Avec ses 42 minutes et 7 titres seulement au compteur (dont un dernier titre de 12 minutes qui est en réalité composé d’un morceau normal et d’une sorte de « ghost track » instrumentale de près de 5min30), the Unseen a tout de l’album de fin de contrat pour les poitevins de Klone. Et c’est exactement ce qu’il est : l’album qui leur permet de mettre fin à une collaboration douloureuse à en juger par les propos sans détour de Guillaume Bernard, qui semble soulagé de mettre un terme à la collaboration de Klone avec le label de Robin Staps (The Ocean), Pelagic. On ne sera donc pas étonné de constater que ce nouvel album montre un groupe dans sa zone de confort qui livre un disque qui ressemble presque davantage à un gros EP.
Est-ce pour autant un album anecdotique qui ne mérite pas qu’on s’y attarde ? Absolument pas. Auréolé de sa (encore une fois) superbe pochette, il est en effet un album de Klone, certes assez classique et avare en surprises, mais pour autant qualitativement dans la droite ligne de ce que propose le groupe depuis plusieurs albums maintenant et qui devrait donc ravir les fans du groupe qui attendent leur dose de metal/rock prog klonien mélancolique mais lumineux.
Ils retrouveront en effet tous les ingrédients qui font de Klone un groupe désormais immédiatement identifiable et qui lui permettent de briller dans le genre qui est le sien.
A commencer évidemment par la voix toujours impeccable de Yann, l’osmose avec la guitare et les superbes mélodies à l’avenant. A cet égard le morceau titre « The Unseen » de même que « Magnetic » pourraient largement figurer sur un best-of du groupe tant ils montrent un Klone au sommet de son art une fois de plus. « After the Sun » n’est pas loin d’être aussi émotionnel et lacrymal que son grand frère « Nebulous » à qui il fait beaucoup penser c’est vrai. On retrouve aussi le saxo, désormais passage obligé des albums de Klone, usé de façon archi-classique, sur un « Interlaced » un poil plus énervé que la moyenne des compos des poitevins depuis quelques albums (on reste pour autant bien loin d’un retour au metal des débuts) ou en fond sur le quasi jazzy « Desire Line » (le morceau que j’aime le moins mais cela tient à mon peu d’attrait général pour le genre jazz).
Pour compléter la tracklist, ce sont enfin un « Slow Down » mignon mais pas fou, mais surtout un très très bon « Spring » (sur la fin duquel Yann lâche quelques cris bien sentis) et sa deuxième partie atmosphérico-instrumentale qu’on pourrait venir taxer de « remplissage », mais qui fonctionne plutôt bien en clotûre d’album.
On saluera aussi une fois de plus, même si on est maintenant habitué, la place admirable laissée à la non moins admirable basse de Enzo, et le son franchement superbe de l’album, la production aérée mais puissante étant vraiment parfaite.
Vous l’avez compris dès le premier paragraphe de cette chronique : the Unseen n’est pas le meilleur album de Klone. Mais il est néanmoins un (très) bon album -de fin de contrat, difficile en effet de faire abstraction de son contexte quand même un peu particulier- qui devrait régaler les fans du groupe français, même s’ils pourraient aussi rester un peu sur leur faim du fait de la courte durée de l’album (le plus court depuis the Eye of Needle et même le plus court tout court si on retire la deuxième partie de « Spring »)… En attendant la suite des aventures de Klone, libéré du joug de Pelagic et dont on imagine qu’il n’aura aucun mal à trouver une nouvelle maison pour l’accueillir. Pour ma part je continuerai à suivre le groupe et à me réjouir de ses prochaines sorties, même si je ne cache (toujours) pas mon souhait de voir la bande faire un peu plus évoluer sa formule pour se renouveler davantage (et pourquoi pas un retour à des sonorités plus dures après tout merde??).
Tracklist :
01 – Interlaced
02 – The Unseen
03 – Magnetic
04 – After the Sun
05 – Desire Line
06 – Slow Down
07 – Spring