Ital Tek – Hollowed

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Style: post-dubstep/dark ambientAnnee de sortie: 2016Label: Planet Mu RecordsProducteur: Alan Myson

Ital Tek est le projet d’Alan Myson, anglais originaire de Brighton bidouillant à sa guise les sons depuis 2008. Découvert pour ma part avec l’excellent album Nebula Dance (2012), j’ai pu assister à l’évolution de son projet, plutôt lumineux (et « dansant ») à cette époque, jusqu’à aujourd’hui et ce Hollowed, à l’atmosphère très ténébreuse.

Le dubstep (attention, sa version « intelligente », pas celle qui passe dans les pubs télé ou en clubs branchés) d’Ital Tek s’agrémente d’atmosphères crépusculaires parfois quasi drones, dessinant lentement des paysages minimalistes où la répétition de séquences hypnotiques est reine. Mais chaque séquence est pensée dans ses moindres détails, faite de modulations tantôt discrètes, tantôt plus présentes, quoi qu’il en soit le trip demeure fascinant.

Hollowed démarre par « A Delicate Balance », titre ambient déployant une atmosphère méditative sous sa noirceur. Une noirceur prenant une autre dimension pendant « Redeemer » et la puissance de ses samples de chœurs « ritualistiques » pris dans l’écho, une sensation tellement saisissante qu’on n’a plus rien à foutre de son extrême répétition. Avec sa rythmique oscillante créant presque le même effet que le bruit d’un IRM, « Beyond Sight » développe pourtant à nouveau une dynamique prenante grâce à l’apparition de synthés à l’esprit un brin rétro.

La suite reste tourmentée, opaque, avec tout de même quelques « respirations », puis l’on semble peu à peu quitter le trou noir dans lequel on était en train de s’immerger: pendant « Murmur » d’abord, pendant laquelle l’onde se fait plus mélodique (alors que son traitement est pourtant plus sec, au niveau des percussions notamment), « Aquamarine » et ses cascades de notes synthétiques évoquant des bulles d’air remontant à la surface au cours d’une plongée subaquatique ou encore le grésillant mais enivrant « Reflection Through Destruction ». Une tendance à la luminosité qui va ensuite crescendo jusqu’au final de cet album, entre la montée en puissance émotionnelle de « Jenova », l’extrême douceur de « Vesper » jusqu’au final « Vacuum I », symbolisant à lui seul cette transition très progressive de l’ombre vers la lumière.

Hollowed est un album beaucoup moins immédiat que pouvait l’être Nebula Dance (seul le rythmé « Cobra » établit un certain lien avec le passé). Ital Tek maitrise toujours autant les textures, oeuvrant ici davantage dans l’ambient et l’expérimental (Myson a beaucoup écouté la Symphonie n°3 d’Henryk Gorecki – œuvre très mélancolique – pendant la conception de Hollowed, d’où sa tonalité générale) pour une immersion plus délicate, plus exigeante mais qui révèle son éventail de sensations au fil des écoutes (de la peur/claustrophobie à une certaine forme de sérénité). Amateurs de Burial, Raime, Lorn voire Mondkopf, jetez-vous donc sur ce Hollowed !

  1. A Delicate Balance
  2. Redeemer
  3. Beyond Sight
  4. Terminus
  5. Cobra
  6. Nex
  7. Memory Shard
  8. Murmur
  9. Aquamarine
  10. Reflection Through Destruction
  11. Jenova
  12. Vesper
  13. Vacuum I

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beunz
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