Rares sont les groupes à pouvoir légitimement se targuer de ne pas faire partie de la horde des suiveurs éhontés. Le fait est peut-être encore plus rare au sein du mouvement black metal pour des raisons qui ont déjà fait l’objet de maints débats et qui n’ont pas lieu d’être ici. Xasthur et Leviathan font clairement partie de ceux dont les influences ne transpirent pas par les pores de chaque note et qui ont su apporter une « patte » personnelle. Pour ceux qui ignorent tout de ces deux excellents combos, et pour faire vite, on pourrait aisément leur attribuer le titre de fer de lance de la scène black américaine actuelle. Américaine oui, vous avez bien lu. Ce pays qui, dans l’inconscient collectif cher à cet escroc de Jung, a plutôt tendance à s’apparenter à l’antithèse de la profondeur des sentiments ou à une terre d’élection de la superficialité a su enfanter des groupes se revendiquant de l’âme scandinave pratiquant l’un des styles les plus austères qui soient.
A écouter Xasthur, on se dit que le maître d’œuvre (eh oui encore un one-man band) est originaire d’une contrée riche en ambiances naturelles lugubres et quasi nord-européennes. Que nenni. Alhambra. Californie. Visiblement pas le genre d’endroit propre à faire émerger des réminiscences d’atmosphères du Vieux-Monde. Il doit être entouré d’une sacrée bande de blaireaux le Malefic pour nous pondre malgré tout une telle ribambelle d’hymnes à la noirceur tout au long de sa (déjà longue) discographie. Vous l’aurez compris, on est ici en présence d’une démonstration de dégoût lancinant, âpre, de froideur extrême. On pourrait presque qualifier le style « d ’ambient metal » tellement il s’agit ici de mettre en place des atmosphères au travers d’une instrumentation assez minimaliste (mais jamais pauvre) et d’un chant ultra saturé, écorché et plaintif. La production accentue le caractère inexorablement pesant de la condition humaine, les vociférations semblant enfermées derrière l’asile que constituent les distorsions répétitives et une batterie étouffée et poisseuse. Pour ma part, je considère les titres de ce split comme parmi les meilleurs du groupe avec ceux d’un autre split, d’ailleurs: Nortt/Xasthur.
Sur la version CD – et contrairement à la version LP – le groupe nous gratifie d’une reprise d’un vieux titre de Katatonia : Palace of frost. J’avoue n’avoir jusqu’alors jamais entendu ce dernier, aussi me suis-je empressé d’écouter d’abord la version originale afin de percevoir l’apport des américains à la touche suédoise. Eh bien malgré tout le respect que je dois à Katatonia, Xasthur s’approprie de manière insolente le titre au point qu’il semble en être le véritable auteur ou plutôt révélateur.
Pour ce qui concerne Leviathan, la musique, bien qu’elle aussi axée sur la mise en place d’ambiances glauques et chargées d’ondes négatives fait preuve d’habitude de plus de puissance et de riffs torturés, agrémentées de mid-tempos et d’arpèges lugubres. Les structures sont en principe moins répétitives que chez leur compatriote (on pourrait d’ailleurs dire « son » compatriote car là aussi c’est d’un one man band qu’il s’agit) et le chant, mixé plus en avant, n’est là que pour manifester (vomir) une haine irrépressible. On peut pourtant affirmer que, sur ce split, Leviathan s’adonne à une pratique plus mélodique, atmosphérique faisant parfois penser, certes dans une version plus extrême, au Below the lights d’Enslaved (sur le fabuleux The remotest cipher). Au vu des récentes sorties (split avec Sapthuran, notamment où les mystères de West se font plus hargneux), il n’est pas importun d’avancer l’hypothèse d’un Leviathan qui serait venu « chercher » (ô combien fructueusement) son compagnon de route Xasthur sur son propre terrain (merde ce Unfailing Fall Into Naught est superbe !).
L’exercice de la reprise est également au rendez-vous (une autre différence avec la version LP) avec toutefois moins d’audace quant au choix du groupe (Judas Iscariot) et quant à l’interprétation qui, bien qu’accentuant la noirceur de la version originelle, n’apporte pas le même lot de surprise ou de démonstration de talent que ce qu’on aurait pu être en droit de penser.
Indispensable pour tous fans des 2 groupes (qui se le sont de toute façon déjà procuré) ; quasi idéal pour découvrir ces 2 fines lames (de rasoir), si on n’avait pour l’instant pas franchi le cap, qui ne manqueront pas d’accompagner vos soirées en compagnie de vos beaux-parents ou de votre voisin qui propose un barbecue tous les 4 matins.
- xasthur
- the eerie bliss and torture (of solitude)
- keeper of sharpened blades (and ominous fates)
- conjuration of terror
- instrumental
- achieve emptiness
- telepathic with the deceased (rehearsal 11/04)
- palace of frost (katatonia cover)
- leviathan
- unfailing fall into naught
- the remotest cipher (beside the last breath banished)
- where the winter beats incessant (judas iscariot cover)
Pour moi Xasthur l’emporte sur Leviathan sur ce split mais ce sont deux artistes complets et passionnants qui demandent a être connus en dehors de la scène Black Metal.
j’adore ces deux mecs! c’est énorme!
je ne vois pas ce qui vaut à hororo et à moi un tel engouement :D
M’a l’air pas mal ce petti slip, je vais essayé de jeter une esgourde dessus…
hein ?? il existe un slip Xasthur-Leviathan ??
du tout c’est un fake !
Il existe bien des strings Dimmu ou Manowar alors pourquoi pas des slips Xasthur !! Vu qu’apparement Kieron aime les sous-vêtements…