Virgin Black s’est lancé dans un projet ambitieux pour un petit groupe australien, celui d’écrire 3 albums de requiem. Requiem Mezzo Forte est la première partie du triptyque, les autres mouvements (Pianissimo et Fortissimo) seront tour à tour quasi-exclusivement orchestrale et d’orientation plus métallique. Pour l’accompagner dans sa tâche, le groupe a fait appel à l’Adélaïde Symphony Orchestra dirigé par Bruce Stewart.
L’œuvre que nous propose Virgin Black est tout à fait unique dans la sphère metal. Le groupe vient d’écrire un véritable opéra pour les morts. Seul la troupe australienne était capable d’une telle tâche, notamment lorsque l’on connaît la religiosité de sa musique. Requiem Mezzo Forte est le premier disque de metal symphonique propice au recueillement car l’œuvre en question ne s’apprécie pas en faisant la vaisselle et en surfant sur le net en même temps.
L’atmosphère est grave et solennelle, peu enclin aux élans physiques. L’instrumentation rock (guitare, basse, batterie) s’efface pour laisser place à l’orchestre qui tisse de sombres atmosphères, au chœurs majestueux et au duo entre la soprano Susan Johnson et le chanteur et compositeur (avec la guitariste Samantha Escarbe) Rowan London. Ce dernier, après le 1er album de la troupe australienne, s’en est allé prendre des cours de chant avec un professeur d’opéra d’élite ; le chant ténor qu’il déploie tout au long de ce Requiem a de quoi bouleverser l’auditeur. Il en est de même pour la guitare de Samantha qui marque de sa chape de plomb les passages les plus graves. La demoiselle est tout le contraire de ces guitaristes qui se mettent en avant trop fréquemment, agissant par excès de pédanterie musicale. Elle sait aussi partir dans des envolées mélodiques raffinées. Quelques growls death accompagnent les passages les plus ténébreux.
L’œuvre dépouillé et unique que vient d’écrire Virgin Black touche avant tout l’âme de par sa dimension religieuse. Elle n’est décidemment pas faite pour un public metal lambda de par son manque d’accessibilité pour des gens chez qui le riff gras règne en maître. Ce triptyque risque à coup sûr d’être une des œuvres les plus atypiques et raffinées de l’histoire du metal. Virgin Black ou le metal des anges.
P.S : A noter que sur la myspace du groupe, il y a un trailer de Requiem Pianissimo et un morceau entier de Requiem Fortissimo prévu pour février 2008 et qui donne dans une genre de funeral doom avec orchestre. On n’a pas fini d’entendre parler d’eux.
- requiem, kyrie
- in death
- midnight’s hymn
- …and i am suffering
- domine
- lacrimosa (i am blind with weeping)
- rest eternal
Un bien bon album mais qui me transporte moins que les précédentes oeuvres.Pourquoi?C’est trop clinquant et grandiloquent et la magnfique pureté et fragilité du groupe qui me faisait fondre disparait sous cette chappe de flonflons.
Et oui en effet l’extrait du prochain album est surprenant.Du bon vieux Doom/Death des familles façon My Dying Bride et Paradise Lost des années 90 avec toujours la touche sympho.A voir..
entièrement d’accord avec Silenius pour cet album, je préfère largement les précédents
Là où les autres esquissent,Virgin Black agite dans une certaine forme d’aboutissement sa logique accoustique,délaissant les terres électroniques pour se focaliser avec un lyrisme tout classique sur cet album pour dégager une certain vision de la tragédie à la sauce métal.Beaucoup moins évident que les autres album,on voit vraiment le travail sur ces sonorités naturelles et aussi le boulot sur les arrangement apportés par l’Adelaide Symphony Orchestra qui servent le sens de ce disque,et en plus de citer MDB ou Paradise,on peut aussi penser à Opeth et Haggard,un disque moins direct que ses petits frères mais peut être plus apte à affronter les âfres du temps,l’avenir nous le dira,pour l’instant je le trouve excellent!
Cet album me tente bien. Par contre j’ai vu qu’une version « de luxe » existait en plus de la version simple. Quelqu’un sait si elle vaut vraiment le coup ? (packaging et contenu)
Jamais vu de version « de luxe » pour ma part…
Vu sur Amazon : « Edition limitée double digipack pour ce quatrième opus des Australiens. Le CD bonus contient 4 bonus tracks ainsi quun clip vidéo ».