Venetian Snares – Filth

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Style: breakcore/classiqueAnnee de sortie: 2009Label: Planet Mu

Moins inspiré qu’à l’habitude mais plus à l’image de ses concerts, le Venetian Snares nouveau a mangé du speedcore et perdu en subtilité ce qu’il a gagné en violence. A l’évidence, les fans de My downfall (original soundtrack) et de Rossz Scillag viennent de recevoir un violent doigt d’honneur qu’ils avaient peut-être déjà ressenti sur Detrimentalist, plus jungle, plus dansant, à l’exception du titre de conclusion, « Miss balaton », atmosphérique et orné d’un peu de violon.

La discographie de Venetian Snares s’étoffe donc d’une nouvelle direction inattendue. Hommage non déguisé à la scène techno hardcore et rave belge, anglaise et française m’a ton dit en coulisse. J’écoute et je répète donc précisément ce qui est écrit sur le prompteur car je ne l’aurais pas perçu moi-même. Ceci dit, qu’importe la provenance géographique de l’influence, c’est d’un son froid, épileptique et injecté de speed dont on parle.

Cet emprunt à la techno hardcore se sent surtout dans le minimalisme Venetian Snaresien (donc pas si minimaliste que ça) des rythmiques qui n’explosent plus comme les spasmes d’une horde de gamins rivés à un Pikachu en furie. Pirouette stylistique inattendue pour le roi du breakcore, genre auquel il renie toute appartenance. Genre inexistant de toute manière puisqu’ à l’instar du classement « rock indépendant » des disquaires, il n’existe que pour faciliter la vie des journalistes et des labels afin de créer un bon petit ensemble facile à repérer. Venetian Snares s’en va donc rejoindre Manu le Malin mais n’oublie pas son éclectisme pour autant.

Filth donc car les raves se font dans la boue. Filth car l’on parle de sexe et de chair entremêlée. De cul et pas de romantisme. Si l’amour n’est pas là autant prendre le plus de plaisir possible dans toutes les positions possibles. Ce disque parcours donc le spectre de l’electro cradingue, celle qu’il n’est pas respectable de mettre dans les pages des magazines rock plus intéressés par le trip hop ou l’ambient intellectuelle. Le type même de musique électronique qui m’emmerde royalement en temps normal mais m’amuse énormément quand la moulinette canadienne passe et repasse dessus bien fermement. Il va y avoir des déçus, des gens prêts à cracher, vomir dessus et affirmer que l’on ne les y reprendra plus. Ceux là attendent autre chose de Venetian Snares. J’ai eu ma dose pour cette année et je suis donc content jusqu’à l’année prochaine. Merci tout de même tonton de nous offrir un nouvel EP en juin. Il y a fort a parier pour qu’il soit encore différent.

  1. deep dicking
  2. crashing the yogurt truck
  3. labia
  4. mongoloid alien
  5. chainsaw fellatio
  6. kimberly clark
  7. calvin kleining
  8. kakarookee hates me
  9. splooj guzzlers
  10. pussy skull

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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2 Commentaires

  1. Faya says:

    Je lui ai trouvé des réminiscences de Calvacade celui là, mais bien moins mélodique. La cuvée 2009 c’est pas trop mon trip, rendez vous avec la suite ^^

  2. guim says:

    Oulà speedcore, faut pas abuser, Venetian a été beaucoup plus core sur pas mal de ses autres disques déjà antérieurs à Rossz. Et même niveau hardcore on est loin des légendes du genre comme Manu , juste que le clin d’oeil est ici assumé en pastiche cf « kakarookee hates me ». Les amateurs auront remarqué comment Venetian joue avec les lignes cheap, 8 bits, pour flirter avec ce qu’on a appelé la hardtek chère à certaines free party européennes (marrant de foutre les spiral tribe à l’amende en faisant suer l’agent orange à coups de boucles étranges quoi), les nappes que l’on retrouve sont plutôt des nappes acid et cheezy mais elles sont généreusement percutées de break toujours bien sentis ou de dissonances noisy peu ragoutantes, on sent aussi le propos vintage complètement assumé avec des samples et des sonorités sorties de fruityloops. Exercice de fond et de forme finalement qui ne touchera que le passionné, en dehors de ça l’album ne touchera que très peu de monde je suis d’accord.

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