Showbread – No Sir, Nihilism Is Not Practical

1 Commentaire      941
Style: revival rock à duo de voix hardcoreAnnee de sortie: 2004Label: Solid State Records

Showbread fait partie de ces nouveaux talents signés chez Solid State (avec les excellents He Is Legend et les bruyants The Chariot), label apprécié des catholiques mais dont les groupes ne le sont pas forcément. Je trouve ça un peu débile cette scène hardcore « catho » amerloque, surtout que pas mal se limitent exclusivement à ces groupes là.
Showbread ont un nom référence à la bible, des pains distribués par Jésus je crois. Ca me fait penser à « Jésus 2, le retour » et son « j’ai jamais vu quelqu’un distribuer autant de pains à la fois » parce Showbread distribuent plus ce genre de pains là. Le groupe envoie comme il faut, pas de mièvrerie et de bigoterie(à part sur 2 titres différents et assez nuls) ou de coeurs gospels ici, de toutes façons Solid State nous ont habitué à du bon, et Showbread, ma foi, ne sont pas mauvais.

Ils sont 7, dont 2 chanteurs et un dj/samplers, ce qui est assez remarquable, surtout qu’ils s’habillent tous pareils sur les photos. Heureusement pas de masques par contre. Ils appellent leur musique du « raw rock », ce qui assez approprié, le fond étant très rock n’roll, des riffs simples et bien rentre dedans, une rythmique binaire martelée. Showbread ne jouent pas une musique vraiment aggressive mais assez intense qui a sa place dans la scène hardcore tout de même. Par contre les 2 voix, elles, arrachent, dans le genre hardcore bien barrées à la Blood Brothers dans leur tendance excitée.

L’esprit rock n’ roll des seventies n’est pas ce qu’il y a des plus original dans la scène rock actuelle, mais ils y ajoutent la folie et la violence d’aujourd’hui, et le font mieux je trouve que tous les groupes revival « super fashion ».
De plus les sons synthétiques rajoutés par le sampler font assez exotiques, ils n’ont rien de scratchs ou synthés, ce sont plutôt des bruits noises assez divers, ils sonnent d’ailleurs souvent assez vieillots limite à la Kraftwerk mais c’est plutôt adapté ici, c’est pas vraiment du cyber-métal.

Il y a d’ailleurs un court interlude assez inutile, « Sampsa Meets Kafka », qui comporte des hurlements posés sur une rythmique électro aux sons assez « dancefloor » mais sursaturés plus quelques bips un peu désuets… Sons techno antiques aussi sur « Welcome To Plainfield Tobe Hooper » avec ces beats saturés additionnés à la musique qui apportent pas mal de pêche au morceau.

La simplicité est de mise, les riffs de guitares sont tranchants et directs, Showbread étant vraiment là pour envoyer le bois, je pense que leurs concerts doivent être assez mouvementés, ça m’étonnerait que les 7 restent statiques sur scène.

Certains morceaux calment quand même le jeu, les guitares laissant parfois la place à des bruits électroniques ou la voix devenant mélodique. Sur certains morceaux comme « So selfish… », la voix d’un des chanteurs prend des allures poppy comparables à celle de Ash, ce qui donne plutôt bien.

Par contre quelques titres n’ont pas grand intérêt. « The Missing Wife » est un acoustique avec un son de guitare très sourd et lointain, sorte de berceuse assez dispensable. Le simplissime et gnan-gnan « Matthias Replaces Judas » et ses paroles bibliques douteuses est une autre accalmie mais pas mieux réussie, surtout que la voix sur la fin part dans des élans bien nazes très radio rock us. Dommage que ces 2 morceaux détonnent un peu dans l’album, sans apporter grand chose. Ils auraient mieux fait de ne pas les inclure, ils gachent un peu le reste qui est heureusement est très différent.

Un peu répétitif et lassant à la longue, ce No Sir, Nihilism Is Not Practical est tout de même bien bon. L’album ne peut que plaire à ceux qui apprécie la scène revival rock mais qui aimerait voir un groupe lui apporter un peu d’énergie et de folie. Espérons que Showbread ne nous fassent pas part de leur idéologie pro-god et évitent les morceaux calmes sans intérêt dans leurs futurs albums. Un groupe à suivre, en particulier à aller voir en live.

Ecard ici.

  1. a llama eats a giraffe (and vice versa)
  2. dead by dawn
  3. mouth like a magazine
  4. if you like me check yes, if you don’t i’ll die
  5. sampsa meets kafka
  6. so selfish it’s funny
  7. the missing wife
  8. welcome to plainfield tobe hooper
  9. and the smokers and children shall be cast down
  10. stabbing art to death
  11. the dissonance of discontent
  12. matthias replaces judas
  13. the bell jar
jonben

Chroniqueur

jonben

Krakoukass et moi avons décidé de créer Eklektik en 2004 suite à mon installation à Paris, alors que disparaissait le webzine sur le forum duquel nous échangions régulièrement, ayant tous deux un parcours musical proche entre rock et metal, et un goût pour l'ouverture musicale et la découverte perpétuelle de nouveautés. Mes goûts se sont affinés au fil du temps, je suis surtout intéressé par les groupes et styles musicaux les plus actuels, des années 90s à aujourd'hui, avec une pointe de 70s. J'ai profité pendant des années des concerts parisiens et des festivals européens. J'ai joué des années de la guitare dans le groupe Abzalon. Mes styles de prédilection sont metal/hardcore, death technique, sludge/postcore, rock/metal prog, avec des incursions dans le jazz fusion et le funk surtout, depuis une île paumée de Thaïlande. 

jonben a écrit 528 articles sur Eklektik.

Up Next

Groupes cités dans la chronique

Vous pourriez aussi apprécier

Commentaire

  1. Crusto says:

    Et on appelle ça comment? Du cathocore? Du Jesuscore?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *