Sortir une trilogie sur une période de vingt ans de temps, voilà qui est peu banal. Qu’on se rassure, le groupe nordiste Supuration n’a pas été muet pendant les dix ans qui ont séparé The Cube (1993) de Incubation (2003), et les dix suivants entre Incubation et CUBE 3, sorti en ce début d’année 2013. Le groupe a sorti pléthore d’albums sous sa forme plus « accessible », S.U.P., mais c’est bien à la facette death metal du combo ch’ti que nous avons affaire avec CUBE 3.
Le premier album de Supuration, The Cube, leur avait assuré un statut de groupe culte, ainsi qu’une fan base dévouée et fidèle. Certains avaient laché le groupe lorsque son incarnation S.U.P. avait intégré à son death metal des voix claires et des influences cold wave, mais s’étaient réjouis du retour aux sources d’Incubation. Qu’en est il de ce dernier volet, qui clôt à la fois la trilogie mais aussi sans doute la discographie de Supuration (aux dires du groupe en tout cas) ?
On est d’entrée en terrain connu, et les amateurs des riffs si caractéristiques de Supuration n’auront aucun mal à « rentrer » dans ce disque. Un cri, un riff puissant, « Sinergy Awakes » nous fait entrer de but en blanc dans l’univers de Supuration et son death metal froid et clinique, mâtiné d’ambiances un peu electro (sans machines toutefois). Les amateurs de The Cube retrouveront avec plaisir des clins d’œils au premier disque du groupe, voire des hommages très appuyés comme sur « Consummate », titre à tiroirs et point d’orgue du disque ou « The Delegation » sur lequel un riff de l’album susnommé est carrément repris plan pour plan. Loin de moi l’idée de jeter la pierre à un groupe comme Supuration, notamment parce que le propos de l’album semble de boucler la boucle, et aussi parce qu’un groupe qui a été aussi novateur à ses débuts peut bien se permettre un peu d’autocitation sans qu’on crie au scandale. Pour les touches d’originalité, il faudra par exemple chercher du côté de l’intro de « The Flight » ou du très efficace « The Disenthrall » dont les choeurs nous font tomber au fond de l’abîme. Il y a tout de même un petit regret à constater, puisqu’il n’y a pas sur ce disque de titre de la trempe de « Witness to 3x3x3 », excellent titre extrait de Incubation.
L’album est assez homogène et les 40 minutes du disque passent très vite. Le disque possède toujours le son froid qui a toujours été l’écrin adapté aux compositions de Ludovic Loez. Pour l’anecdote, le mastering du disque a été confié au musicien et producteur renommé Dan Swanö.
Je ne pense pas que le groupe gagnera beaucoup de nouveaux fans avec ce disque, mais il est évident que là n’est pas l’objet de Cube 3. Un album solide, qui ne révolutionnera pas autant la musique que le premier opus de la trilogie, mais n’est-ce pas souvent le cas avec les suites ?
http://www.youtube.com/watch?v=6BCE_xR1Cd0
Tracklisting :
1 – Sinergy Awakes 5:42
2 – Introversion 4:06
3 – The Disenthrall 2:17
4 – Consummate 6:00
5 – The Incongruents 3:33
6 – The Delegation 5:23
7 – Datadance 5:03
8 – The Flight 3:39
9 – The Climax 5:09
Site Web du groupe : http://www.supuration.fr/
Cette critique bien écrite ne donne pas l’impression d’un « pas mal », mais plutôt d’un « c’est du bon ». Il est vrai que l’album ne retourne pas les pierres autant que les deux précédents, mais la cohérence, l’union des deux entités S.U.P et Supuration au sein du disque et la solidité constante du riff mélodique méritent qu’on s’y attarde. Il m’a fallu quelques écoutes avant que les nuances s’insinuent sous le crâne, mais elles n’en sont depuis pas ressorties. C’est un album fier de sa lignée. Il n’a pas autant d’impact émotionnel qu’Incubation (beaucoup plus tubesque, mon préféré pour ses mélodies imparables et son propos écorché), ou la descente futuriste de The Cube (plus intellectuel, abstrait), mais il réussit à rassembler les deux juste assez pour produire son hypnotisme propre. C’est du bon.
Merci pour le (très) bon commentaire sur ma chronique !
Merci Angrom pour ta chronique. Je vais pas tourner autour du pot, oui j’aime le Death et SUPuration occupe une place Culte.
Outre leur très bons albums, ce groupe cultive la discrétion, l’effacement, alors qu’ils font parti des piliers du Death metal.
J’aime beaucoup ton avis dans ta chronique car tu es quelqu’un qui n’hésite pas à tester tous styles, et qui semble repérer ce qui le mérite.
SUPuration c’est énorme et si vous êtes un peu curieux ne passez pas à coté de ça. Votre existence pourrait en être totalement bousculée. Ma sœur qui hait le Metal a elle même reconnnu que ce groupe ne laissait pas indifférent. Et elle n’a entendu qu’un extrait.
Un livre est sorti aux editions « Camion Blanc » sur SUPuration, une reconnaissance bien méritée pour un groupe hors norme.
Merci pour le commentaire. Bonne continuation