures facile à retenir et des accroches vocales très bien sentit étaient des albums qui demandaient beaucoup d’écoute pour être complètement apprécié mais qui pouvait retenir l’attention très facilement. Ghosts par contre ne fait aucun cadeau et ne s’apprivoise que très difficilement.

La musique de Nine Inch Nails à toujours été catharsique grâce à la voix de Trent Reznor et à ses paroles. L’âme et le coté brut de Nine Inch Nails c’est le déchirement intérieur de Reznor qu’il a documenté dans tous ses disques. Ghosts par contre est un album purement musicale qui, sans être dénué d’émotion, ne se veut pas aussi précis et incisif que ses prédécesseurs. En fait, bien que le nom de Nine Inch Nails soit associé à ce projet, il serait plus judicieux de dissocier les deux univers et de voir Ghosts comme un monde à part dans la production de Reznor à l’instar de sa collaboration avec Saul Williams. Le but n’est pas de construire des chansons pour obtenir un album mais, de faire de la musique avec les amis pour voir ce que l’on peut obtenir. Ghosts est en fait une collection de scène qui attendent d’être filmé. Un concours est d’ailleurs organisé pour mettre en image une plage au choix sur les trente-six. Le concours se déroulera sur youtube et le président en sera, bien entendu, Trent Reznor. Ce dernier a d’ailleurs expliqué que c’était pour ne pas influencer les futurs réalisateurs qu’aucune des chansons ne portaient de nom. De la conception jusqu’à la mise en vente, tout à une raison dans l’univers Nine Inch Nails. Ghosts est un disque important car, il indique toujours plus fortement a quel point le monde de la musique est en mutation aujourd’hui. Mais, en mettant de coté le contexte, c’est aussi un album qui mérite d’être écoute par autant de gens et même plus encore, de par sa richesse, son intelligence et sa profusion de chansons capables de vous faire passer d’une émotion à une autre en l’espace de quelques minutes. Ghosts est, de bout en bout, une réussite.

  1. 1-9 ghosts i
  2. 10-18 ghosts ii
  3. 19-27 ghosts iII
  4. 28-36 ghosts iv

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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4 Commentaires

  1. Rémi says:

    Et si sur la pochette il n’était pas question de Nine Inch Nails, mais d’un groupe inconnu, considérerions-nous ce disque de la même façon?
    Parce que je ne le trouve pas vraiment incroyable. Reznor était plus inspiré à l’époque, jusqu’à Downward Spiral. Je vais encore l’écouter attentivement…

  2. SagresMetal says:

    Terrible album, la grosse grosse claque de ce début d’année.
    Pourtant je l’attendais pas plus que ça…
    C’est beau, varié vraiment bon.
    Merci Trent

  3. MKHNO says:

    D’accord Remi, c’est bof.
    En réalité il m’emmerde cet album, et,contrairement à son habitude c’est même pas très bien fait.

  4. MKKPLO says:

    Ah et puis c’est « cathartique »

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