Ketha est un groupe polonais remarqué par le petit label américain Debello Recordings, qui accueille dans ses rangs les américains de Black Sheep Wall ou Architect, mais également les français de Four Question Marks, Zatokrev ou Time to Burn, et qui vient de tourner à travers l’Europe avec Minsk.
Pour autant, même si on est aussi dans le domaine du gros son, leur premier album, III-ia, ne les place pas du tout au sein de la scène post-hardcore à laquelle ces noms font penser, la musique de Ketha est plutôt caractérisée par un son metal à l’esprit assez futuriste, à la limite de l’industriel, même si celui-ci ne se manifeste pas par un apport de sons électroniques. Le groupe base la plupart de ses riffs sur des rythmiques saccadées, parfois tordues, que ne renierait souvent pas Meshuggah, tout en réussissant à se dégager de l’influence de ces derniers par une approche plus organique, avec un côté groovy qui me rappelle des groupes de néo comme Coal Chamber ou Static-X, mais si la musique des polonais est plus agressive et technique que celle de ces groupes assez datés.
Cependant, plutôt que de surcharger leur musique avec de l’esbroufe, les membres de Ketha se focalisent sur des titres efficaces, et réussissent à ménager des morceaux à la fois complexes et entrainants, qui restent aérés malgré un jeu basse/batterie chargé. Le résultat en est donc assez curieux, il y a même carrément des basses slapées que ne renierait pas Korn, et qu’on avait pas entendu depuis un moment dans du metal, ça amorce des grooves chaloupés, et renforce le contraste avec les riffs épileptiques au son bien gras. Le chant est lui assez sporadique et plus commun, prenant la forme de cris secs expulsés, légèrement déments mais sans surprise.
En une intro, 7 morceaux et une trentaine de minutes, le groupe va à l’essentiel et arrive à proposer quelque chose de personnel et rafraichissant. Sans être vraiment hors du commun, leur musique sonne tout de même assez bizarrement pour intriguer. Difficile de les cataloguer, comme ils cultivent un look les apparentant à la scène indus, on peut les y ranger par défaut mais on est assez loin du compte finalement.
Au moins on ne peut pas dire que le groupe s’engouffre dans un style déjà surchargé, c’est même plutôt téméraire de s’engager à ainsi rebooster un certain son néo un peu désuet avec une complexité rythmique et une agressivité supplémentaire. Premier jet prometteur mais un peu court et c’est comme s’il manquait un supplément de créativité permettant à quelques morceaux de sortir vraiment du lot. A vérifier sur le deuxième album qu’ils vont bientôt enregistrer.
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pour info Zatokrev sont Suisse. « si on est aussi dans le domaine du gros son » je dirais plutôt « son propre » parce que Ketha à côté de Black Sheep Wall (RIP) c’est des enfants de coeur…
Encore une fois, un bon groupe passé inaperçu qui a enfin sa chro ! Cela dit, je trouve que même si les influences tombent assez justes, il faudrait remettre un peu plus dans le contexte : Ketha est un pur produit de la scène math-metal polonaise, scène aux compos et au son ultra-propres ,qui réussit à se faire une identité très forte dans un milieu où tout le monde ou presque sonne pareil. Je citerai Neuma, Kobong, et même Nyia (plus complexe).
Bref une scène qui a déjà fait ses preuves et qui continue d’en mettre plein la vue.
@Rémi : il y a au moins un français dans Zatokrev, de Besançon ou Mulhouse, je sais plus…
Sorte d’hybride tirant son inspiration chez Meshuggah/Mnemic et un son néo très proche de ce que faisait Mudvayne(lui-même inspiré par le math-métal)… notamment par l’apport de la basse slapée…. sympathique mais manquant encore un peu de profondeur et d’ame…