Après plusiseurs jours de rumeur (où l’on sentait bien que quelque chose d’important se tramait), c’est début septembre 2024 que l’annonce du retour de Linkin Park a été officialisée, avec présentation de non pas un nouveau chanteur mais d’une chanteuse : c’est en effet à Emily Armstrong (frontwoman du groupe américain de rock alternatif Dead Sara) que revient la lourde tâche de succéder au très populaire Chester Bennington qui a choisi de mettre fin à ses jours en juillet 2017.
Le groupe dans ce nouveau format a immédiatement libéré tout d’abord un nouveau titre, « the Emptiness Machine » qui n’est autre que le très efficace premier morceau de ce nouvel album paru le 15 novembre, avant d’en révéler deux autres (un « Heavy is the Crown » tout à fait consensuel et dans la lignée de ce qu’on attend du groupe, et un « Over Each Other » un peu plus clivant car très mélodique et faisant la part belle au chant d’Emily) à quelques semaines d’intervalle, pour savamment orchestrer l’attente autour de ce From Zero.
Un album très efficace qui ne déçoit pas et devrait même en toute logique combler les amateurs du groupe, orphelins depuis très longtemps maintenant.
Constitué de 11 titres il permet à LP de proposer une bonne synthèse de son style, entre moments explosifs (voir même agressifs et les plus metal depuis un moment, comme sur « Casualty » ou « IGYEIH »), plus « rock » comme sur « Over Each Other » donc mais aussi sur le très pop « Stained », avec entre ces deux extrêmes des morceaux néo métal aux refrains léchés et très efficaces, dans l’esprit de ce que nous a (presque) toujours proposé LP : « Two Faced », « Cut the Bridge », « the Emptiness Machine », « Heavy is the Crown » sont en effet autant de petites pépites qui ne feront pas tâche dans la disco de LP et permettront même d’oublier les quelques malheureux albums moyens/médiocres que le groupe a malheureusement sorti (en particulier Minutes to Midnight et l’immonde One More Light). Le tout avec une production parfaite et un son qui ne manquera pas d’évoquer les deux premiers albums du groupe, pour le plus grand plaisir des nostalgiques.
Mike Shinoda est pour sa part fidèle au poste et à lui-même, et l’on retrouve même les scratches de Joe Hahn à plusieurs endroits sur le disque. Mais le plus important évidemment était de savoir comment allait s’en tirer la petite nouvelle… Et il faut peu de temps pour acquérir la certitude que le groupe a très bien choisi sa nouvelle chanteuse, qui s’avère largement à la hauteur des attentes placées en elle, dans un registre qui ressemble finalement pas mal à celui de Chester : habile tant dans le chant clair et posé que dans les hurlements puissants, elle s’impose comme une évidence dès la première écoute de l’album.
Certains n’ont pas perdu de temps pour hurler (un peu tôt) à la trahison à l’annonce de présentation d’Emily Armstrong, ce qui est à mon sens tout bonnement ridicule, malgré tout le respect que l’on pouvait avoir pour Chester. La vérité c’est que Linkin Park est de retour avec un très bon album, parfaitement dans le ton de ce que l’on pouvait espérer de mieux venant des américains. Il y a donc toutes les raisons pour les amateurs du groupe de se réjouir de ce retour, qui ne devrait probablement pas faire changer d’avis les détracteurs du groupe.
Tracklist :
01 – From Zero (Intro)
02 – The Emptiness Machine
03 – Cut the Bridge
04 – Heavy is the Crown
05 – Over Each Other
06 – Casualty
07 – Overflow
08 – Two Faced
09 – Stained
10 – IGYEIH
11 – Good Things Go