Formé en 1993, sous le nom de Hocico, ce cultissime duo mexicain (que je découvre à peine, honte sur moi) incendie depuis cette date les dancefloors des soirées goth/indus. Sa recette ? Une musique qualifiable de dark/electro absolument irresistible.
Pour ceux à qui le genre pourrait ne pas parler, je dirais qu’on a affaire au côté sombre de la techno que tout le monde connaît.
Les bases sont en effet les mêmes, des beats de folie qui vous donnent envie de remuer et de sauter partout.
Sur cette base commune, vient se greffer une ambiance très sombre, voire malsaine, grâce à des effets de synthé et surtout une voix susurrée et trafiquée (qui évoque celle qu’on peut entendre sur un combo comme Front Line Assembly), avec alternance de chant en anglais et en espagnol. Ces éléments rappellent ceux que l’on retrouve dans l’indus, et en effet l’ambiance sur les compositions de Hocico est parfois assez proche. Toutefois ne nous méprenons pas, on ne trouve pas sur ce Wrack and Ruin, la moindre trace de guitare, et il ne vient jamais à l’idée de le regretter!
Proposant des titres majoritairement longs, le combo réussit brillamment à créer un ensemble à l’unité particulièrement impressionnante. On n’a jamais l’impression d’avoir affaire à une compilation avec des morceaux qui n’ont aucun lien entre eux, comme c’est parfois le cas sur certains disques de musique électronique.
Au contraire, les morceaux font ici vraiment tous partie du même ensemble et cela s’entend assez nettement, bien que tous ne soient pas nécessairement enchaînés.
Variant avec réussite les tempos, ce Wrack and Ruin alterne brûlots incendiaires pour dancefloors (le fabuleux single « Born To Be Hated », l’excellent « Tales From The Third World » entre autres), avec des morceaux plus mid tempos, mais non moins réussis (comme ce « Spirits Of Crime » aux délicieux relents new-wave ou « Ecos » qui semble laisser entrevoir la lumière le temps de quelques mélodies « optimistes »), voire même des parties quasiment « ambiantes » comme le magnifique et très sinistre « Oracion Nocturna » et ses sonorités d’orgue, ou le final « Padre No Nuestro », reposant sur des bruitages inquiétants à glacer le sang.
Je n’avais pas autant scotché sur un album d’électro depuis les anciens Front Line Assembly (quoique ces derniers soient un peu plus « indus »), et je recommande vivement à tous les amateurs ouverts d’esprit de musique eklektik, de se jeter sur cet album absolument génial… Si vous n’êtes pas allergiques aux sonorités électro, vous allez adorer…
- el infierno que viene
- tales from the third world
- bizarre words
- spirits of crime
- born to be (hated)
- love posing as a prostitute
- ecos
- oracion nocturna
- death as a gift
- padre no nuestro
Clair que cet album déchire un maximum, quelle claque!! je ne connaissais pas non plus ce groupe avant, et c’est certainement une des révélations des ces derniers mois. Juste un petit point d’orgue à ton excellente chronique: j’aurais rajouté deux points de plus à la note ;-)
Bah en fait je pense que je préfère le précédent « Signos de Aberacion »… Mais on reste dans l’excellent!
hihi c’est génial, j’ai découvert ça il y a un mois je suis accro.
il ya encore peu je ne connaissais pas très bien l’EBM et le mouvement
dark-electro si ce n’est par wumpscut.
Déçu par le métal et l’indus je n’avais plus qu’à réécouter les classiques pour
la énième fois (NIN, Ministry). Depuis que j’ai Internet, c’est au contraire la véritable bouffée d’oxygène!
A mon avis ce groupe possède un potentiel et un charisme qui dépasse de loin l’étiquette « dark-wave » : ces garçons en veulent et ça s’entend!
Et il suffit de mater leur DVD et écouter ce qu’ils font en side-project pour s’en convaincre…
Les ambiances crées par Rasco sont tristement magnifiques:
elles portent en elles l’âme du Mexique moderne, sorte de nébuleuses chaotiques ne pouvant sortir que de l’esprit démentiel d’un chaman cyberpunk!
Car il ne faut pas s’y tromper, ce groupe a bel et bien l’étoffe des plus grands:
tout simplement génial!