Psykup + Kruger + Klone – 08 mai 2005 – Locomotive – Paris

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Affiche alléchante pour ce dimanche, j’attendais avec impatience ce concert qui devait réunir 4 très bons groupes avant l’annulation de Sikth. Donc ce n’est pas encore ce jour-là qu’on aura vu l’excellent groupe anglais qui semble bouder la France… quelque soit la raison de l’annulation, ils commencent à abuser!

Toujours est-il que les 3 groupes restant formait encore une affiche plus qu’impressionnante quoique apparamment pas très vendeuse vu la faible affluence. Aucun des 3 groupes n’est vraiment connu et la musique de Psykup est peut-être trop spéciale et rebute pas mal de métalleux généralement peu encluns à ce genre d’expérimentation. Je voudrai préciser que l’organisation fût nickel, peu d’attente entre chaque set, chaque groupe a joué vraiment longtemps et le son pour chacun des 3 groupes fût bon, largement meilleur que la plupart du temps à la Loco, surtout compte tenu de la musique jouée. Les lumières aussi très réussies accompagnaient très bien l’ambiance dégagée par chaque groupe. Mais c’est la musique fût bluffante ce soir là!

Klone est un de mes groupes français préférés donc j’avais vraiment hate de les découvrir en live et ils ne m’ont pas déçu. Comme je me plais à le répéter, le métal de Klone est à la croisée des styles que j’apprécie, c’est à dire des grosses rythmiques saccadées et des changements de tempos fréquents, mais aussi des passages mélodiques évolués et une voix polyvalente. Les influences de Meshuggah et Gojira sont perceptibles mais elles sont loin d’être flagrantes et mêlée à esprit beaucoup plus rock et mélodique, un son plus clair et une atmosphère pesante, accompagnée par une voix tour à tour death et mélodique qui donne vraiment très bien sur scène, les morceaux de Duplicate rendant aussi bien que ceux du dernier EP High Blood Pressure sur lequel est présent le nouveau chanteur qui se soir nous a montré l’étendue de son talent.
Le set n’a connu aucun moment de blanc, tous les morceaux sont liés par des sons ambiants envoyés par le clavier/samplers, même lorsqu’un des 2 gratteux casse une corde, le concert continue sans interruption.
L’atmosphère des lumières posait une ambiance parfaite pour le groupe, très sombre, faite de pénombre et clair obscur, avec des rayons de couleur provenant de derrière le groupe, parfait pour accompagner l’ambiance de la musique.
Le groupe était donc assez anonyme, le chanteur ne communiquant quasiment pas avec le public, seul le bassiste encouragea la foule de temps à autre. Même si celle-ci était assez clairesemée et statique, le groupe fût bien accueilli et applaudi à la fin du set. J’espère que ce concert aura permi à une partie du public de découvrir et d’apprécier Klone.

Je n’avais écouté que les titres de Kruger téléchargeables sur leur site, trouvant leur musique assez banale à première écoute, mais elle rend en fait beaucoup mieux en concert, et je vais me plonger rapidement dans l’album pour me refaire une idée. En effet, Kruger sur scène c’est un très gros son, des passages lents où les basses font vibrer le corps, d’autres plus entrainants, à la croisée du sludge pour la lourdeur et du post-hardcore pour les passages planants, de bons riffs répétés de façon lancinante. Le chanteur pose des cris rapprochable de ceux de Cult of Luna dans un vieux micro des années 50, il a une bonne présence sur scène, mais la musique reste souvent instrumentale, le groupe partira même dans un titre de 10 minutes presque sans voix. Le set fut là encore assez long et évoluera d’un sludge/hardcore bien agressif vers des morceaux plus hypnotiques, où les riffs lancinants se chargeront de meubler l’atmosphère. Très bonne découverte que Kruger en concert, ces suisses francophones mérite de l’attention.

La tête de l’affiche de la soirée, ceux pour qui la majorité du public s’est déplacé arrive, et on constate immédiatement que la fosse s’est remplie à l’arrivée de Psykup. Même si la musique du groupe reste plutôt hermétique, Psykup a quand même ses fans et ça fait plaisir de voir un peu plus de monde devant ce soir.

Le concert commence par un a cappella de « Mrs Robinson » de Simon & Garfunkel en harmonies vocales qui part directement sur une grosse rythmique métal.
Le groupe est là pour nous en mettre plein la vue et c’est ce qu’il fera tout au long d’un set déboussolant qui piochera dans les 2 albums du groupe. car Psykup sont impressionnants de maitrise technique sur scène, que ça soit vocalement ou instrumentalement, tous les musiciens assurent des parties complexes s’enchainant à la suite des autres en passant du coq à l’âne, tout en gardant une réelle aisance sur scène, les 2 chanteurs assurant un contact permanent avec le public.
Ils feront un petit délire au milieu du concert en introduction de « Rock’n Roll assistance » en se faisant passer pour un groupe de poseurs, mais c’est clair qu’ils ne le sont pas, Psykup ne se prend pas la tête et ont vraiment une bonne attitude.
Le groupe alterne riffs thrashisants très moderne appuyés par un batteur phénoménal se laissant aller à des blasts surpuissants et des passages plus tripants, que ce soit funk ou rock alternatif, toujours avec une variété phénoménal, les passages se suivent mais ne se ressemblent pas.
Je pensais pas qu’ils arrivaient à gérer aussi bien la retranscription live de leurs morceaux. Les chants sont nickel, Mathieu comme Julien ont en plus des voix assez complémentaires, que ce soit dans les growsl et cris hardcore pour Mathieu et cris suraigus perçants pour Julien ou le chant mélodique, qui rend souvent admirablement bien en harmonie.
Ils reviendront pour un rappel commençant par le terrible « L’Autruche » qui ravira le public puis partiront dans un échange d’instrument spontané mais pas forcément réussi.

Le problème avec Psykup c’est qu’il est facile d’être rapidement saturé par leurs délires, par les voix hystériques, les changements incessants, j’ai bien aimé la plupart du set mais ils m’ont un peu saoulé à la longue, le rappel s’éternisant devait être tripant pour eux mais un peu chiant du public. En plus je trouve qu’il leur manque des morceaux vraiment phares qui sortent du lot, là tous les titres sont des patchworks de passages complètement différents, on s’y perd.

Malgré cela le concert fut vraiment phénoménal, Pskyup est clairement une valeur sûre du métal français.

Pûre soirée, c’est assez rare d’avoir 3 groupes à la musique personnelle et à la présence scénique remarquable de réunis, mais là, je recommende chacun de ces 3 groupes sur scène! Les premières parties n’ont pas fait pâle figure et psykup ont donné un show d’enfer, le tout baigné d’un son et lumière sans failles.

jonben

Chroniqueur

jonben

Krakoukass et moi avons décidé de créer Eklektik en 2004 suite à mon installation à Paris, alors que disparaissait le webzine sur le forum duquel nous échangions régulièrement, ayant tous deux un parcours musical proche entre rock et metal, et un goût pour l'ouverture musicale et la découverte perpétuelle de nouveautés. Mes goûts se sont affinés au fil du temps, je suis surtout intéressé par les groupes et styles musicaux les plus actuels, des années 90s à aujourd'hui, avec une pointe de 70s. J'ai profité pendant des années des concerts parisiens et des festivals européens. J'ai joué des années de la guitare dans le groupe Abzalon. Mes styles de prédilection sont metal/hardcore, death technique, sludge/postcore, rock/metal prog, avec des incursions dans le jazz fusion et le funk surtout, depuis une île paumée de Thaïlande. 

jonben a écrit 528 articles sur Eklektik.

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