C’est la guerre ! Voilà en quelques mots comment on pourrait résumer la teneur de ce premier album de Nesseria qui fait suite à 3 splits remarqués avec Venosa, Cyberne, ou encore Fuck the Facts, pour n’en citer que quelques-uns.
Clairement pas attaché à se rendre facilement catégorisable, le groupe français joue sur plusieurs tableaux, sans opportunisme aucun, affichant une détermination et une hargne peu communes… C’est clairement cette hargne, pour ne pas parler de haine même, qui nous saute à la gorge à l’image du molosse de la (très réussie) pochette du disque, dès le premier morceau au titre évocateur « A Ceux qui nous ont Lâchés ».
Pour se risquer à une description rapide, on dira que Nesseria produit un métal bien dégueulasse et violent accompagné de vocaux hardcore éructés, littéralement dégueulés même, à tel point que les paroles pourtant en français, sont de prime abord absolument incompréhensibles (à l’exception de quelques mots par-ci par-là). Le groupe a heureusement la bonne idée de mettre à disposition les paroles en téléchargement sur son myspace et dans le dossier promo envoyé, on peut donc penser et espérer qu’elles apparaîtront dans le livret de l’album. A la lecture de ces textes, on constate sans surprise qu’ils sont à l’image de la musique c’est-à-dire virulents, agressifs et revendicatifs : Adrien dégueule sa haine de la société, de la politique et de la religion. On en attendait pas moins.
Tous les titres sont frondeurs, concis (souvent au format hardcore, sous la barre des 2 minutes) et d’une efficacité incroyable. Mention spéciale au titre « Le Quatrième Age » qui lorgne presque vers le black metal avec son ambiance poisseuse et étouffante au possible.
Un peu à l’image de Kickback sur son dernier excellent album, Nesseria fait s’accoupler la violence et l’agressivité du métal extrême à la frénésie et l’urgence du hardcore.
Le résultat est terrible, puissant, et l’ambiance toujours bien lourde et poisseuse, même sur les derniers titres qui ralentissent le tempo pour proposer en apothéose un « Les Filles de Dieu » aux paroles non plus hurlées, mais déclamées cette fois et dont les paroles sont en fait des extraits de la plupart des poncifs et saloperies à l’encontre des femmes qu’on trouve dans les écrits religieux qu’il s’agisse de la Bible, du Coran ou des textes fondateurs du bouddhisme.
Enregistré au Drudenhaus Studio des anciens Anorexia Nervosa, l’album jouit d’un son énorme, suffisamment lourd et malsain (les sonorités rappelant parfois Deathspell Omega comme sur « Havixbecker Strasse ») pour coller parfaitement au son et aux textes sans concession du groupe.
En résumé, ce premier album de Nesseria est une véritable calotte derrière la nuque, un bras d’honneur adressé au système, et un parfait destop pour conduits auditifs encrassés, garanti en efficacité.
Reste plus qu’à voir ça sur scène, m’est avis que ça doit faire mal, très mal… La guerre je vous dis !
Tracklist :
- a ceux qui nous ont lâchés
- arkhangelsk
- havixbecker strasse
- par pertes et profits
- le quatrième age
- les alternatives
- pyramide
- ministère de la concurrence culturelle
- 53%
- les filles de dieu
L’album est écoutable en streaming ici : http://www.vs-webzine.com/new.php?page=new-itw&id_news=1027&pagh=&droite= . Allez donc m’écouter cette bombinette!
J’avoue ne rien lui trouver de rare à cet album…