Les mojitos c’est bon, c’est frais, c’est sucré mais ce n’est rien comparé au lendemain matin. Quand tu te réveilles dans ta chambre miteuse, la gueule blafarde avec la pire gueule de bois de ta vie. D’une certaine façon Désillusions est très certainement l’un des meilleurs remèdes. Remède certes violent je le concède mais lorsque tu te lèves totalement bousillé, ça ne fait pas aussi mal que l’on pourrait le penser. Si si je vous assure. Il suffit de considérer cette écoute comme un lavage de toute la merde que tu as encore dans la tête, le grand nettoyage de printemps, seul à même de te préparer à ce que le reste de la journée a en rayon pour toi. Tu as un besoin d’un exemple ? Tu sais ton salopard de proprio qui vient justement ce matin te réclamer pour la énième fois ce mois-ci sa traite alors que cet enculé doucereux te laisseraient les ruines de Wall Trade Center s’effondrer sur ton plumard sans lever le petit doigt. Il mérite tout ce qu’il lui arrivera, et Désillusions à défaut d’être le briseur de bail garanti saura le tenir à bonne distance. Tout locataire devrait posséder un exemplaire de cet album. Prémunissez-vous !
Avec ce premier opus enregistré et mixé au Drudenhauss Studio, Homestell vous donne la clé de la solution. Originaire de Laval, après deux démos et un split avec le groupe Field of Illusions, et grâce à une signature sur le label Français Customcore Records (comptant déjà dans ses rangs None Shall be Saved, Stillrise, In Other Climes) Homestell nous serre une mixture pour le moins brutale, oscillant entre le hardcore, le death voir le grind pour certains de ses excès. Une affiliation au travail de feu-Nostromo, feu-Inside Conflict ou aujourd’hui All Shall Perish ne semble pas usurpée. Et ce sont 12 titres qui illumineront ta rage et ta raison de psychopathe en cas de nécessité. C’est lourd, sombre, violent, très bien produit et n’a comme défaut que la comparaison à ces aînés. On l’excusera comme on balayerait une erreur de jeunesse.
En attendant, on aura droit à des textes en français d’une noirceur poisseuse accompagnés d’un chant hurlé, très bien maîtrisé quoiqu’un rien monotone par instants. Les guests du chanteur de Trepalium sur le morceau « Désillusion » et de Martin de Kevorkia sur « Feel It »feront oubliez cette monotonie qu’une fois encore l’on imputera à l’engouement d’une jeunesse sauvage.
Pour autant, tout à l’heure je parlais de nettoyer la merde. J’avais justement un ami qui disait prendre de l’acide au moins une fois tout les deux mois pour virer toute la merde de sa cervelle. Je dirai donc la même chose pour Désillusions. Sauf que j’en prend environ une fois par jour, comme des vitamines.
- intro
- damné
- des illusion
- sur la fin
- lettre humaine
- feel it
- equilibrium
- zone 0
- danse macabre
- alhaya
- vautours
- ex-nihilo
Ouais, mais non. J’ai jamais trop aimé ce que fait ce groupe, et c’est pas ce disque qui va changer mon avis là dessus. Trop répétitif, des riffs déjà entendus, ok, c’est bien joué, mais ça suffit pas. La voix est pas géniale aussi. Au départ j »aurais mis 9 et des poussières à ce disque, mais là je dirais 10-11, parce qu’ils sont lavallois comme moi, et parce que c’est loin d’être mauvais quand même.