Engine Down revient avec un album éponyme toujours dans un emo-rock mélancolique et sophistiqué après le sympathique « Demure ».
En quoi Engine Down sont-ils plus intéressants que la tonne de groupes de pop-rock qui encombrent les bacs des disquaires?
Sûrement leur passé influencé par une certaine branche du hardcore qui ressurgit dans ce nouvel album par un côté pouvant rappeler le dernier Boysetsfire. Ceci est en effet leur 4ème album, les premiers enregistrements du groupe penchaient plus vers le screamo jusqu’à leur précédent album, « Demure » -qui les a fait connaître au public américain- où le groupe commence à pencher vers un rock indé où l’agressivité de leurs débuts est beaucoup plus contenue, mais où ils gardent certains riffs caractéristiques de l’émocore.
Les cris et la fougue post-hardcore ont été remplacés par un rock plus posé mais assez sombre, limite dépressif parfois mais en aucun cas la musique n’est devenu de la soupe radiophonique. C’est plus posé mais tout aussi intense, car la musique du groupe est toujours frémissante et spéciale, pas vraiment comparable à d’autres groupes, dissonante de malaise par moments, comme sur « In Turn », qui dans un crescendo constant culmine sur une rythmique percutante accompagnée de fluets cris de desespoir. Dès qu’elle s’anime, la musique d’Engine Down s’appuie en effet sur des rythmiques qui tout en restant simples sont exécutées avec une frappe précise et puissante et enrobées de breaks intéressants, qui empêche le tout d’être un peu mou. Le titre « Rogue » et ses attaques syncopées en est un bon exemple. Ce jeu de batterie est d’ailleurs étonnant et bienvenu car opposé aux guitares qui sont en général plutôt légères, même quand elles sont saturées. Celles ci posent les atmosphères, la voix apportant les mélodies principales.
Le chanteur Keeley Davis est un élément assez perturbant qui pourra déranger certains, en effet sa voix est assez lisse mais possède une sonorité assez peu commune, un peu désabusée, suivant des lignes mélodiques sans fioritures. Elle est d’ailleurs à la longue un peu monotone, abandonnant toute énergie pour une sorte de nonchalance. Elle peut toutefois emprunter des mélodies assez envoûtantes sur certains titres comme les refrains de « Long Time Waiting » où « 101 ». Les refrains en général sont particulièrement réussi sur l’album d’ailleurs.
Dommage que les morceaux restent tous dans un style assez proche, d’autant que finalement cet album éponyme est assez proche de « Demure », mais je trouve qu’il l’égale en qualité. Par contre, il n’y a pas vraiment eu d’évolution dans la musique du groupe ce qui peut finir par lasser.
Engine Down contient tout de même de bons titres qui raviront les amateurs de rock emprunt de sensibilité. Malgré sa simplicité, il réussit à toucher l’auditeur avec un son assez à part dans le paysage actuel.
MP3s :
- rogue
- and done
- control group
- cover
- in turn
- long time waiting
- too much of a good thing
- 101
- the walk in
- standby
- well read
- etcetera
« Sûrement leur passé influencé par une certaine branche du hardcore qui ressurgit dans ce nouvel album par un côté pouvant rappeler le dernier Boysetsfire. »
Je ne vois vraiment pas où se trouve la similitude avec BSF. Il est clair que les deux premiers albums d’Engine down étaient bcp plus -core, que les deux suivants (un peu trop power pop à mon goût) mais de là à les connecter vers BSF, j’ai du mal. A l’image de Sensefield, Engine down s’enfonce malheureusement dans une formule un peu fâde, nettement moins intense. Je les attendais au tournant après un « Demure » un rien décevant, celui-ci l’est encore plus… Ceci dit, Engine down reste ce qu’il est, càd l’auteur de deux toutes grosses perles à leurs débuts. La suite est nettement moins convaincante…