SUP est un groupe qui divise. Et dans les grandes largeurs qui plus est. Il semble en effet qu’on doive l’« adorer » ou le « détester ». Et bien je prends la plume aujourd’hui pour dire qu’on peut aussi tout simplement aimer et respecter ce groupe, sans tomber pour autant dans la frénésie collectionneuse (et tout à fait respectable du reste) qui habite nombre de fans du groupe. La preuve ? C’est mon cas.
S’il est en tout cas quelque chose qu’on ne peut enlever au groupe, c’est cette fière marque identitaire qui en fait un représentant à part sur la scène métal hexagonale, et même internationale.
Un album de SUP, ça se reconnaît en effet quasiment dès les premières secondes d’écoute mais ça se reconnaît également au soin apporté tant au digipack (superbe, avec ce vert chatoyant et ses illustrations des membres du groupe façon BD) qu’au concept de l’œuvre, toujours extrêmement scénarisé.
Je ne rentre pas dans le détail de ce scénario, primo car ce pourrait être légèrement fastidieux, et d’autre part car très honnêtement ça ne m’intéresse pas vraiment, même si je reconnais et tire mon chapeau au groupe pour le travail encore une fois accompli (sur les lyrics notamment).
Nan ce que j’aime moi chez SUP, c’est ce son, cette ambiance, toujours glacée, hypnotique.
Même si quelques petits changements interviennent certainement sur cette galette (la voix robotisée sur « Hybrid State » ou « Strange Vibrations » peut-être, l’orchestration plus grandiloquente peut-être), le quidam que je suis reconnais instantanément la patte du groupe, la même qui fait que j’adore des albums comme Room 7 de SUP ou Incubation du versant plus brutal (c’est relatif cependant) du groupe, Supuration.
Très clairement, non seulement Imago ne déméritera pas dans la discographie du groupe, mais il viendra même l’enrichir avec maestria, car cet album est véritablement magnifique.
A la première écoute j’ai bien senti que le potentiel était toujours là et que j’allais vite me sentir comme à la maison. Ce fut le cas pas plus tard qu’après 3 écoutes de la bête. Il faut donc être clair : il faut un petit temps pour rentrer dans cet album même lorsqu’on connaît et apprécie le groupe, alors si l’univers de ce dernier ne vous est pas familier, il vous faudra encore un peu plus de temps.
Mais le jeu en vaut la chandelle. Il n’y a rien à jeter dans cette quasi heure complète de musique, et il y a même beaucoup de morceaux qui deviendront sûrement des classiques du groupe. Au hasard les superbes « Insect Drug » ou « Desolation » qui rappellent le SUP de Room Seven, ou les plus brutaux « Liquid Flows », « Apprehension » ou « Nothing I Control », avec une prépondérance de la voix death de Ludo. Mention spéciale pour « The Deformed Army » absolument superbe et très original, morceau qui semble démarrer comme le ferait un morceau de Air.
Musicalement les orchestrations semblent plus que jamais importantes et les synthés jouent un rôle vraiment important (see « The Deformed Army » ou le fantastique et hyper cinématographique instrumental de clôture « Imago »). Rayon voix, Ludo passe brillamment de sa voix claire magnifique à sa grosse voix death parfaitement adaptée aux passages les plus durs de l’album. On lui pardonnera donc toujours une prononciation parfois un peu franchouillarde des paroles toujours évidemment intégralement en anglais.
S’il y a une chose et une seule que je reprocherai ici à SUP ce sera une certaine maladresse à débuter les morceaux. C’est ainsi que si l’on se tient aux premières secondes de « Hybrid State » (vraiment horribles les premières secondes de ce morceau, elles paraissent guillerettes et m’insupportent réellement), « Strange Vibrations » ou « Apprehension » même, on serait bien tenté de tourner les talons. Ce serait une erreur majeure tant ces morceaux s’avèrent au final excellents et très réussis. Il est simplement dommage que le groupe n’arrive pas toujours à captiver dès les premières secondes.
Qu’importe, mise à part cette légère faiblesse, je me plonge et me replonge avec délice dans cet univers froid, torturé, mais si magnifique… Je ne saurais trop vous inviter à vous y plonger avec moi.
- from blood to chrysalis
- insect drug
- desolation
- metamorphosis
- hybrid state
- strange vibrations
- liquid flows
- the deformed army
- apprehension
- nothing i control
- sublimation
- imago
L’album passe bien pour moi mais j’ai vraiment un peu de mal avec la voix claire du groupe, c’est pas une question de justesse ou de mélodies, mais je n’aime pas trop les intonations de la voix, comme si le chanteur était un peu enrhumé.
c’est de saison aussi…
Je lis pas beaucoup de chroniques en général mais j’ai l’impression que la tienne est sincère (et qui plus est, bien amenée). Un plaisir qui me donne envie de le réécouter et de me l’acheter cet Imago… après la précipitation lors de sa sortie :p
Imago est en écoute sur http://www.sphericalunitprovided.com pour ceux qui voudraient découvrir cet excellent groupe
on le trouve aussi sur jiwa
http://www.jiwa.fr/#album/189898
vive SUP !!!